nouveau gardien de l’intimité, il partage.ses fonctions
avec lui et les profits qui en découlent, jusqu’au
premier grand banquet; il dépose alors sur le bas-
bout de la table sa verge, signe de son office intérimaire.
Quand le Dedjazmatch prend un repas à
l’écurie, l’écuyer ' dirige de droit le service, à l’exclusion
des officiers spéciaux, le panetier excepté- il
présente lui-même l’hydromel à son seigneur et il a droit
a toute la desserte. li a droit aussi à une certaine
partie de viande sur chaque boeuf, chèvre ou mouton
de boucherie. Les jours de festin, il se tient debout près
du chevet de l’alga; il y boit l’hydromel à discrétion,
et de plus, sur chaque grande jarre d’hydromel qui
se consomme, l’échanson doit lui réserver une certaine
mesure qui lui est remise après le festin.. Il a
ses entrées chez le Dedjazmatch et jouit souvent de
son intimité. Il est pourvu d’un fief qui lui permet
d enrôler pour son compte une quarantaine de soldats.
Il va sans dire qu’il doit être écuyer habile et avoir
des recettes pour les maladies des chevaux. Il a la
police et la conduite des palefreniers et des coupeurs
d herbe, et pour chacun de ces services le Prince
nomme, sur sa présentation, un Alaka, ou mesureur,
un Tekouatari, ou comptable, et un Aggafari, ou gardien.
Les coupeurs d’herbe, munis chacun d’une faucille
et de douze cordelles, ne sont tenus en tous
temps que de fournir journellement une charge d’herbe
choisie ou, à défaut d’herbe, une charge de paille qu’ils
remettent aux palefreniers. Ces derniers sont chargés
de nourrir les chevaux et de veiller à leurs attaches ;
en marche, ils vont à pied et les conduisent à la
main; ils perçoivent un droit par cheval donné par
le Dedjazmatch, ainsi qu’un morceau de viande spécial
par bête de boucherie. Les coupeurs d’herbe ont
droit aussi à un morceau spécial de viande. Le
nombre des chevaux d’un Dedjazmatch varie beaucoup
et s’élève quelquefois à une trentaine.
Le Siga Melkégna (maître de la viande), ou écuyer
tranchant. Il a la direction et la comptabilité du parc des
boeufs, des moutons et des chèvres destinés à la boucherie,
sur lesquels il prélève pour son compte un dixième.
Conjointement avec l’Elfigne Askeulkaïe, il commande
aux bûcherons, qui sont chargés, lorsque l’armée est en
marche-, de conduire les troupeaux, de porter les paniers
à pains, la braizière du Dedjazmatch, la table à
manger, les viandes, de traire les vaches, de faire le
bois et d’allumer les feux, d’abattre les animaux et de
les dépecer, de griller les viandes et de préparer les
outres provenant des chèvres tuées. Il nomme parmi
eux un Aggafari et un Alaka. En outre de leur habillement,
de leurs rations et d’une paye minime, ces
bûcherons perçoivent les deux tiers des peaux de
boeufs et de moutons abattus, et une certaine quantité
de viande. Celui d’entre eux qui a porté la table perçoit,
de plus, un pain à chaque fois qu’on fait un repas.
L’écuyer tranchant perçoit pour son compte, par chaque
animal abattu, un morceau de viande, ainsi qu’un
tiers des peaux. A chaque repas, il doit présenter au
Dedjazmatch le morceau choisi de viande crue ou de
carbonade; ses subordonnés remplissent le même office
auprès des convives. Pendant les grands festins, il
préside aux distributions de viande et il doit rester debout
jusqu’à la fin du repas; le boutillier doit alors lui
présenter à boire. Comme les boeufs sont abattus sur la
plate, devant la demeure du Dedjazmatch, cet officier
de bouche est responsable des dégâts ou des blessures
occasionnés par les animaux qu’il manque à maîtriser.