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636 TRAITÉ DE ROTANIQUE MÉDICALE.
peu marqués sur les vieilles branches, inégaux, dissemblables et nombreux
sur celles de la saison. Il y en a de plus gros, un peu arqués, comprimés
a la base, et de plus petits, sétiformes ou glanduleux. Les feuilles ont 5-7
lolioles, elliptiques ou arrondies, assez épaisses et coriaces, deux fois
dentées en scie, à dents larges, étalées et glanduleuses. Les nervures
principales des folioles sont également glanduleuses. Les stipules sont
divergentes et possèdent des oreillettes ovales-lancéolées. Les fleurs sont
le plus souvent solitaires. Elles ont des sépales un peu pinnatiséqués et à
sommet non appendiculé, plus courts qne les pétales, réflécliis. Les pétales
sont grands, de couleur purpurine, ordinairement foncée, quelquefois
striés de blanc. Leur onglet est court, blanc. Les styles sont libres et plus
courts que les étamines. Le fruit est globuleux ou ovoïde, de couleur
ronge ; il renferme des acbaines sessiles.
Le type sauvage de cette espèce existe-t-il réellement? La plante plus ou
moins modifiée croît non loin de Paris, en Anjou, en Lorraine, en Alsace,
dans le Jura, le Doubs, en Auvergne, près de Lyon, de Toulouse et en
Corse. Même dans la campagne, les fleurs sont souvent semridoubles. On
imicontie aussi 1 espèce en Grèce, en Crimée, dans le Caucase, PArménie,
l’Asie Mineure. La rose qu’on a si longtemps cultivée autour de Provins
et qui n’est qu’une forme du Rosa gallica, y fut, dit-on, apportée au
milieu du treizième siècle, par Thibault VI, comte de Champagne, à son
retour de la croisade. On cultive encore cette rose aux environs de Paris. On
coupe les pétales en enlevant 1 onglet, au moment où la fleur va s’épanouir.
On les sècbe à l’étuve en supprimant tous les fragments d’étamines. Ils
adhèrent souvent les uns aux autres dans les lots mis en vente. On eu
récolte surtout beaucoup près de Lyon, aux environs de Nuremberg, cà
Wassenaar et Noordvijk en Hollande. Bien préparés, ils sont d’une riche
couleur pourpre-carmin, avec une surface veloutée, une bonne odeur de
rose et une saveur légèrement astringente. Ils renferment du quercitrin
et une matière grasse. L’acide tannique n’y existe qu’à l ’étal de traces
(Lilhol). Avec les sels ferriques, ils précipitent en vert sombre. Ils contiennent
un cinquième de leur poids d’une matière sucrée qu’on a dit être
de la glucose. La lUcatière colorante est peu connue. L’infusion aqueuse
des pétales est d un rouge pâle et devient d’une couleur carmin foncé
quand on l’acidifie ; les alcalis la verdissent.
Ces pétales servent à préparer des infusions, des lotions légèrement
astzingentes. Ces infusions, légèrement acidulées et sucrées, servent de
véhicule pour un grand nombre de médicaments. On prépare aussi avec
les pétales et du sucre une conserve ou confection de roses rouges dont
Provins avait jadis la spécialité.
Le type des roses pâles est le Rosa centifolia L., espèce qu’on croit
originaire du Caucase oriental. C’est un petit arbuste, baut d’un à deux
mèlres et dont les branches, nombreuses et dressées, sont chargées d’ai-
guillons de taille et de formes diverses. Les plus grands sont arqués et
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comprimés. On trouve aussi sur les branches des soies glanduleuses de
différentes dimensions. Les feuilles rappellent beaucoup celles du R. gall
ica; mais les serratures de leur limbe sont frangées de glandes. Les
tleurs sont roses, grandes, belles, plus on moins doubles, souvent un peu
penchées, et leur pédoncule est, comme leur réceptacle, chargé de poils
et de soies glanduleux. Les fruits, oblongs ou ovoïdes, de couleur rouge-
orangé, renferment des achaines accompagnés de soies irritantes.
Le Rosa damascena M i l l . , qu’on considère comme une espèce distincte,
a été depuis longtemps croisé avec l’espèce précédente et le R. gallica
pour produire les nombreuses variétés de nos jardins. On a des raisons
de croire que ce sont quelques-unes de ses formes qui sont aujourd’bui
Fig. ”2053. — Rosa gallica. Rameau florifère.
cultivées dans les Balkans pour la fabrication de l’essence de roses ou
attar. A Paris on n’a longtemps employé pour l’usage médical que la
Rose de PuteanxouR, des quatre-saisons, R. de tous les mois, qui est peut-
être une forme de R. damascena, et qui peut fleurir deux ou trois fois dans
l ’année (d’où le nom de R. hifera). Elle a la fleur peu double, mais d’une
odeur délicieuse,
On ne doit pas récolter les pétales de rose pâle trop tard ; on les cueille
avant qu’ils ne tombent d’eux-mêmes. On les fait sécher, ce qui les rend
plus ou moins brunâtres ou jaunâtres, on bien on les conserve quelques
jours en les imprégnant de sel marin. On en retire par distillation
l’eau de roses, qui est à peu près la seule préparation médicinale aujourd’hui
employée, notamment pour les collyres. On ne pre.scrit plus guère
comme laxatif le sirop de roses pâles qu’on préconisait autrefois.
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