six cents combattants, relevant uniquement de lui. Au
lieu d’un corps spécial, on lui donne souvent à commander
le régiment des gardes de l’Alga. Il campe à
l’aile droite du camp, et lui aussi a droit à une tente
blanche.
UElfign e-A skeulkaïe (huissier de l’intérieur). Il sert
comme lieutenant du dignitaire précédent, mais il relève
directement du Dedjazmatch.-A l’heure des repas,
pendant les conseils et toutes les fois que le Dedjazmatch
est accessible à ses sujets, il doit être sur le seuil, une
verge à la main, et secondé de quelques huissiers intimes,
ses subordonnés; personne ne peut entrer sans
sa permission. Si l’Aggafari est absent, il le remplace
quand le Dedjazmatch tient lit de justice. Debout
entre les parties, il conduit et résume les débats, prête
main-forte au besoin; toujours debout, il émet son
jugement le premier, puis il provoque nominativement
les juges et les assesseurs à émettre le leur. Il perçoit les
amendes ou les frais judiciaires, dont il s’attribue une
partie. Il a droit à la surveillance du parc des moutons
pour la boucherie, et il en perçoit pour lui un dixième.
Dans les festins, lorsque le chef des gardes est de service,
il doit se tenir debout à la tête de l’alga du
maître. A moins que le Dedjazmatch ne soit sorti ou
endormi, il doit toujours être à son poste, sur le seuil;
aussi ses fonctions sont-elles très-fatigantes, car elles
exigent une assiduité et un éveil de tous les instants.
En revanche, comme c’est de lui que dépend l’accès
auprès du maître, il est l’objet des prévenances de tous,
ce qui rend sa position fort lucrative. Il est d’ailleurs
investi d’un fief, qui, en Damote, lui permet d’enrôler
pour son compte de quatre-vingts à cent quarante soldats.
On choisit pour ce poste de confiance un cavalier
dévoué, ferme, discret, alerte et doué d’une élocution
facile. Il campe près du chef des gardes et n’a droit
qu’à une tente noire.
Le Moulla-Bet-Tékouatari (comptable de toute la
maison), contrôleur général des recettes. Sa surveillance
s’étend sur tous les départements, y compris
ceux attribués aux sénéchaux; il jouit de perceptions
sur tous les objets de son contrôle, et de 1 investiture
d’un fief qui lui permet d’enrôler pour son compte
au moins une centaine d’hommes. Il campe sous une
tente noire, à côté du campement du premier sénéchal.
- L’Afa-Negousse (bouche du roi): Cet officier est l’organe
du Dedjazmatch pour toutes ses décisions judiciaires
sur chacune desquelles il perçoit une dîme. Il
doit se rendre, avant le jour, à la porte du Dedjazmatch,
et dès qu’il est réveillé, il entre pour l’avertir qu on demande
justice; il prévient ensuite son subordonné, le
Tchohaï-Tabbaki (gardien des crieurs), que le Dedjazmatch
est disposé à ouïr les réclamations. Chaque réclamant,
sur l’invitation du Tchohaï-Tabbaki, exprime
alors à haute voix et à distance de la maison ou de la
tente l’objet de son recours. Le Dedjazmatch émet sa
décision, et l’Afa-Negousse, debout sur le seuil, la transmet
au dehors de façon à être entendu de tous. On
choisit, pour remplir cet office, un homme doué d’un
organe sonore, expert feudiste et arrêtiste, habile à
formuler un dispositif, versé dans la procédure et ayant
une élocution correcte et choisie, car au milieu du silence
où habituellement il fait entendre sa voix, le
dernier goujat de l’armée ne manquerait pas de relever
publiquement une expression impropre ou une
faute de langage. Cet officier siège au nombre des assesseurs
du Dedjazmatch, quand ce dernier tient son
plaid ; il est investi d’un fief important, et il est fré