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li ' . 644 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
L’A. stromatodes B g e , très voisin du précédent et qui croît avec lui, en
diffère principalement par ses rameaux florifères globuleux, capités, ses
fleurs plus grandes et ses tiges plus courtes. Ce sont peut-être deux formes
d’une seule et même espèce. Sur le mont Akkerdagb en Syrie, à l’altitude
d’environ 5000 mètres, cette plante donne aussi, assure-t-on, une portion
de la gomme aintab.
L’A. cylleneus Boiss. et H e i l d r . , petite espèce érinacée, du mont
Kyllène dans le Péloponèse, rapporté par certains auteurs à la même
espèce que LA. Parnassi Boiss. (A. aristatus S i b t i i . ) , appartient à la
section Pterophorus, dont le calice,villeux jusqu’à la base, se sépare de haut
en bas en cinq languettes, et dont les pétales intérieurs s’unissent dans une
grande étendue an tube de l’androcée. Cette espèce est, dit-on, la source
unique de Tadragante récoltée près de Vostizza et Patras (de Heldreich).
On a cru autrefois que VA. creticus L am k fournissait une grande partie
de la gomme adragante employée'en médecine. Cette opinion semble
aujourd’hui complètement abandonnée.
En coupant transversalement une branche de moyenne grosseur d’un
Astragale à adragante, on peut voir, même à l’oeil n u , les régions du
parenchyme dans lesquelles se produit la transformation gommeuse. La
moelle, les rayons médullaires, même dans leur prolongement cortical et,
par suite, une portion du parenchyme de l’écorce sont le siège de cette
transformation. On y trouve tous les passages du phytocyste normal à
paroi de cellulose, vers l’état de gomme.à peu près homogène. Sur la
plante vivante, la tension intérieure des masses gommeuses formées est
telle qu’en coupant une branche de la grosseur du doigt, on a vu sortir en
une demi-heure de temps (Hanbury), par la solution de continuité, une
lame vermiforme de gomme, « longue de trois quarts de pouce ».
Jadis, comme on l’a vu, on ne récoltait que la gomme exsudée naturellement
des pieds d’Astragale. H en est encore ainsi dans une portion de la
Perse et du Kurdistan (Haussknecht). Quelquefois aussi on coupait la tige
en travers un peu au-dessus du collet, et l’on obtenait en une couple de jours
des lames durcies d adragante. Aujourd’hui, des incisions sont pratiquées
méthodiquement, ou bien encore on pique les tiges pour obtenir de la
gomme vermiculée. C’est en juillet et août qn’on commence à nettoyer le sol
autour de la base des plantes, pour atteindre plus facilement la tige qu’on
incise verticalement; et l’on obtient un flux de gomme qui peut se récolter
desséchée en belles plaques au bout de trois ou quatre jours. Les principaux
centres de récolte sont en Galatie, dans le district d’Angora; à Buldur,
Isbarta, Yalavatz, au nord du golfe d’Aden ; les hauteurs d’Alidagh, entre
Tarse et Kaisariyeh, et les autres montagnes à l’est jusque vers la vallée
de l’Eupbrate; l’Arménie au sud d’Erzeroum, le Kurdistan jusqu’à la
pravince de Luristan en Perse; enfin l’est de la Perse, sur une étendue
d’environ cent lieues en longueur, sur la moitié ou le tiers en largeur
(Hanbury). On en exporte de Smyrne plus de 4500 quintaux par année.
DICOTYLÉDONES. 645
IM ;iilÀ., ' /;■.
V
La gomme adragante sert en médecine à préparer des émulsions et à
donner de la consistance aux tablettes, pastilles, pilules, etc. Elle sert
aussi à tenir en suspension les poudres médicamenteuses pesantes. Elle
renferme assez souvent de la lécule qni provient des phytocystes dont elle
dérive. Le contact de l ’eau la gonfle et la désagrège; elle forme un mucilage
épais avec l’eau, dont elle absorbe alors jusqu’à cinquante fois son
poids. Son principe caractéristique (C^^ H‘^° 0^°) a reçu les noms de tra-
ganthine, adraganthine ou bassorine.
A Smyrne on mélange assez souvent à la gomme adragante du mosul,
gomme d’origine indéterminée, et de la gomme de Bassora, qu’on suppose
fournie par certains Pruniers et Amandiers.
b. — Astragales à propriétés diverses.
Au lieu de substance gommeuse, plusieurs Astragales des régions tempérées
produisent une matière sucrée. Tel est cbez nous l’A. Fausse-Ré-
glisse (A. glycypiiyllos L.), espèce vivace commune, à rameaux étalés,
à folioles ovales-oblongues, à fleurs en épis d’un jaune paie, verdâtre, et
à gousse renflée, sub-3-gone, arquée, plante fourragère et dont la racine
sucrée se substitue à la Réglisse. L’A. exscapus L., de l’Europe centrale,
Fig. 2262-2204. — Astragalus monspessulanus. Fleur entière et coupe longitudinale;
fleur, le pêrianthe enlevé.
était vanté contre les affections rhumatismales et vénériennes. Les graines
de plusieurs espèces ont été substituées au café, par exemple celles des
A. boeticus L., hamosus L. L’A. monspessulanus L. (fig. 2202-2204),
espèce du Midi, qu’on retrouve jusque sur les coteaux crayeux des environs
de Paris, était employé contre les morsures des insectes et, sous le