
de la même couleur jaune que la gaine protectrice. Vus en long, ils sont
fréquemment cloisonnés, rayés, annelés ou plus rarement spiralés.
En dedans d’eux se trouve la moelle, large et formée d’éléments peu
consistants. Ils sont égaux ou à peu près dans tous les sens, même sur la
coupe longitudinale, tandis que ceux du parenchyme extérieur à la zone
cambiale sont cylindriques sur cette coupe enlong. Ils renferment pendant
la période de repos de nombreux grains d’amidon, de même d’ailleurs
que les autres zones parencbymateuses de la racine, lesquelles doivent
contenir aussi les principes actifs, notamment l’aconitine.
Les feuilles fraîches et les jeunes pousses d’Aconit Napel servent en
Angleterre à préparer un extrait qu’on emploie dans ce pays contre les
affections fébriles, rhumatismales, les maladies du coeur, sous le nom
d’Extractum Aconiti. Ses effets sont, dit-on, fort variables et incertains ;
et l’on croit même que les feuilles desséchées, souvent employées dans les
pays où ne croît pas le Napel, perdent au bout de quelque temps leurs
propriétés, cependant énergiques au début. Il nous semble que, pour
obtenir nn médicament toujours comparable à lui-même, il serait utile de
faire des essais comparatifs avec les graines de l’Aconit recueillies à l’état
de parfaite maturité, mais cependant non desséchées depuis longtemps.
Les deux Delphinium de la section Aconitum que l’on a nommés
A. ferox'WALL. et A. heterophylluni W a l l . , ont été l’objet des études des
praticiens anglais dans l’Inde. Ils ont les propriétés du Napel; mais celles
du D. ferox sont considérées comme bien plus énergiques. Ses racines
servent dans l’Inde et en Angleterre à l’extraction d’une grande quantité
d’aconitine ; et le D. heterophyllum, au contraire, passe à une certaine
dose pour un simple tonique.
Le D. ferox est le Bish, Bishy, Sringibish, Bikh, de l’Inde. Il croît
dans les régions tempérées des montagnes, à une hauteur moyenne d’environ
400 mètres, notamment dans l’Himalaya, le Sikkim, au Népaul, etc.
Il a été cultivé au Jardin botanique d’Édimbourg en 1848. Beaucoup
d’auteurs ne l’ont considéré que comme une des nombreuses formes du
Napel. Il est surtout caractérisé par une tige dressée, simple à la base, à
feuilles arrondies ou ovales et quinqué-palmatifides, une grappe terminale
dense, et un casque à pointe plus courte que celle du Napel. Ses fruits
sont parfois plus globuleux, et ses graines sont plates à la surface. Les
racines de cette plante sont directement importées de l’Inde , en Angleterre,
mais on récolte souvent avec elles celles des Aconi tum uncinatum,
palmatum, lucidum. Elles ont de deux à quatre pouces anglais de long et
sont plus ou moins coniques ou légèrement fusiformes, et elles sont d ’un
brun noirâtre à la surface ; leur cassure est très compacte. Leur saveur
est d’abord légèrement amère, mais elle devient bientôt fort âcre.
Le/) , heterophyllum est VAconi tum Atees et VA. cordatum de Boyle. 11
habite aussi les montagnes de l ’Inde et du Cachemyr, â une altitude
d’environ 3000 mètres. G’est une espèce très ornementale, qui, avec les
fleurs bleues du Napel, supportées par des pédicelles chargés d’un duvet
roux, a des bractées florales foliacées, aciiminées et cordées à la base, el
des feuilles de deux sortes ; les inférieures sont cordées, réniformes et
profondément lobées, tandis que les supérieures, sessiles, cordées ou
amplexicaules à la base, sont simplement ovales-aiguës et dentées en scie
sur les bords. Les racines sont ovoïdes-coniques, grisâtres â la surface.
On les vend dans les bazars de l’Inde sons le nom d’Atis ou Atees, mais
on ne les considère point dans le pays comme vénéneuses et, chose remarquable,
on les croit dépourvues d’aconitine. On prescrit leur poudre
comme tonique, antipériodique, â la dose d’un ou deux grammes, et
comme fortifiante dans la convalescence des maladies graves, â une dose
deux ou trois fois moins élevée.
Tous nos Aconits indigènes sont suspects ; les Delphinium Lycoctonum
(tig. 1143) et Anthora H. Bn sont certainement vénéneux.
R e n o n c u l e s .
Les Benonciiles (fig. I157-I1G3) ne sont guère de nos jours et dans notre
Fig. 1157. — Ranunculus Lingua. Rameau florifère,
pays des médicaments ; mais, outre qu’elles ont donné leur nom â cette