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008 TRAITÉ DE ROTANIQUE MÉDICALE.
Les lolioles sont au nombre de trois à six paires; et aux tleurs, souvent un
peu plus grandes que celles des types précédents et disposées en grappes
axiliaires pauciflores, succèdent des gousses aplaties, arquées et falci-
formes, obtuses aux deux extrémités, souvent apiculées du reste du style,
lisses, parcbeminées, })ourvues vers le centre et au niveau du sommet de
Fig. 2165.— Cassia (Senna) obovala.
Fleur, coupe longitudinale.
chaque semence d’une courte crête saillante.
Les graines sont au nombre d’une
dizaine, comprimées-obovales, retuses au
sommet, atténuées vers leur point d’attache,
avec un embryon rectiligne à larges
cotylédons foliacés, et albuminées. Cette
plante est commune en Égypte, en Nubie,
en Abyssinie, à Tripoli, en Sénégambie,
en Arabie, dans l’Inde. Elle a donné le
premier séné connu des Européens ; et
introduite par les Maures dans le sud de
l'Europe, elle a été cultivée dans l’Italie du Nord. Aussi donnait-elle
le séné d’Italie, en même temps que le S. de Tripoli et celui du Sénégal.
Llle se trouvait parfois, comme actuellement, mélangée aux sénés
alexandrin et égyptien. Mais c’est une qualitéinférieure, qui est aujourd’bui
dédaignée qui et fait souvent totalement défantdans les masses'de C. angiis-
iifolia ouaciitifolia qu’on préfère de beaucoup denosjours.C’estuiieplante
([u’on peut totalement négliger pour l’usage médical, actuellement que les
deux autres espèces dont nous avons traité avant elle, arrivent en Europe
eu quantité tout à fait suffisante pour nos besoins.
Les propriétés générales des sénés de rancieii monde sont d’ailleurs
les mêmes, à des degrés différents. On les emploie comme purgatifs, el
l’on fait usage des folioles ou, dans quelques pays, des gousses, à tort
appelées follicules (puisqu’elles s’ouvrent par les deux bords). On a fait
beaucoup de recherches sur leurs principes actifs, et l ’on a commencé par
en extraire (Ludvvig) deux principes amers, le sennacrol et le sennepicrin,
Tun soluble et Tautre insoluble dans Tétber. Puis on en a retiré (Dragen-
dortf) une substance colloïde, soluble dans Teau, qui contient de Vacide
cathartique. Celui-ci,'traité par Talcool et Tacide cblorbydrique bouillants,
donne du sucre et de Vacide cathartogénique. Quand on sépare de
Talcool qui les tient en dissolution Tacide cathartique et ses sels, la solution
contient une matière colorante jaune ou chrysophane et une substance
sucrée, la catharlo mannite, qui cristallise. Les sénés d’Orient renferment
en outre des acides oxalique, tartrique et malique, el leurs cendres
sont ricbes eu carbonates alcalins.
Le Cassia marylandica L. ou Wild Senna des Américains, espèce
vivace, à rameaux aériens annuels, à petites fleurs d’un jaune terne el à
gousses étroites, allongées el aplaties, souvent cultivée en pleine terre dans
nos jardins, a des folioles ovales-oblongues, apiculées, glabres, qu’on
emploie en médecine dans le pays. Ce séné des États-Unis doit, pense-
t-on, ses propriétés purgatives à Tacide cathartique ;
son usage n’a point pénétré en Europe.
On a encore cité comme évacuants le C. ovalifolia
(fig. 2166); le C. Tora L., qui dans TInde passe pour ap-
thelminthique et sert à traiter les alîections abdominales
des enfants. C’est le Gallinaria rotundifolia R um p h . ,
plante qui purge les volailles. On emploie aussi comme
F ig . 2166. — Cassia
purgatifs les C. Schimper i en Abyssinie, cathartica,
(Senna) ovalifolia.
Foliole.
medica, falcata, loevigata, magnifica, splendida, r u -
gosa, peruviana, decipiens, fabulosa, emarginata, Chamæcrista, dans
l ’Amérique du Sud. Le C. brevipes, de Panama, a été dans ces derniers
temps substitué au séné (Holmes).
c. — Cassia à propriétés diverses.
La plupart des espèces que nous allons rapidement énumérer ont été
vantées comme antidartreuses, antiherpétiques. Le C. alata L. {Senna
alata R o x b . ) , belle espèce indienne, parfois cultivée dans nos serres, à
fruits quadriailés,a été pris pour type d’une seoiionEerpetica.Rans TInde
et aux Antilles où on le désigne sous le nom de Dartrier, ses propriétés
antiherpétiques sont incontestées. Il passe pour un des bons remèdes'de
Therpès circiné de Cochinchine et d’autres affections cutanées. On lui
préfère cependant de nos jours VArariha o\x Po-baia (c’est-à-dire Poudre
de Bahia), encore nommé Poudre de Goa, quoiqu’il vienne du Brésil, et
qu’on croit être un An d i ra , dont il sera question plus loin (p. 660). Le C. So-
phera L. est aussi un antidartreux ; il se prescrit encore comme fébrifuge
dans l’Asie tropicale. Le C. occidentalis L., espèce vulgaire des tropiques,
donne la racine de fédégose, vantée comme contrepoison, comme remède
des érysipèles, de la strangurie, etc. Le C. glauca Lamk s’emploie dans
l’Inde contre la goutte et le diabète. Le C. auriculata h. sert aussi
contre le diabète, et contre la chlorose, les opbtbalmies. En Égypte,
le C. Absus L. était un remède habituel de ces dernières affections;
on employait surtout sa semence, qui est la graine de Chichim ou
Tchechum,.
Les types amoindris du groupe des Cæsalpiniées-Cassiées, parmi lesquels
on rencontre des plantes utiles, senties Dialium elles Caroubiers. Dans les
premiers (fig. 2167-2172), la fleur peut n’être formée que d’un calice de
cinq sépales imbriqués, de deux étamines latérales et d’un seul carpelle.
Le réceptacle y est assez variable de forme. Dans certaines espèces, il est
régulier ou à peu près, en forme de coupe peu profonde, et le gynécée occupe
à peu près son centre. Dans d’autres espèces, il devient irrégulier;
et le gynécée, dont Tinsertion est excentrique, se trouve placé du côté du
sépale antérieur, tandis que, de Tautre côté, le réceptacle présente une
BAILLON. 39
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