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à voir se développer des racines adventives. Nous avons également fait
usage, principalement dans notre seconde série d’expériences, de plantes
entières (Apium graveolens, Cyperus longus, Menyanthes trifoliata).
Après en avoir lavé soigneusement les racines et les feuilles, nous les laissions
dans l’eau un ou deux jours avant do les employer. Pour le moment
de l’expérience, nous nous sommes servi d’eau distillée, qui avait bouilli
la veille dans un ballon immédiatement bouclié après l ’ébullition.
> Nous avions donc la certitude que l’acide carbonique dégagé provenait
uniquement de la plante, puisque au sol primitif, dans lequel celle-ci végétait,
nous avons substitué un sol factice, l’eau distillée exemple de gaz.
» Première série. — La plante ou le rameau, préparé comme nous
l’avons dit et introduit dans un flacon de 150 centimètres cubes, plein
d’eau distillée bouillie, était fixé par un bouclion fendu en deux. Nous
interceptions tonte communication de l’air extérieur avec l’eau du flacon,
en enduisant le bouclion d’un, peu de suif, afin que l’acide carbonique produit
par la plante ne vînt pas se dissoudre daus l’eau. Ce flacon, lesté
avec une petite couronne de liège, était mis sur le mercure et recouvert
d’iiiie clocbe. M. Boussingault assure que les feuilles exposées un certain
temps aux vapeurs mercurielles perdent la faculté de décomposer l ’acide
carbonique quand on les expose à la lumière. Nous pouvons affirmer que
toutes les plantes que nous avons employées continuaient à végéter et à
s’accroître, lorsque, après avoir fini l’expérience, nous les remettions dans
l’eaii cà l’air libre. Seuls deux pieds, l ’un de Pontederia cordata, l’autre
de Mentha citriodora, ont été retirés de la clocbe cavec des feuilles légè
remeiU brunies et qui ne tardèrent pas à tomber.
» Le nombre de nos expériences a été de vingt : leur durée a varié de
deux à quatre beures, et elles ont eu lieu au milieu de la journée. Les
végétaux dont nous cTvons fait uscage sont les suivants : Mentha aquatica,
M. viridis, M. suavissima, AI. citriodora, Veronica Beccabunga, Alisma
Plantago, Polygonum Persicaria, Helosciadium inundatum, Pontederia
cordata.
» Nous «avons toujours obtenu de l’acide carbonique en quantité très
appréciable ; la moyenne de ces vingt expériences, le volume gcazeux d«ans
chaque essai étant réduit à 0 degré et à la pression de 760 millimètres,
nous a donné 1,38 d’acide carbonique par 100 millimètres cubes. Les
plantes ont été soumises à une température moyenne de 22®,2. Nous faisions
nos analyses sur un volume gazeux de 20 à 25 centimètres cubes,
dans une éprouvette gr«aduée en dixièmes, et nous répétions deux fois
chaque analyse. Il est bon de faire remarquer que, dans ces conditions,
une erreur de lecture de 1/10 de centimètre cube amène, dans l’appréciation
pour 100 d acide carbonique, d’assez notables variations en plus
ou en moins. La moyenne que nous donnons doit donc être considérée
comme approximalive, et l’expérience indique plutôt la présence irrécusable
de l’acide carbonique que la quantité exacte de ce gaz qui se trouve
dans la clocbe ; elle est donc plus qualitative que quantitative.
» Deuxième série. — Ici, nous avons dosé l’acide carbonique en poids.
Nous avons fait usage d’une cloche rodée à l’émeri et pouvant s’appliquer
exactement sur une plaque de verre dépoli, à l’aide d’un peu de suif. Les
racines de la plante étaient, comme précédemment, plongées dans un
flacon contenant de l’eau distillée bouillie. Avant d’arriver dans la clocbe,
l’air se dépouillait de son acide carbonique en passant, soit à travers un
système de tubes permettant de doser ce gaz (dosage sur lequel nous re viendrons),
soit simplement à travers deux flacons contenant une solution
concentrée de potasse caustique. Quelquefois même nous n’avons pas
retenu cet acide carbonique, lequel venait «alors s’ajouter à celui que dégageait
la plante. Un aspirateur déterminait un courant d’air qui Laisait
p«asser les gaz de la clocbe successivement dans un tube en U, contenant
de la ponce imbibée d’acide sulfurique et destinée à arrêter la vapeur
d’eau provenant de la plante, puis dans un tube à boules de Liebig, dans
un tube en U à potasse solide, pour retenir la v«apeur d’eau qui se dégage
de la solution du tube à boules, et enfin dans un tube en U à ponce siil-
furique, pour «arrêter Teau qui aurait pu échapper «au tube précédent.
Ces trois derniers tubes étaient pesés avant et après l’expérience. »
M. G. André termine en donnant un table«au des résultats de ses expériences,
et il établit que dix-sept observ«ations lui ont donné une proportion
d’acide carbonique qui varie de O^^OOS à 0'J%008 ; de sorte que leur
moyenne est de O'-i^OOGl.
Nous devons conclure de ce qui précède que les pLantes à feuillage
entretenues dans nos appartements dégagent de l’acide carbonique la nuit
comme le jo u r ; vivre à côté d’elles, c’est en réalité vivre à côté d’un
animal. Elles vicient, comme l’animal, l’air qui nous environne; elles dégagent
comme lui de l’«acide carbonique, et elles nous font concurrence au
point de vue de la recherche de l’oxygène. Toutefois, sans qu’on puisse
regarder la plante à feuilles comme un «agent purificateur de r«atmosphère,
«au point de vue médical, la proportion d’acide c«arbonique qu’elle verse
dans l’enceinte de nos habitations est si peu considérable que, pratiquement,
elle ne peut guère nuire à la santé de l’homme, même la nuit, où
elle n’exbale plus d’oxygène. Au contraire si, le jour ou même la nuit,
une pLante feuillée est placée dans une même enceinte avec un animal tel
que l’homme, on peut dire que c’est la plante qui souiîre le plus de la
présence de l’.animal; l’homme, en vertu de l’intensité plus gr«ande de ses
fonctions respiratoires, nuit plus «au végét«al que celui-ci ne nuit à l’iiomme.
Mais il ne fa u t pas confondre les portions uniquement feuillées des végétaux
avec les parties de la plante dans lesquelles, la matière verte faisant
défiant, la réduction chlorophyllienne ne saur«ait s’opérer, et qui demeurent
uniquement, par conséquent, le siège d’une production plus ou moins
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