
d’une coupe peu profonde. Le bord de cette coupe est légèrement épaissi
en disque, et dans ia Pivoine en arbre (Poeonia Moutan S im s ) , espèce
cbinoise, ce disque prend la forme d’un sac pétaloïde, élevé et cbarnu
(fig. 1170, 1177). Les anthères sont d’ailleurs introrses, et le fruit est formé
d’un petit nombre de follicules, d’abord épais et coriaces, débiscents par
leur bord interne et renfermant de grosses graines albuminées pourvues
d’nn petit arille ombilical (fig. 775).
Les antres Pivoines sont herbacées et vivaces, à feuilles alternes, dissé-
quées-peunées ou décomposées, et à fleurs terminales, le plus souvent solitaires,
de grande taille, rouges, blancbes ou jaunes.
L’anciemic médecine préconisait deux Pivoines : la P. mâle (Poeonia
corallina L.) et la P. femelle (P. officinalis R e t z . ) . On employait leur
racine cbarnue et renflée, qui, dans la P. femelle, est fasciculée et dont les
épaisses divisions fusiformes sc trouvent dans les officines, à l’état sec,
complètement blanchâtres. Celle de la P. mâle faisait partie du sirop
d’Armoise composé. Leurs pétales rouges servaient â faire des sirops et des
eaux distillées légèrement calmants.
M A G N O L I A C E E S
Les Magnoliacées sont des Dicotylédones polypétales-hypogynes, dont les
fleurs, bermaphrodites ou plus rarement unisexuées, ont un réceptacle
convexe, quelquefois très allongé (fig. 219, 220), sur lequel s’insère un
périantbe ordinairement formé d’un nombre indéfini de folioles, avec impossibilité
souvent d’y bien distinguer un calice et une corolle. Quelques-unes
ont cependant nettement un ou deux calices trimères et une ou deux corolles
de trois folioles. Les étamines sont normalement eu nombre indéfmi,
insérées sur une ligne spirale â tours plus ou moins écartés on verticillées.
Il en est de même des carpelles qui sont indépendants, sauf
dans quelques genres, notamment dans ceux de la série des Canella, où ils
sont unis bords â bords eu un ovaire uniloculaire â placentas pariétaux.
Les ovules sont solitaires, géminés ou nombreux, descendants ou ascendants.
Le fruit est simple et charnu, ou plus souvent mulliple et sec ou
charnu, indéhiscent ou déhiscent. Les graines sont albuminées.
Ce sont des plantes toutes ligneuses, dressées ou parfois grimpantes,
ordinairement aromatiques, â feuilles alternes, glabres, avec ou sans stipules;
â fleurs solitaires,, ordinairement grandes, ou plus petites et disposées
en cymes.
Nous avons partagé cette famille par enchaînement en quatre séries,
avec, pour chacune d’elles, les caractères suivants :
I. M a g n o l i é e s . — Fleurs â axe cylindro-conique, parfois très allongé.
Appendices floraux insérés sur lui dans l’ordre spiral. Périantbe imbriqué.
DICOTYLÉDONES. 497
Fleurs hermaphrodites â étamines et carpelles en nombre indéfini. Ovules
le plus souvent au nombre de deux, descendants, â micropyle supérieur
et extérieur, ou en nombre indéfini. Feuilles alternes, souvent pourvues â
leur base de dilatations stipuliformes.
Cenres : Magnolia, Liriodendron.
II. SCHIZANDRÉES. — Flcurs uuisexuées, â réceptacle court, puis s’allongeant
parfois comme celui des Magnoliées ou même davantage. Carpelles
nombreux, â deux ovules descendants, avec le micropyle supérieur
et extérieur. Fruit multiple cbarnu, court ou allongé en forme d’épi. Tige
ordinairement sarmeiiteuse, grimpante. Feuilles alternes, sans stipules.
Cenre : Schizandra (Kadsura).
III. I l l i c i é e s . — Fleurs bermaphrodites ou unisexuées, â réceptacle
court, â insertion spiralée des appendices floraux peu apparente et sub-
verticillée. Calice valvaire ou imbriqué. Ovules solitaires, ascendants, â
micropyle inférieur et extérieur, ouoo , 2-sériés. Carpelles libres ou exceptionnellement
unis (Zygogynum). Feuilles dépourvues de stipules.
Cenres : lllicium, Drimys, Zygogynum.
IV. C a n e l l é e s . — Fleurs hermaphrodites, â appendices floraux verticillés.
Corolle polypétale ou plus rarement gamopétale. Étamines monadel-
pbes, â anthères extrorses. Ovaire uniloculaire, â plusieurs placentas
pariétaux pluriovulés. Fruit charnu. Feuilles sans stipules.
Genres : Canella, Cinnamodendron, Cinamosma.
Les Magnoliacées sont essentiellement des plantes aromatiques, stimulantes,
digestives. Il n’y a guère d’exception connue' que pour une Schi-
zaudrée, le Schizandra japónica H. Bn (Kadsura japonicaBLN.), qni est
une plante riche en mucilage, produisant une sorte de gdu qui sert â enduire
les cheveux, â coller les papiers. Les autres Magnoliacées sont liches
en huile essentielle ; elles en renferment dans leur tige, dont la moelle est
parsemée de phytocystes â essence, disséminés dans sa masse, ou léunis
en îlots ou même en diaphragmes complets. Leur écorce, leurs feuilles,
leurs fleurs même en sont gorgées. On emploie ces d iv e r t s parties comme
toniques, stomachiques, fébrifuges, antiseptiques. Aux États-Unis, le üfa-
gnolia grandiflora L. (fig. 517, 518) et le A/. glaucaL. sont des espèces
médicinales. Avec les M. auriculata et acuminata, ils servent â garantir
des accidents paludéens. On prépare des infusions alcooliques avec les
écorces, les fruits verts de ces arbres, et les habitants des contrées marécageuses
en font un usage journalier â titre de préservatif. Les fleurs des
Magnolia de la section Talauma, notamment celles du M. Plumier i,
servent, â la Martinique et â la GuadfodÙpe, â aromatiser des liqueurs digestives
et stomachiques. Ou assure que Técorce du Tnhÿmr (Liriodendron
BAILLON.