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348 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
III. —Androcée.
Nous avons à étudier dans les étamines une portion essentielle et qui ne
manque jamais (dans les étamines fertiles) ; c’est l’anthère, avec le pollen
qu’elle contient; et deux portions accessoires et qui peuvent faire défaut :
le filet et le connectif.
A . — Anthère.
Si l’on suppose une anthère uniloculaire, comme il y e n a uncertain
nombre dans les plantes de divers groupes, on voit que sa paroi a la forme
d’un sac dans lequel est contenu le pollen, et que celle paroi a une épaisseur
inégale en ses diverses régions, plus mince généralement au niveau
des lignes de déhiscence, épaissie au maximum dans la région opposée et
Fie. 951. — Anthère unEocuiaire; fléveloppement du pollen.- — A, épiderme; B, couche
moyenne, ici formée d’une triple assise, miillipliée par division tangentielle de ses éléments;
C, couche interne de la paroi; DDD, phytocystes dits cellules mères primordiales
du pollen; E, coupe transversale du faisceau vasculaire du connectif. ’
lormant souvent là même une saillie intérieure plus ou moins prononcée,
qui s avance à la façon d’un coin dans la masse pollinique.
On distingue à cette paroi adulte trois couches de phytocystes (fig. 951) :
1® L’extérieure ou couche épidermique (Â), formée d’élémenls aplatis
ou plus ou moins saillants à la surface de l’anthère ; on trouve même quelquefois
sqr cet épiderme lisse ou granuleux des poils ou des stomates;
2® Une couche moyenne (B), continue ou interrompue par places, et
formée d’une ou plusieurs assises, dues à des segmentations tangentielles,
des phytocystes auxquels on a jadis donné le nom impropre de cellules
fibreuses (fig. 952). Ce sont des phytocystes à paroi primitivement unie,
puis très illégalement épaissie suivant certaines lignes, ou à peu près
parallèles, ou irrégulièrement anastomosées, ordinairement très rigides,
tandis que dans leurs inlervaLes la membrane conserve sa minceürprimiitlSTOLOGlE
VÉGÉTALE. 349
tive. Les diverses portions de ce réseau d’épaississement sont très bygro-
scopiques, et aussi elles se redressent énergiquement et se brisent même
quand elles perdent une certaine quantité d’eau par évaporation. On leur
a fait jouer un très grand rôle dans le phénomène de la déhiscence des
anthères; elles manquent d’ailleurs d’ordinaire dans les portions de la paroi
où ne se produit aucun phénomène de déhiscence;
3® Une couche intérieure, ordinairement continue, de pbytocystes à
paroi épaisse et assez molle, souvent colorée, à coupe transversale souvent
Fig. 952. — Phytocystes dits cellules
fibreuses de l anlhcre.
F ig . 953. — Dentelaire.
Grain de pollen.
F ig . 95i. — Passiflore.
Grain de pollen.
rectangulaire ou trapézoïdale, qui entoure immédiatement le tissu producteur
du pollen. Cette couche a une existence ordinairement transitoire;
fréquemment elle se ramollit ou disparaît dans l’anthère âgée, à moins que
la couche des cellules dites fibreuses ne vienne à manquer.
Tout le contenu du sac précédent sera à l’âge adulte le pollen. Au début,
la cavité était occupée par de grands
phytocystes ordonnés en séries (fig.
951, D) et nommés cellules mères pr i mordiales
du pollen.
En second lieu, cbacun de ces phytocystes,
se cloisonnant, se partage en
deux autres qui se dédoublent à leur
tour, et ainsi de suite. B résulte de
F ig . 955. — Pollen d’AUhæa, entier
et debarrassé de l ’exine.
ces segmentations successives un certain
nombre de pbytocystes secondaires, le plus souvent polygonaux. Chacun
d’eux a été nommé une cellule mère secondaire du pollen.
C’est la segmentation de ces phytocystes qui produit les grains de pollen
ou cellules mâles, cellules fécondantes des plantes phanérogames.
La cellule mère a un noyau qui se divise en deux, de la même façon
que nous avons vu la segmentation s’effectuer dans les phytocystes en
général (p. 294). Chacune des deux cellules ainsi formées se dédouble à
son tour, et de la même façon. On a de la sorte quatre grains de pollen
qui ne sont autre chose que des pbytocystes.
Quant aux cellules mèces de ces grains de pollen, elles peuvent, quoique
rarement, persister autour d’eux et les maintenir unis en une masse com-
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