fournit les vedettes de nuit. Dès l’obscurité, il établit
lui-même, un peloton de gardes aux abords de
la demeure de son Seigneur et en désigne un autre
pour la garde.de ses chevaux, Le poste de garde a
droit, à la. desserte du repas du soir. Ce Chalaka a
droit à la tente blanche et campe derrière le Ded-
jazmatch, en laissant un espace libre pour le campement
de l’écuyer. A l’exception de quelques cas
: prévus, il reçoit ses ordres directement du Dedjaz-
match, et sa troupe a le pas sur toutes les autres
pour les invitations aux festins. Il est investi d’un
fief. De. même que pour le Chalaka précédent, l’importance
numérique de sa bande dépend de son
savoir-faire.
UEka-Bet-Chalaka {chiliarque des gardes du
Trésor). Il est sous les ordres du Boudjeround; mais
il est nommé par le Dedjazmatoh. En marche, sa
troupe est chargée de porter tous les objets du Trésor
et ceux de la garde-robe. C’est ordinairement dans
cette bande que le Dedjazmatch choisit les messagers
qu’il expédie à ses vassaux ou aux Polémarques
-des provinces éloignées^ Comme ce service exige de
l’intelligence, de la,mémoire, delà discrétion et du dévouement,
ce corps de gardes du Trésor jouit ordinairement
de beaucoup de prérogatives, qui varient
du reste selon le degré de faveur de son Chalaka, lequel
est le plus souvent chargé de préférence d’exécuter
les volontés directes' de son Suzerain. Au camp, eette
troupe s’établit toujours et sans intermédiaire à la
gauche de la tente du Dedjazmatch.
Le Dedjadj Guoscho avait une prédilection marquée
pour cette troupe, dont le chiffre variait entre
deux et trois mille hommes. L’émulation y était fort
grande et l’esprit de corps des plus actifs. Les meilleurs
soldats de la province, comme les recrues
étrangères, ambitionnaient tous d’y être admis, ce
qui en faisait un véritable corps d’élite où le Dedjazmatch
choisissait des sujets pour les postes de
confiance.
Ce Chalaka a droit à la tente blanche et il est
ordinairement investi d’un fief.
Le Sef-Djagri- Chalaka ( chiliarque des porte-
glaives). Les grands feudataires de l’Empire avaient
l’usage de'faire porter devant, eux des épées à deüx
tranchants, espèce d’estramaçons, larges de deux
pouces environ, à poignée cruciale garnie en argent.
Ces épées, recouvertes de housses écarlates et traînantes,
sont encore portées sur l’épaule devant les
Dedjàzmatehs et figuraient, à ce que m’a dit un
vieux feudiste, le nombre de hauts barons ou possesseurs
de grands fiefs qui suivaient sa bannière.
Ce Chalaka, qui a droit à une tente blanche, fait
partie, avee sa bande, du campement de droite. Il
est ordinairement investi d’un fief, et, dans le Da-
mote, cet officier commandait une troupe d’environ
1,400 hommes.
Le Moulla-Bet-Bacha (hacha de toute la maison),
ou commandant en chef des corps de francs-tireurs ou
fusiliers. Cet officier est revêtu à sa nomination d’une
Cotte d’armes en soie; mais, par suite de l’idée de défaveur
attachée au combattant à l’arme à feu, malgré
l’importance reconnue de son concours, cette distinction
n’entraîne pas pour le Bacha la considération attribuée
aux autres dignitaires pareillement revêtus. H n’est
appelé au conseil qu’à la veille d’une bataille; il
doit avoir grandi au milieu des francs-tireurs,. être
populaire parmi eux et habile à conduire ces soldats,
dont les habitudes quinteuses rendent le commande