mouvement appâtent ; c’ést sous ie soi qui le§ ëhtoüfe
que se dévërsënt d’une fâçOn latente les eaux qui
alimentent à sa naissance ce fleuve, le plüs grand de
l’Ethiopie. Afin de më démontrer la profondeur de
ces deux cavités, des soldats lancèrent perpendiculairement
dans l’ünë ët l’autre une vërge longue
de deux mètreS, qui disparut comme une flèchë et
ne fejaillit qu’après un long intervalle.
— Ces cavités conduisent, me dirënt-ils, jusqu’au
coeur de la terre.
Les environs abondent en lions, en buffles et
en autres bêtes sauvages. Jé më disposais à faire
ün tour d’horizon à la boussolé et à observer là
latitude du lieu, mais les geüS de l’escorte S’opposant
absolument à toüt délai dans ëet endroit déSërt
ët dangereux, nous repartîmes aussitôt au pas de
course, et nous regagnâmes le hameâü de KOüellèle
Kuddus Mikaël.
Le nom de Gruichë Abbâïe,, qu’on ' donne aüx
sources mêmes, s’étend aussi au district qui les renferme,
ainsi qü’a la montagne la pLüs saillante
parmi celles qui formeht cette vallée.
J’étais le troisième Européen qui atteignait remplacement
de ces sources visitées par Bruce et
découvertes-par Pedro Paëz. En les quittant, je voulus,
malgré mes guidés, suivre les premiers pas du fleuve
célèbre qui en découle. Après l’avoir côtoyé ét enjambé
plusieurs fois, pour constater lès tributs que
lüi apportaient ses premiers ët humbles afflüëiits,
jë compris lé désaccord des plus savants géographes,
et la facilité avec laquelle s’élève ün conflit d’ôpihions
relativement à l’élection d’ün cours d’eàü principal
du milieu d’un réséâu de tributaires cohtigus, afin
de signaler ce cours Comme la véritable origine d’un
fleuve. t)àns le choix qü’ori fait ainsi, doit-on regàr-
def comme raison déterminante l’étenduë relativement
plus gtande du bassin d’un des affluents? Sën
tiendra-t-on à celui dont là source est la plus éloignée
de l’embouchure maritime, en mesurant toujours
dans le lit du courant ? Faudra-t-il au contraire né
considérer que le volume relatif des eaux, ou enfirt
ne se fixer que d’après la dénomination acceptée
par les indigènes; et qui, daiis les différentes parties
du globe, semblé avoir été motivée par des faisons
opposées? Mais je laisse ces questions, celles qui
en découlent, et les théories qui les font naître,^ a
ceux pour qui elles constituent un intérêt de premier
ordre; ce qui m’importait avant tout dans ma visite
aüx sources célébrés dë l’Abbâïe, c était lAtu.de des
populations qu’il fallait traverser poüf les atteindre. •
Ën découlant de la haute vallée qui le voit naître,
i’Abbaïe se dirige d’abord vers lè Nord-Ouest, puis
së tourne au Nord, pour entrer dans le lac Tsana,
qu’il traverse, assüfe-t-on, sans y mêler ses eâux et
en contournant la péninsule de Zagüé, qui ëst attenante
au district dü Metcha. Près de Bâhar-Dar,
i’Abbaïe débouche du lac sous la forme d un large
déversoir; puis, coulant au Sud-Est dans un lit
rocheux et rétréci, il sépare du Gojam, d’abord le
Bégamdir, puis l’Amhara, l’Àhio, le Ëurrah, le
Djarso, le Toulomâ, le Kouttaïe, le Libeh, le Goude-
rou et l’Amourou. Plus bas, il sépare l’Agaw-Médir
et ies nègres qui l’avoisinent, des Sinitcho dû Lim-
mou et des nègres de la rive gauche, pour se joindre
au Didessa, et devenir, sous le nom de Èahar-el-Azerak,.
le vrai Nil des indigènes. A Kartoum enfin, il reçoit
le fleuve Blanc, et quelle qfue soit l’opinion des géographes
en amont, ces derniers s’accordent avec