
manipulation des vins; il est trop rare et trop cher pour servir au travail
des peaux, comme le tannin, dont il a les propriétés médicinales.
Le P. indiens W., espèce de TInde méridionale et de la Malaisie, des
îles Philippines, etc., est, dit-on, la source d’un kino fort analogue à
celui que produit Tespèce précédente, et qui jadis était exporté de
Moulmein (Hanbury).
Le Pterocarpus erinaceus P o i r . est une espèce de l ’Afrique tropicale
occidentale, où il croît spontanément depuis la Sénégambie jusqu’à
Angola. C’est un bel arbre de 15 à 20 mètres de haut, que les Mandingiies
nomment Kano, et (lui a des feuilles à 11-15 folioles ovales-oblongues, des
fleurs en grappes composées, tomenteuses, et un fruit courtement stipité,
suborbiculaire, à liord ailé membraneux, à base persistante du style latéral,
à portion centrale tout échinée. La corolle est d’un beau jaune,
tachée de pourpre. G’est ce même arbre que de Candolle a nommé P. eclii-
natus et P. Adansonii. Il produit le kino d’Afrique ou de Gambie. Son
suc exsude spontanément de crevasses qui se produisent dans Técorce ;
mais les indigènes savent s’en procurer une récolte plus abondante en
pratiquant des incisions. Le kino se coagule vite, devient très friabfo et
d’un beau rouge de sang, translucide et en fragments anguleux. Ses caractères
et ses propriétés sont ceux du kino du P. Mar supium. Les Portugais
d’Angola l ’emploient comme astringent, sous le nom de sangue de
drago (Welwitsch), mais il n’est importé que de temps à autre en Europe.
Le Pterocarpus santalinus L. f i l . , espèce indienne, voisine du
P. Marsupium, dont il diffère surtout par ses folioles plus larges et ordinairement
au nombre de trois dans chaque feuille, passe pour donner le
bois de santal rouge des officines, celui du moins qui serait exporté de
Madras et dont on assure que l’Inde envoie annuellement en Europe plus
de 1 100 000 livres (Hanbury). Mais nous verrons que plus récemment
la production du santal rouge asiatique a été attribuée à une Méliacée
du genre Epicharis.
Fève Tonka.
C’est la graine du Coumarouna odorata km h . (Dipteryx odorata W.)
(fig. 2224), Papilionacée-Dalbergiée arborescente de la Guyane, qui a
des feuilles alternes, à pétiole ailé, avec 6-8 grandes folioles oblongues,
non ponctuées. Le rachis forme au delà des folioles une pointe qui atteint
plusieurs centimètres de long. Les fleurs sont petites, réunies en grappes
composées, chargées d’un duvet roux. Le calice est gamosépale, à cinq lobes
très inégaux. Les pétales sont aussi très dissemblables. Les étamines sont
au nombre de dix , ou plus souvent il n ’y en a que .cinq à huit qui soient
fertiles. L’ovaire stipité ne renferme qu’un seul ovule descendant, et le
style est terminé par une très petite tête stigmatifère. Le fruit est une
drupe ovoïde et plus ou moins comprimée, qui rappelle beaucoup une
amande, mais qui est deux fois environ aussi grande; sa chair est peu
épaisse et finit par se dessécher. Elle recouvrait un noyau très épais, qui
s’ouvre tardivement et dont la cavité renferme la graine, descendante,
allongée, cylindrique-comprimée, longue de 3 à 5 centimètres extérieurement,
noirâtre et fortement ridée. L’embryon remplit toute la graine;
Fig. 2224. — Coumarouna odorata. Branche florifère et fructifère.
sa tigelle est bien développée; et ses cotylédons charnus, plan-convexes,
appliqués Tun contre Tautre, constituent la partie odorante de la semence.
Son parfum est analogue à celui du Mélilot; il est dù à la coumarine
(Guibourt), substance qui cristallise en aiguilles carrées ou prismatiques.
On n ’emploie guère la fève Tonka en médecine, malgré son arôme très
intense ; elle sert principalement en parfumerie, et on la mélange au tabac
à priser pour lui donner une odeur particulière. Le bois du Coumarouna
est recherché à Cayenne; onTy nomme souvent, mais à tort, Caiac.
Angelins.
Les vrais Angelins sont des Andi ra, Papilionacées-Dalbergiées arborescentes,
de l’Amérique méridionale, dont les feuilles alternes sont imparipennées,
souvent stipellées, et dont les fleurs sont réunies en grappe ou
en épis composés, souvent très ramifiés. Leurs petites fleurs ont un ovaire
stipité et des étamines monadelphes ou plus souvent diadelpbes (9-1). Les