rares en Ethiopie, se trouvent plutôt chez le natif
du deuga, dont les dents sont, en général, moins
remarquablement. belles ; son visage est plus souvent
oblong que rond; son. front large et haut;
l’angle facial ouvert; les yeux moins grands, le nez
plus développé et quelquefois aquilin.
La physionomie de l’homme des kouallas ést
expressive; son regard mobile, ardent; ses gestes et
sa- démarche trahissent la vivacité de ses impressions
; aussi, manque-t-il ordinairement de cette dignité
de maintien résultant de la possession de soi-.
même. Il est abrupte dans ses façons, original dans
ses habitudes, persiffleur, goguenard et tapageur; il
parle haut, son élocution est rapide et figurée; son organe
vibrant, souple, musical, sa prononciation claire
et sa voix blanche; ses lèvres sont plutôt minces. Lorsqu’il
a le don de la parole, il surprend, touche et remue
plutôt peut-être que son compatriote des hauts pays ;
mais il est enclin à corrompre la langue par des
innovations pittoresques. Il passe pour être imprévoyant,
susceptible, colère, franc, charitable, osten-
tateur, fantasque, actif et indolent par accès, peu
soucieux de la vie et impétueux au combat. Il aime
les longs festins, la parure, la danse, la musique,
la poésie, et lorsqu’au milieu du silence embrasé
du midi ou sur le soir, on entend dans la campagne
une voix qui chante, c’est celle de quelque
chevrier ou de quelque laboureur du koualla qui
monte jusqu’à vous.
Sur le bord de son plateau, l’homme du deuga
s'arrête, écoute et sourit de plaisir, mais aussi de
dédain. Il est plus sobre de paroles et de gestes;
il manifeste moins bruyamment les mouvements de
son âme; sa physionomie et son maintien sont graves;
le regard est plutôt contemplatif, l’organe lourd,
voilé, il parle souvent en fausset; sa diction est
lente, il affecte la rudesse, aime les formes concises,
sentencieuses, corrompt la langue à sa manière, mais
parle plus purement que l’homme du koualla. On
dit que lorsqu’il a le don de l’éloquence, ce qui lui
arrive plus rarement, il remue moins, mais domine
et entraîne bien plus que son compatriote des
kouallas. Il a la réputation d’être patient, mais de
ne point oublier l’injure, d’être calculateur, économe,
défiant, âpre au gain. Il est moins querelleur, moins
hospitalier, moins vain, plus orgueilleux, plus processif,
plus fourbe; ses sentiments religieux sont
moins démonstratifs et il est moins encombré peut-
être de superstitions. Il aime aussi la poésie et la
musique et préfère les airs lents, tristes, et les
pensées mélancoliques. Il est moins bon fantassin,
moins bon pour , fournir à un effort subit et attaquer
une position, mais, quoique supportant moins bien,
les fatigues et les privations, il est. plus apte à
faire de longues campagnes, à combattre en ligne,
et surtout à couvrir une retraite. Il mange, boit et
dort plus que l’homme des. contrées basses, et il
vieillit bien moins vite, assure-t-on. Les indigènes
disent qu’il n’est pas rare que le plus jeune d’une
famille, native du deuga, après avoir vécu quelques
années dans un koualla, reparaisse au milieu des
siens, avec la chevelure et la barbe blanchies, tandis
que ses frèrés commencent à peine à grisonner,
Les femmes des kouallas passent pour être les
plus jolies, les plus attrayantes et savoir se draper
avec le plus de coquetterie dans la toge; leur éclat
est précoce, mais peu durable; leur accortise, la
beauté de leur regard, la gracieuse souplesse d@