
54 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
Dans la feuille dentée {folium dentatum), les bords sont découpés de
dents plus ou moins aiguës, séparées les unes des autres par des échancrures
ou sinus plus ou moins obtus. La feuille crénelée {folium c rena-
tum) est bordée de petites saillies obtuses, séparées les unes des autres
par des sinus aigus (fig. 83).
Les dents des feuilles peuvent être dures, épineuses, comme dans certains
Fig. 84. — Echinops. Feuille
pinnatipartite, à divisions
profondément dentées.
Fig. 85. — Châtaignier.
Feuille penninerviée et
serrée.
Fig. 86. — Scolymus.
Feuille pinnatifide
divisions piquantes.
Aloès, Agave, le Houx, etc, et produire par suite des déchirures, des
blessures parfois profondes.
Une feuille est serrée {folium serratum) ou dentée en scie (fig. 85),
quand ses dentelures ont un sommet aigu, généralement incliné vers
le haut du limbe, et sont séparées les unes des autres par des sinus
également aigus.
Les feuilles sinuées {folia sinuata) sont celles dont les bords sont
découpés de saillies surbaissées et obtuses, séparées les unes des autres
par des sinus également obtus, peu profonds.
Quand la feuille est lobée {folium lobatum), c’est que son limbe est
largement découpé en divisions qui s’étendent jusque vers le milieu de la
largeur de chacune de ses moitiés (fig. 88, 90).
La feuille est dite fendue ou fide {folium fidum) quand les divisions,
atteignant également le milieu de chaque moitié du limbe, sont en même
temps étroites et plus ou moins aiguës, et représentent, par’ conséquent,
de'grandes dents.
On nomme feuille partite {folium p a r titum) celle dont les divisions
Fig. 87. — Tilleul. Feuille penninerviée
et dentée.
Fig. 88. — Bauhinia. Feuille
bilobée.
atteignent jusque tout près de la nervure médiane, la feuille ne cessant
cependant pas d’être simple (fig. 91, 92).
Presque toujours les sinus répondent aux intervalles des nervures ;
quelquefois cependant le sommet de celles-ci vient aboutir au fond même
du sinus et non au sommet des saillies.
Comme, en même temps qu’elle est ainsi plus ou moins profondément
découpée, une feuille est pourvue d’une nervation variable, pennée,
digitée ou pédalée, on la dit, suivant la profondeur des divisions ; pinnati-
oii pennatidentée, pennatilobée, pennatifide, pennatipartite, etc.;
digitilobée, digitipartite, etc. ; ou palmatilobée, palmatifide, etc. ; pédati-
lobée, pédatifide, pédatipartite, etc.