ment proverbialement malaisé. Il campe sous une tente
blanche entre le campement des timbaliers et celui
du Biarque. Comme les Chalakas dont il vient d’être
parlé, il nomme ses centeniers, mais il doit soumettre
à la sanction du Dedjazmatch la nomination qu’il fait
des Chalakas commandant sous ses ordres aux trois
bandes de francs-tireurs. Ces Chalakas, révêtus souvent
de la cotte d’armes, sont :
Le Chalaka des Abate-Neftegna ( chiliarque des
fusiliers vétérans), qui commande à ce corps d’élite
de francs-tireurs, parmi lesquels beaucoup sont investis
de petits fiefs ou reçoivent une paye élevée.
Le Chalaka des Zébégna-Neftegna ( chiliarque des
gardes fusiliers), qui commande aux fusiliers chargés
de fournir, concurremment avec les gardes du corps,
les postes de la garde de nuit des abords de la tente
du Dedjazmatch.
Ces deux corps campent autour de latente du Bacha.
Et enfin le Chalaka des Achkeur-Neftegna ( fusiliers
adolescents), qui commande une troupe composée de
jeunes fusiliers, laquelle est adjointe au corps des
Eka-Bets, campe avec lui, et au combat garnit son front
de bataille.
La plupart des francs-tireurs sont des hommes
de pied; leur première ambition est d’obtenir soit
une mule pour les porter durant les marches, soit
un cheval au moyen duquel ils se mêlent avec moins
de danger aux combats de cavalerie. Ils sont ordinairement
indociles, grossiers, gourmands et portés
à changer de maître; car, quoique peu considérés,
ils sont toujours sûrs de trouver partout un enrôlement.
Souvent ils désertent à la fin d’une campagne,
mais ils ne manquent jamais de laisser la carabine
qui leur a été confiée.
Le Meuzeuzo Chalaka (chiliarque des dègaineurs),
Chiliarque des cavaliers possesseurs de fiefs qui correspondent
à nos anciens fiefs à haubert ou aux fiefs
d’écuyers. Le corps qu’il commande comprend aussi
les cavaliers possesseurs de terres allodiales, mais
grevées du service militaire à peu près comme les
anciens spahis de l’Empire ottoman, et les cavaliers
étrangers entretenus provisoirement par des allocations
en argent ou en nature. Tous çes cavaliers sont
compris sous le nom générique de Meuzeuzos, en opposition
aux seigneurs de fiefs importants qu’on nomme
Mokouannens. Ces derniers correspondent à nos chevaliers
à bannière'; ils ont ordinairement le droit de-se
faire précéder de trompettes et d’un tambourin,, ou bien
de flûtes, et ils relèvent sans intermédiaire de la suzeraineté
du Dedjazmatch. Ce Chalaka est l’intermédiaire
des cavaliers meuzeuzos pour tous leurs rapports avec
le Dedjazmatch, et, lorsque l’armée est réunie, il juge
en premier ressort des procès civils et correctionnels
qui s’élèvent entre eux. Il veille à la disposition et à
l’ordonnance générale du camp, et décide de tous les
différends relatifs à l’emplacement des divers corps.
La veille d’un festin, il reçoit avis du chef des gardes
de l’alga du nombre de places réservées aux hommes
de son corps, et c’est lui qui répartit les invitations
nominatives. Debout durant les festins, il se tient
au bas bout de la table pour faire introduire ceux
qu’il a invités, maintenir l’ordre parmi eux, et user
éventuellement, vis-à-vis du Biarque, de son droit
de représentation au sujet de la mauvaise distribution
de l’hydromel parmi ses meuzeuzos. Il a
ses grandes et petites entrées chez le Dedjazmatch,
et souvent une place au Conseil. Il jouit des profits
d’un patronage étendu et reçoit l’investiture d’un fief,