CHAPITRE II
TYPES ET ÇOSTUMES
En considérant les traits et les allures de la population
éthiopienne, on est porté à admettre les traditions
indigènes et celles qu’on trouve éparses encore parmi
les Arabes de l’Yémen et de l’Hedjaz. Selon ceux-ci,
l’Éthiopie aurait reçu des immigrations d’Arabes, de
Grecs et de peuples venus du côté de l’Inde ; les Éthiopiens,
eux, avouent s’être incorporé quelques colonies
grecques ou tout au moins venues des bords européens
de la Méditerranée, et ils datent leur origine nationale
de Ménilek, fils de Salomon et de la reine de Saba.
Ils disent que, lorsque Ménilek quitta la Judée pour
aller régner en Éthiopie, le roi, son père, prit les fils
des lévites, de ses officiers et de ses notables pour en
composer la maison ecclésiastique, civile et militaire
de son fils, et qu’il lui adjoignit également un grand
nombre des fils de ses sujets de toutes les classes, Ménilek,
ayant navigué heureusement sur la mer Rouge,
durait abordé en Éthiopie et réparti sa petite armée
dans le pays, lui donnant en sujétion les populations
autochthones. Aujourd’hui encore, les vieilles familles
éthiopiennes font remonter letir généalogie à ces colons
issus d’Israël ; elles se trouvent surtout dans les deu-
gas ou hauts pays, en Tegraïe, en Samen, en Enderta,
en Damote, en Begamdir, en Lasta et dans l’Amara.