vriers n’ont souvent que ce seul vêtement et le portent
en exomis, de façon à figurer exactement la ma-
struca en usage à Carthage. Comme il a été .dit plus
haut, les soldats déposent leur toge pour le combat, et,
quand ils ont une pèlerine, ils la gardent, mais l’adaptent
en exomis, c’est-à-dire qu’ils passent en dehors
leur épaule droite pour assurer la liberté de leur bras
droit. En entrant dans l’église ou dans la maison d’un
supérieur, quand on comparaît devant un tribunal, il
est d’usage d’ôter la pèlerine et de draper sa toge à la
façon respectueuse. Il en est de même pour tout vêtement
surajouté à la toge, que ce vêtement soit en peau
ou en tissu de laine; comme ceux que les Éthiopiens
mettent par-dessus la toge en hiver, et qui correspondent
au lacerna ou au laena des cavaliers romains.
Suétone rapporte que les chevaliers avaient l’habitude
de se lever et d’enlever leur lacerne lorsque l’empereur
Claudius entrait au théâtre; les Éthiopiens manifestent,
de la même façon leur respect à l’arrivée d’un
haut personnage.
Lorsqu’ils veulent caractériser un peuple étranger,
ils usent de locutions analogues aux locutions latines,
gens togata ou gens non togata, et mentionnent en
outre, ce qui, à leurs yeux, est une caractéristique
très-importante, si le peuple en question pórte ou
ne porte pas la chevelure tressée.
Les cheveux des Éthiopiens sont noirs, frisent
naturellement, et quand ils ne sont pas tressés, forment
un crêpé qui dessine les contours du vis*age d’une
façon fort gracieùse. Ils ont trois noms pour indiquer
trois qualités principales de cheveux. Ils déprisent
le cheveu fort, très crépu et se cassant avant d’atteindre
une certaine longeur, et, quoique celui qui a
de tels cheveux n’ait dans sa personne aucun signe
qui ramène au type nègre, ils le regardent comme
entaché de ce sang. Ils déprisent- aussi le cheveu
plat, et n’admirent que celui qui frise et atteint une
longueur d’une quarantaine de centimètres. Presque
tous les hommes de guerre portent les cheveux
longs'et tressés; leur coiffure exige un travail de
plusieurs heures, aussi ne la renouvellent-ils guère
plus de deux fois par mois. Elle consiste tantôt en
nattes- ou tresses coniques, larges comme des côtes
de melon, partant du front et des tempes pour aboutir
à la nuque où elles se terminent en tirebou-
chons tombant sur les épaules ; tantôt en tresses
fines et plates, suivant la même direction, ou bien
en une seule tresse décrivant une spirale jusqu’au
sommet de la tête ; quelquefois aussi, elle consiste
en boucles étagées pareilles au tortillement d’une
grosse frange, ou à la vrillé de la vigne. Ce dernier
genre de coiffure,, qui est représenté sur la colonne
trajane, n’est guère adopté que par les paysans,
f francs-tenanciers de quelques frontières; quant aux
autres modes de coiffures, elles sont représentées sur
les bas-reliefs assyriens trouvés à Ninivê.
Les tresses partent le plus près possible du cuir
chevelu, et pour atténuer leur soulèvement résultant
de la croissance, les coiffeuses tendent les cheveux
au point de rendre les racines douloureuses
et d’occasionner des maux de tête qui durent quelquefois
un ou deux jours. Les nattes d’une coiffure fripée
prennent trois ou quatre heures à défaire; afin
de faire reposer les cheveux, on les attache pour un ou
deux jours en touffe, soit à la corymbe, soit en tu-
tule, ce qui rappelle, et d’une façon des plus gracieuses,
certaines coiffures grecques et romaines.
Pour préserver pendant leur sommeil l’intégrité de
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