Le Dedjadj Farès Aligaz, Gouverneur de FIdjou et
d’une partie du Lasta ;
Le Wagchoum Wacen, Gouverneur du Wag,
du Tcharatch-Agaw et de la meilleure partie du
Lasta ;
Le Dedjadj Ceddet, Gouverneur de l’Armatcho f
Le Dedjadj Deureusso, Gouverneur de Erbabe,
de Basso et de quelques districts du Gojam ;
Le Dedjadj Béchir, Gouverneur du Délanta, des
districts voisins du Wallo et de l’Amara;
Le Dedjadj Brillé, Gouverneur de l’Amara;
Enfin, quelques Dedjazmatchs répartis dans les
gouvernements du Bégamdir.
De ces leudès ou vassaux, le moindre en importance
était le. Dedjadj Deureusso, qui se rendait
à l’appel de son suzerain à la tête d’un contingent
de 5 à 6,000 hommes, et le plus important, le
Dedjadj Ahmédé, qui en conduisait, dit-on, près de
40,000. On estimait qu’en ^convoquant le ban et
l’arrière-ban, Ali devait rassembler une armée d’au
moins 140,000 hommes. Mais depuis la régence de
la Waïzoro Manann, la fidélité des grands vassaux
n’était que précaire; les Dedjazmatchs Farès, Guoscho
et Conefo donnaient le plus à craindre.
Aligaz Farès, parent éloigné du Ras, gouvernait
un pays difficile, dont les habitants aimaient la
guerre, et où il était très-populaire; quatre fois
vaincu par l’armée d’Ali en bataille rangée, il était
tombé deux fois aux mains des vainqueurs ; mais
il avait été réintégré, grâce à sa famille toujours
unie, grâce aussi à son habileté politique et aux
séductions de son esprit.
Le Dedjadj Guoscho tenait par sa mère à la
famille impériale; son père, le Dedjadj Zaoudé,
Gouverneur du Gojam, du Damote, de l’Agaw
Médir, du Metcha et de l’Ybaba, était mort captif
du Ras Gouksa, contre lequel il avait combattu
plusieurs années pour son indépendance. Le Dedjadj
Guoscho, quoique réduit au gouvernement du Damote,
du Metcha et de l’Ybaba, était encore redoutable.
Princes, gens d’église et cultivateurs, tous le
tenaient en grande considération, tant à cause de
sa haute naissance que de la bonté de son caractère.
Le Dedjadj Conefo, Gouverneur du Dambya et de
l’Àgaw Médir, séparé du Bégamdir par des frontières
indécises au point de vue militaire, eût été peu à
redouter, malgré ses forces importantes et son
esprit indépendant, mais il passait pour être ligué
secrètement avec le Dedjadj Guoscho, pour lequel il
professait une amitié dévouée.
Telles étaient à cette époque les conditions générales
de la . puissance de la maison de Gouksa.
Environ huit ans avant l’avénement d’Ali, le
Dedjad Oubié usurpa les droits de son frère Meurso
au gouvernement du Samen, et s’accrut bientôt de
tout le pays situé entre Gondar et le Takkazé, à
l’exception toutefois de la petite province d’Armat-
cho. Afin de mieux assurer son indépendance, il
avait conclu avec le Dedjadj Sabagadis, Gouverneur
de tout le Tegraïe, une alliance offensive et défensive;
mais sommé par le Ras Marié de venir
lui faire à Dabra Tabor sa visite de foi et hommage,
il s’y refusa, fut surpris, battu et fait prisonnier par
le Ras Marié, qui le réintégra immédiatement dans
son gouvernement, à condition qu’il marcherait sur-
le-champ avec lui, en qualité de vassal, contre son
ancien allié Sabagadis.