
deux graines dans sa cavité principale, relativement petite et indéhiscente.
Ce groupe renferme notamment les genres Toluifera et Myrosper-
nium; on a dit, non sans raison, que le premier était le plus utile en
médecine de tous ceux de la division des Papilionacées.
Toluifera.
Les plantes de ce genre de Papilionacées-Sopliorées intéressent au plus
liant point la thérapeutique par la production des baumes dits de Tolu,
du Pérou, de San-Salvador, de Sonsonate, etc. Le baume de Tolu était
depuis longtemps connu et employé dans la médecine européenne, lorsque
G. Baiibin, dans son P in a x theatri botanici, publié à Bâle en lü23, désigna
(p. 401) Tarbre qui le produit sous le nom de Balsamum tolutanum.
C’est la même plante qu’en 1735 Miller nommait Toluifera Balsamum.
Linné adopta ce nom dans son Materia medica (p. 201). Comme il lui
assigne positivement pour synonyme Balsamum tolutanum Ba u h ., et
comme l’ouvrage date de 1749, c’est-cà-dire d’une époque où la nomenclature
linnéeiine était parfaitement en vigueur, puisque le Critica bota-
nica, le Généra plantarum, etc., ne sont pas postérieurs à 1737, la dénomination
linnéenne, parfaitement adaptée aux lois de cette nomenclature,
demeure tout à fait valable, ne peut être négligée, comme on Ta fait de
nos jours, et elle doit être complètement préférée à celles Ae Myrospcr-
mum tohiiferum, et de Myroxylon tolui ferum, qui sont généralement
adoptées et employées depuis un demi-siècle environ et auxquelles toutefois
nous avons définitivement renoncé dans notre Histoire des plantes
(II, 231, 383), publiée en 1870, nous fondant sur une règle impérieuse à
laquelle il ne saurait être dérogé sans danger pour Tordre et la clarté
scientifiques. La plante qui passait autrefois pour donner seule le baume
de Tolu est donc le Toluifera Balsamum L. Elle est caractérisée par des
fleurs hermaphrodites et un peu irrégulières, comme celles d’un grand
nombre d’autres Sopborées, groupe de la famille des Légumineuses auquel
se rapporte le genre Toluifera. Leur réceptacle a la forme d’une coupe
peu profonde et à parois assez épaisses, insérée obliquement sur le pédicelle
floral et à ouverture coupée nn peu obliquement. Elle est doublée
d’ime concbe mince de tissu glanduleux. Sur ses bords s’insèrent un
double périantbe et l’androcée. Le calice (ou portion libre du calice pour
plusieurs auteurs) a la forme d’un court cylindre d’une seule pièce, parcouru
par dix côtes longitudinales équidistantes, peu prononcées, et son
orifice supérieur est découpé en cinq dents un peu inégales. Les pétales,
insérés au même niveau que le tube calicinal, et alternes avec ses dents,
sont libres. Quatre d’entre eux sont à peu près égaux, en forme de languettes
subspatulées, atténuées à leur base en im onglet aplati, et avec
un limbe lancéolé. Le cinquième pétale, beaucoup plus grand, et qui
recouvre les autres dans la préfloraison, a un onglet semblable à celui des
autres pétales et un limbe élargi, suborbiculaire ou obovale, à deux lobes
latéraux plus ou moins saillants, séparés par une échancrure plus ou
moins profonde, dont le fond est souvent occupé par une petite languette
apicale, quelquefois assez aiguë. Les étamines, insérées avec les pétales,
leur sont par moitié superposées et par moitié alternes, avec un filet semblable
à Tonglet des pétales et une anthère biloculaire, introrse, allongée,
apiculée, égale en
longueur au filet ou
plus longue que lui
dans la plupart des
cas. Le gynécée est
inséré au fond du
réceptacle, mais excentriquement,
plus
en arrière qu’en
avant, de sorte que
le pied cylindrique,
un peu comprimé,
qui supporte l’ovaire,
semble adné au
réceptacle dans une
légère étendue de sa
paroi postérieure.
L’ovaire, oblong, a-
plati bilatéralement,
continue insensiblement
ce pied et se
termine par une petite
pointe légèrement
arquée qui est
le style et dont le
sommet stigmatifère
n’est point renflé.
Sur la paroi postérieure
de la loge
F ig . 2229. — Toluifera Balsamum. Rameau florifère.
ovarienne se trouve un placenta qui supporte un ou deux ovules, descendants,
incomplètement anatropes, avec le micropyle dirigé en haut et en debors.
Cette organisation florale étant une fois constatée, et sur des centaines
de fleurs de cette espèce, analysées à tous les âges, nous devons tout d’abord
déclarer qu’il est impossible de distinguer de celle-ci toutes les autres espèces
admises dans le genre par des caractères empruntés â la fleur. Bans une
seule et même espèce, suivant Tâge des boutons ou des fleurs, ou, Tâge
étant le même, sur des portions différentes d’une même inflorescence, on
voit varier : la profondeur de la coupe réceptaculaire; l’obliquité de Tin-