Polémarque sans l’intermédiaire même du Grand
Sénéchal. Son grade entraîne l’investiture de fiefs considérables,
qu’il répartît entre ses vassaux ; il prélève .
en outre diverses perceptions qu’amoindrit ou multiplie
la volonté du Prince lors de l’investiture. Le Fit-
worari du Damote devait être suivi d’environ 2,000
hommes de guerre, ses recrues personnelles, et un
nombre égal de vassaux directs du Dedjazmatch était
mis sous ses ordres.
Lorsque l’armée commence un mouvement de retraite,
le Fit-worari est chargé de le couvrir, à moins
que le Dedjazmatch ne prenne ce soin en personne;
et si la retraite dure plusieurs jours, l’arrière-garde
est composée des vassaux les plus importants et des
bandes particulières du Polémarque désignées à tour
de rôle. Ori choisit pour ce poste de chef d’avant-garde
un brillant cavalier, connu par son courage et ses libéralités
envers les hommes de guerre, chef vigilant, âpre
au pillage cümme au combat, et rompu aux ruses de la
guerre. A sa nomination, le Polémarque le revêt publiquement
d’une cotte-d’armes en soie, identique par sa-
forme à celle que nos chevaliers portaient par dessus
leur armure.
Le Blaten-Guêta (seigneur des errements), ou
Grand Sénéchal, espèce de procurator regius, grand
maître de la maison. La nomination à cet office entraîne
pour le titulaire l’investiture d’un fief très-impor-
tant et lui confère le pr'emier siège au Conseil, ainsi que
des droits de perception considérables sur les impôts,
les nominations aux offices, les frais et amendes judiciaires,
et enfin, comme l’indiquent les assises de Jérusalem,
il a autorité sur toutes les recettes de la maison
de son suzerain; ce qui lui permet d’intervenir dans
toutes les ramifications du pouvoir de son seigneur.
On choisit pour cet office un homme d’âge, de bon
conseil, savant feudiste et habile administrateur. La
plus lourde responsabilité pèse sur lui : il est chargé
de.1 expédition de la plupart des affaires journalières;
aussi sa demeure est-elle constamment assiégée par
des postulants. Il jouit de ses grandes entrées, mais
ses occupations laborieuses ne lui permettent que
rarement d’en profiter; en revanche, des messagers’
vont et viennent continuellement de sa demeure à celle
du Polémarque. Sa charge, la plus lucrative de toutes,
le met à même de thésauriser; il enrôle pour son
compte de sept cents à douze cents combattants. Il
campe sous une tente blanche à l’arrière-quartier dü
camp. A sa nomination, il est aussi revêtu d’une cotte-1
d’armes en soie.
Le Tekakin Blaten-Gueta (Blaten-Guêta des choses
secondaires), ou Sénéchal ordinaire, lieutenant du
precedent. Ses profits et droits de perception sont
plus limités que ceux de son supérieur; il a une
place au Conseil, reçoit l’investiture d’un grand fief,
et, à sa nomination, il est revêtu aussi d’une cotte-
d’armes en soie. Il jouit des grandes et des petites entrées,
et il voit le Polemarque bien plus fréquemment
que ne le fait son supérieur, auprès duquel il campe.
sous une tente blanche. En Damote, le'fief de ce
fonctionnaire lui permettait d’entretenir de deux
cent cinquante à quatre cents soldats, dont environ
un quart de cavaliers, et une dizaine de francs-
tireurs.
Le Moulla-BeUAzzage (ordonnateur de toute la
maison), ou Biarqüe, intendant général des vivres.
Les panetiers, les boutilliers, les écuyers tranchants,
les dégustateurs, les contrôleurs et les porteuses de
l’hydromel, les sommiers, les gardiens de la pourvoi