tiennent alors le bas du visage caché dans un pli
de la toge.
Les femmes de chefs mettent ordinairement
par dessus la toge un petit burnous en soie richement
brodé et souvent orné de bossettes en
vermeil.
Les femmes disposent leurs cheveux de la même
façon que les hommes et, à cet égard, ne sont point
soumises comme eux aux restrictions qu’entraînent
les diverses positions sociales. Les paysannes, les femmes
d’artisans ou d’ecclésiastiques, les esclaves mêmes
font tresser leurs cheveux aussi bien que les grandes
dames. De même que les hommes, elles aiment à mettre
dans leurs cheveux une longue épingle en corne de
buffle ou en bois, à tête sculptée; les riches ont cette
épingle en argent ou en vermeil, surmontée quelquefois
d’une grosse tête en filigrane d’or. Elles portent aux
mains une quantité de minces anneaux en argent,
qu’elles disposent, comme les femmes de l’antiquité, à
chaque phalange et phalangette; pour les faire ressortir
davantage, elles les entremêlent d’anneaux en corne de
buffle. Elles portent des anneaux, des boutons ou des
pendants d’oreille à l’italienne. Elles mettent aux chevilles
des périscélides formés d’une quantité de pendeloques
en argent, de petits grains lenticulaires en argent
également ou de menus grains de verroterie, et
font usage de bracelets aux poignets et à la partie
charnue du bras. Au beurre frais qu’elles prodiguent
sur leur chevelure, elles mêlent de grossières
essences venues d’Arabie, et elles mettent aussi des
essences dans leurs amulettes. Les plus expertes enthy-
miatechnie se parfument le corps au moyen de fumigations
savantes ; d’autres remplacent quelquefois un
bouton d’oreille par un clou de girofles. Beaucoup
d’entre elles se peignent le bord des paupières avec
de l’antimoine.
Comme on le pense bien, le costume des enfants
est fort élémentaire. Un pan de la toge de la mère
leur sert de langes, et lorsqu’ils peuvent se tenir debout,
on leur met une tunique atteignant aux genoux.
Dès quatre ou cinq ans, les enfants pauvres remplacent
ce vêtement par une petite pièce d’étoffé rectangulaire,
suffisant à peine quelquefois- à leur couvrir
le tronc, et pour la liberté de leurs jeux ils se
drapent de préférence en suffibulüm ou en chla-
mide; souvent même, comme dans les bas-reliefs
antiques, ils vont tout nus, portant leur vêtement
sur une épaule ou sur le bras comme un manipule.
Les enfants des riches gardent la tunique
plus longtemps et mettent par dessus une toge à
liteaux, qui serait la toge prétexte s’ils la quittaient
"’lorsqu’ils atteignent l’âge d’homme, d’autant plus
qu’ils portent au cou 1 la bulla en argent, comme les
enfants des patriciens romains, et comme ceux-ci
cessent de la porter lorsqu’ils deviennent pubères,
justifiant jusqu’à ce jour l’appellation de hæres
bullatus que Juvénal donnait aux enfants riches.
Quelques-uns portent avec la bulle, une clochette
et un collier formé de pendeloques en argent, au
milieu desquelles se trouve toujours la bulla. Les
enfants des classes inférieures portent un ornement
du même genre fait en cuir, comme la bulla scortea
de leurs pareils à Rome.
Le costume des ecclésiastiques consiste en un
caleçon flottant, arrivant jusqu’à mi-jambe, fixé aux
hanches par une ceinture étroite et longue seulement
de quatre àcinq coudées; en une sorte de tunique étroite
descendant jusqu’aux chevilles, à manches larges, sans