représentés sur les anciens bas-reliefs grecs et romains.
Ces dénominations me paraissent appliquées à
des vêtements de même espèce, différant entre eux parle
volume seulement. Par une corrélation- singulière,
dans les langues ama-rigna, tigrigna et galligna ou il-
morma, on désigne le cinctus par des expressions dont
les racines sont analogues à celle du mot latin, et, de
même que dans l’antiquité, il est surtout porté par
les esclaves, les laboureurs, les chasseurs et les
artisans dont le travail demande de l’activité, et,
pendant leurs occupations, forme, avec une petite
ceinture, leur unique vêtement. Les habitants des
kouallas lui substituent un pagne ou pièce d’étoffe
rectangulaire dont ils s’entourent le milieu du corps,
reproduisant ainsi le • vêtement qu’on voit dans les
peintures étrusques et égyptiennes. Ils se servent
aussi d’une pièce d’étoffe, ordinairement une petite
ceinture, roulée autour de la taille, passée ensuite
dans l’entre-jambe et rattachée à la ceinture. Ce
vêtement paraît être le même que le subligar en
usage parmi les gymnastes et athlètes de l’antiquité.
Les hommes portent une ceinture d’une étoffe
semblable à celle des culottes, mais un peu plus
forte ; elle est large de une à deux coudées, c’est-
à-dire de 46 à 92 centimètres ; quant à sa longueur,
elle varie, selon la mode, de 10 à 100 coudées,
c’est-à-dire de 4 m. 60 à 46 mètres environ (1).
Les longues ceintures s’enroulant jusqu’à la hauteur
(1) Les mesures éthiopiennes sont la coudée, l’empan, le doigt, la
semelle, la sommière et la corde. — Ces deux dernières mesures sont
uniquement agraires et d’un usage peu fréquent ; le nombre de coudées
qui les composent varie de 8 à 24, selon les province?. Malgré la différence
de la taille des hommes, la longueur de la coudée ne varie guère
qu’entre 45 et 47 centimètres.
du sein, forment un volume à la fois gênant et disgracieux
mais la mode éthiopienne est très-variable
en ce point.
La très-grande majorité des Éthiopiens ne porte
ni tunique, ni .chemise -. les bras et les jambes
restent nus.
La langue éthiopienne, a un terme générique
correspondant aux termes cwiictus et i^eorpiç désignant,
comme chez les anciens Romains et Grecs,
tout ’vêtement de dessus, le substantif éthiopien
étant au verbe qui a la même racine, absolument
dans les mêmes rapports que les mots amictus
et i?eoTpitf aux verbes amicire et eyewu<rfiai- Ils emploient
ce substantif pour désigner la pièce la
plus importante de leur costume, celle qui le caractérise
et justifie l’expression de gens togata qu’ils
s’appliquent avec complaisance. Leur toge, en tissu
de coton blanc, comme la toge antique à trois pla-
gula décrite par Yarron, est formée de trois lés cousus
ensemble composant un rectangle d’environ
4 m. 80 sur 2 m. 80 de large, et orné, aux deux
bouts, d’un liteau bleu ou écarlate tissé dans l’étoffe
sur une largeur de 10 à 20 centimètres, correspondant
au limbe qu’on voit sur lés toges des anciens.
Grecs des deux sexes. La qualité de leurs toges
est peu variée; la chaîne est toujours d’un
fil plus fin et plus tors que celui de la trame qui
ne l’est quelquefois que d’une manière inappréciable,
et le tissu souple et élastique se prête
admirablement aux draperies. La toge commune a
un liteau très-étroit; elle est faite d’un coton écru,
mal épluché, et daiis des dimensions moindres en
général que celles données plus haüt ; elle ne se
vend qu’un talaro, et, dans quelques provinces, sert