sénéchaux pour la fixation, la recette et la répartition
des impôts en miel, et il jouit d’une perception sur les
terres qui le fournissent. Un morceau de viande lui est
désigné sur chaque bête abattue. Il préside aux différentes
opérations de la fabrication de l’hydromel, il est
responsable de la qualité de la liqueur, et il en use à discrétion
pour sa propre consommation. Aux jours de festin,
il doit être debout à côté de la jarre en vidange. Il a la
surveillance des outres de miel confiées aux sommiers,
ainsi que celle des porteuses d’hydromel et des femmes
qui le fabriquent. Cette charge est souvent cumulée par
l’échanson en chef. Il lui est alloué un certain nombre
de rations pour son entretien et celui de ses hommes.
Il campe sous une petite tente noire auprès du Biarque.
Le Dedjazmatch nomme ainsi un contrôleur pour surveiller
sa gestion.
Le Enjerra Assallafi {qui passe le pain), ou pane-
tier. Le Dedjazmatch ne goûte à aucun mets sans la
présence de cet officier, qui doit être dans sa personne
d’une propreté recherchée. Debout auprès de la table,
il donne à goûter de chaque plat à la cuisinière en
chef, puis, la tête en arrière, il goûte à son tour, en
laissant tomber de haut un morceati dans sa bouche.
Il prépare les bouchées pour le Dedjazmatch, étale
devant lui les morceaux pour lesquels il connaît sa
prédilection et sert pareillement tous les autres convives,
car lui seul met la main aux plats. Avant le repas,
il a droit à un pain de.première qualité pour juger,
à la cuisine, de la bonne préparation des mets; de
plus, par chaque repas, il a droit à quatre* autres
pains de première qualité. Quand le Dedjazmatch a
mangé, et qu’on éloigne un peu la table pour que la
deuxième tablée de commensaux prenne son repas, le
panetier a le privilège de s’asseoir entre les convives
et contre le milieu de Taïga. Un morceau spécial de
viande lui est réservé sur chaque bête abattue. Il a un
petit fief à gouverner, et il se crée un petit patronage
par les distributions qu’il fait de la desserte, et aussi
par des recommandations qu’il trouve quelquefois
moyen d’insinuer. Durant le repas, il doit être muet.
Sa petite tente noire fait partie du campement du
Biarque. De même que l’échanson, il a sous ses ordres
plusieurs aides, pour les jours de grand festin.
Le Moulla-Bet-Wouzifiadj, ou suppléant général. Il
est muni d’un petit fief suffisant à l’entretien d’une
cinquantaine de* soldats; il campe sous une tente
noire, dans le cercle du campement du Dedjazmatch
et remplace temporairement, en cas d’absence ou de
suspension, les dignitaires, officiers ou serviteurs
de la maison, quels qu’ils soient. 11 perçoit alors tous
les bénéfices attachés à leur charge. Il est toujours
aux abords de la demeure du Prince et jouit de ses
entrées. Il a aussi le droit de nommer des sous-délégués
lorsque plusieurs vacances se présentent simultanément.
Le Zoufan-Bet^Chalaka {chiliarque des gardes de
l’alga). En marche, il est chargé de faire porter
par ses hommes Taïga du Dedjazmatch, la housse
et les coussins, les tapis et certains objets du mobilier.
Durant les festins et les lits de justice, il es.t
charge de la garde de l’intérieur et partage certains
services avec le chef des gardes. Il est investi, d’un
fief et il campe sous une tente blanche à la droite du
campement du Prince ; ses hommes se huttent autour
de lui ; leur nombre varie entre 600 et 2,000, selon
qu’il est plus ou moins populaire.
Le Feureusse-Zébégna-Chalaka {chiliarque des
gardes du destrier). Il est chargé des patrouilles et
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