
10 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
mination, ils n ’ont pas besoin de la puiser dans le réservoir intra-séminal.
Ces cotylédons renferment souvent des substances médicamenteuses.
Mais il n’en est pas de même dans certains cas où l’embryon mince
a des cotylédons membraneux qui ne renferment en eux-mêmes qu’une
très faible quantité de substances alimentaires. En
pareil cas, l’embryon est accompagné, dans la
graine, d’une masse nourricière, nommée albumen
(lîg. 19), à laquelle il emprunte presque toute la
nourriture dont la jeune plante a besoin pour
germer. Cette masse est fréquemment aussi ricbe
en principes actifs et médicamenteux. Les cotylédons
restent souvent alors enfermés dans cette masse,
elle-même située sous terre, et on les dit liypogés.
Dans le cas de cotylédons hypogés, la radicule
une fois sortie de la semence et s’enfonçant dans
le sol, la gemmule ne peut se dégager de
Fig. 17.— Dattier. Germination.
La base du cotylédon sortie de
la graine et permettant à la
gemmule de s’élever en l ’air.
Fig. 18, 19. — Mais. Jeune plante en germination,
entière et coupée en long, le cotylédon uniqne
demeurant engagé dans la graine. Au côté droit de
celle-ci, la masse de l ’albumen farineux.
l’intérieur de la semence que si la portion de la tigelle qui répond à sa
base est portée au dehors de la graine. Dans les Monocotylédones, plantes
dont l’embryon n’a qu’un cotylédon (fig. 17-19), ce résultat est obtenu par
l’élongation de la base du cotylédon en une sorte de gaine dont les bords
s’écartent inférieiirement et en dessus pour laisser sortir la gemmule.
Celle-ci s’élève alors dans le sol et bientôt dans l’air avec la tigelle qui
s’allonge dans la direction verticale (fig. 11-16). Dans les Dicotylédones,
plantes dont l’embryon porte deux cotylédons en face l’un de l’autre sur
les côtés de la tigelle, les
queues plus ou moins longues
qui supportent les cotylédons
s’écartent l’une de
l’autre et laissent passer
de la même façon la tigelle
et la gemmule dont
les feuilles viennent s’épanouir
dans l’atmosphère.
Nous verrons bientôt que
l’aisselle des feuilles can-
linaires est occupée par
un bourgeon au moins,
lequel est conformé comme
la gemmule et a reçu
le nom de bourgeon a x i l laire.
L’existence de ce
bourgeon constitue un caractère
d’une grande importance.
Or ce caractère
ne fait point défaut dans
les feuilles cotylédonaires.
Leur a is se lle , dans le
Fig. 20. — Haricot germant, dans lequel les bourgeons
axiliaires des cotylédons, rudimentaires ou latents à
l’état normal, se développent en rameaux feuillés
après la destruction du sommet de la tige.
Haricot, par exemple, est
occupée par un bourgeon. On ne le voit pas facilement dans cette
plante, car il est latent ou très peu volumineux. Mais si l’on retranche
le bourgeon terminal, on voit les bourgeons axiliaires des cotylédons
prendre rapidement des dimensions bien plus considérables (fig. 20).
Il y a dans nos pays beaucoup de mauvaises herbes dans lesquelles ce
bourgeon prend spontanément un accroissement tel, qu’il représente
bientôt une branche latérale, toute chargée de feuilles et de fleurs.
Racine.
La racine se nomme encore axe descendant. Elle se dirige en eifet ordinairement
de haut en bas vers l’intérieur de la terre, sous l’influence de
ce que nous appelons la force verticale. Il y a cependant d’assez nombreuses
exceptions, et un certain nombre de plantes aquatiques ont
des racines qui dirigent leur extrémité vers la surface du liquide.
On nomme pivot le cône allongé de la racine qui se produit en premier