
trice en forme de croissant. Lorsqu’on plante un de ces tubercules ou un
de ses morceaux, les bourgeons des yeux se développent en branches. Les
unes sont aériennes et portent des feuilles, puis des tleurs et des fruits ;
on les appelle inexactement des tiges. Les autres demeurent souterraines
et constituent des cordons dont les feuilles demeurent à l’état d’écailles
blanchâtres. Lâ où ces cordons se renflent se constitue une Pomme de
terre (fig. 47, 48). De la forme allongée des tubercules dont nous venons
Fig. 50, 51. — S a fra n cu ltiv é. Bulbe plein, entier et coupé en long.
de parler, on passe graduellement, suivant les variétés observées, â la
forme ovoïde et même presque sphérique.
Les bulbes sont des rhizomes dont la forme est généralement celle d’un
gros bourgeon et dans lesquels l’axe est ordinairement enveloppé par des
teuilles modifiées dont le nombre est très variable, mais dont la longueur
et la largeur deviennent bien plus considérables. Il y a des Iris dont le
rhizome se raccourcit en forme de poire étroite et dont les écailles emboîtées
forment toute la portion extérieure. Dans les Colchiques et les Safrans
(fig. 50, 51), l’axe des bulbes se renfle beaucoup et ne porte qu’un petit
nombre de tuniques, bientôt brunies et desséchées, mais qui les enveloppaient
d’abord totalement; c’est ce qu’on appelle des Bulbes solides ou
pleins. Ailleurs, comme dans les Lis (fig. 52, 53), les Jacinthes (fig. 25,
26), les Fritillaires, les écailles sont bien plus nombreuses et plus développées,
mais la tige qui les porte demeure relativement peu volumineuse;
011 la nomme alors le plateau. A sa base se développent des racines adventives
â chaque période de végétation. Tantôt, comme dans le Lis, les écailles
représentent chacune une feuille entière ; elles s’imbriquent étroitement
entre elles; le bulbe est dit écailleux. Tantôt, au contraire, comme dans
la Jacinthe, l’Oignon de cuisine, les écailles larges et amincies, s’enveloppant
étroitement les unes les autres, répondent seulement â la base d’une
feuille dont ilâ portion supérieure était aérienne et verte; le bulbe se
nomme alors tunique. Les bulbes des Tulipes sont comme intermédiaires
F i g . 52, 53. — Lis blanc. Bulbe écailleux, entier et coupé en long.
aux types précédents : le plateau n’y est pas volumineux ; les écailles n’y
sont pas nombreuses ; les intérieures sont épaisses, charnues, blanches; les
extérieures, amincies, desséchées, brunâtres. Dans l’aisselle des écailles,
quelles qu’elles soient, d’un bulbe, il peut y avoir un bourgeon bien développé,
soit en une branche aérienne, portant feuilles et fleurs, soit en un
petit bulbe souterrain, axillaire ; c’est ce qu’on nomme un caïeu. L’Ail a
des caïeux volumineux, qu’on nomme mal â propos des gousses.
Avec des exemples convenablement choisis on passe donc insensiblement
du rhizome au bulbe et au tubercule ; ce sont autant de variétés de
tiges souterraines.
Noeuds et Entre-noeuds. —■ Dans une branche telle que celle d’un arbre
de nos pays, les tiges ou les branches se renflent au point où s’attachent