qnemment appelé au Conseil. Ses entrées matinales au-
près du Dedjazmatch lui procurent un patronage'considérable.
Tous les possesseurs de fiefs recherchent aussi
son bon vouloir, car il peut dépendre de lui d’envenimer
les plaintes de leurs vassaux qui viennent en
appel Rêvant le Dedjazmatch, comme aussi d’arrêter
ou de concilier leurs réclamations avant qu’elles n’aboutissent.
Il campe à part, derrière les gardiens du
trésor, sous une tente blanche et entouré des huttes
de ses hommes, dont le nombre varie entre deux
cents et quatre cents, selon l’importance de son fief.
Le Tchohat- Tabbaki (gardien des crieurs), ou
gardien des appelants en justice, des réclamants ou
postulants de toute sorte, qui, à défaut d’autre aboutissant,
se présentent de jour ou de nuit, devant la
demeure du Dedjazmatch. Dès le chant du coq il
veille avec ses subordonnés à la venue successive
des postulants, et il assigne à chacun d’eux son tour
pour elever la voix. Il perçoit un tant sur. chaque
cause et sur chaque soldat que le Dedjazmatch envoie
pour transmettre sa volonté aux vassaux qui ont occasionné
des plaintes. Cet officier est rarement pourvu
un fief; on lui assigne une paye en nature ainsi
qu un certain nombre de rations pour lui et ses quelques
suivants, et il trouve encore moyen de se maintenir
dans l’aisance, par les exactions qu’il exerce sur
les plaignants et les bonnes-mains qu’il reçoit des
seigneurs. Son office est peu considéré. Il campe sous
une hutte, auprès des timbaliers.
• Le Feureusse-Balderasse (maître de l’école du
cheval), ou écuyer et chef de l’écurie. Il dresse les
chevaux et les mules, est responsable de leurs harnais,
commande aux selliers et il exerce un droit
de réquisition sur les ouvriers de tout corps de mé.
tier qui regarde la sellerie et les besoins de l’écurie.
Lorsque le Dedjazmatch monte à cheval, le Balderasse
visite les sangles et tient l’arçoïi, pendant qu’un palefrenier
tient le cheval par la bride. Sa place, au camp,
est immédiatement derrière la tente du Prince, où ses
recrues particulières et tous les serviteurs de l’écurie
de son maître campent autour de sa petite tente noire.
C’est sur son ordre que le chef de la troupe, composée
des gardes du destrier, lui envoie un piquet de
soldats pour veiller de nuit à la sûreté des chevaux
du Dedjazmatch. Après que les sénéchaux ont assis
l’impôt de l’orge, c’est lui qui est chargé de la perception;
si cette opération présente des difficultés, il
requiert au besoin l’appui du corps des gardes du
destrier. Il doit percevoir mensuellement des mains
du chef des écuyers tranchants une peau de boeuf crue,
qu’il fait , découper en lanières et distribuer aux palefreniers,
qui les corroient et les tiennent prêtes a tous
les usages de l’écurie; il donne aussi de ces lanières
à préparer aux gardes du destrier pour les besoins de
la sellerie. Tout harnais réformé lui revient de droit.
Il perçoit la dîme sur les cadeaux de beurre faits au
Dedjazmatch, sur les étoffes servant à faire des culottes
et sur les chevaux reçus comme impôt, comme cadeau
ou même achetés; le cheval de combat du .Dedjazmatch
n’entre pas en ligne de compte. Quand ce dernier
donne un cheval à un vassal important, cet
écuyer perçoit sur le donataire un droit de bonne-
main. Son cheval de combat et sa mule sont nourris
à l’écurie de son maître. A l’époque annuelle du renouvellement
des investitures, la plupart des fonctionnaires
résignent leurs offices, le chef des gardes et le
gardien de l’intimité déposent leurs verges, ' l’écuyer
remplit alors leurs fonctions, et, à la nomination du