DANS LA HAUTE-ÉTHIOPIE
CHAPITRE PREMIER,
DE KÉNEH A GONDAB,
Nous donnâmes le signal du départ à nos chameliers.
Avant de quitter la rive du Nil, mon frère et
moi, nous .bûmes dans le creux de la main une dernière
gorgée de son eau bienfaisante, en faisant le voeu
de nous désaltérer un jour à ses sources mystérieuses,
et nous nous éloignâmes de' Kéneh, en Égypte, le 25
décembre 1837, pour nous engager dans le désert.
Un prêtre piémontais, un Anglais et deux domestiques,
Domingo et Ali, l’un Basque, l’autre Égyptien
formaient, avec mon frère et moi, notre troupe aventureuse;
le plus âgé d’entre nous pouvait avoir vingt-
six ans, le plus jeune dix-sept.
L’ambition de gagner le martyre avait engagé le
prêtre à' se mettre de notre voyage. Pendant notre
court séjour au Caire, j’avais désiré, pour utiliser mon
temps, prendre un maître de langue arabe, et, afin
de me renseigner à ce sujet, j’étais allé un soir avec
mon frère au couvent des'Pères de Terre-Sainte. Le su