
^croient formées en l’ouvrant. Il arrive quelquefois 1
que le trait s’ouvre irrégulièrement , & alors la
coupe de la glace , au lieu de fuivre la direction du
trait, tend à s’en éloigner : ces faillies direâions,
lorfqu elles font un peu fenfibles, s’appellent langues
; & , lorfqu’elles font moindres, on les nomme
aiguillons.
La glace ayant été ainfi difpofée , ©n place devant
la carquaife , fur l’aire de la halle, deux petits
chevrons de bois , rembourrés fur une face, en
toile & en paille , fig. p , pl. XXVI. On les dèfigne
fous le nom de chantier ou de coète.
Un ouvrier tire la glace à lui par la tête, c’eft-à-
dire , par le côté duquel on a détaché le bourrelet.
A mefnre que la glace fort de la carquaife , d’autres
ouvriers la prennent par fes deux bandes , & tous
la foutiennent dans une pofition bien horizontale ,
fans lui* permettre de hauffer ou bailler d’un côté
plus que de l’autre. Auffitôt que la glace eft tout-à-
fait hors de la carquaife , tous les ouvriers d’un
même côté, ordinairement au nombre de deux ou
trois, tels que , vignette de la pl. X X V I, les fig. 2,
4 , 6 , baillent d’un mouvement égal & aulïi rapide
qu’ils le peuvent, fans compromettre la sûreté de
la glace, la bande qu’ils tiennent, jufqu’à ce qu’elle
foit pofèe fur les deux chantiers ; tandis que les ouvriers
3 , 5 , 7 , de l’autre côté, élèvent leur bande
avec la même uniformité de mouvement ; & l’ouvrier
1 , qui foutient la tête , dirige l’opération & la
favorife : par cette manoeuvre , la glace fe trouve
placée verticalement &élevée furies deux chantiers.
Dans cette pofition , on place .trois bricolles au
deffous de la glace , une au milieu , & une à chacune
de fes extrémités. La bricolle repréfentée,
fig. 7 , pl. X X V I , n’eft qu’une fangle d’environ 4
pieds, garnie de cuir dans fon milieu, aux deux
bouts de laquelle on attache des poignées de bois ;
©n applique le milieu des trois bricolles , à la bande
de la glace ; & trois ouvriers de chaque côté , fai-
fiffant les poignées des bricolles , enlèvent la glace
fans lui faire quitter fa pofition verticale » & la ferrant
de leurs épaules , pour l’empêcher de vaciller,
ils la portent fans danger dans le magafin des glaces
brutes. Les ouvriers défignês parle chiffre 8 dans la
vignette de la pl. X X V I , exécutent cette partie de
l ’opération.
Nous avons décrit, fans interruption , depuis la
première fonte , les opérations fucceffives , qui
donnent au verre la forme de glaces ; mais il en eft
d’autres qui ne font pas d’une néceflité moins abfo-
k te , & que peut-être même il eût été plus méthodique
de décrire auparavant : telles font celles de
placer des pots & des cuvettes dans l’arche , pour
les y recuire , d’introduire ces vafes recuits dans le
four. Nous allons nous occuper de ces opérations,
& nous terminerons cet objet par le procédé qu’on
emploie pour nettoyer le four , du verre qui s’y
répand pendant le travail, & qui s’accumulant fur
Vitre, parvient quelquefois à gêner la chauffe.
Placer les pots & cuvettes dans Y arche 6» dans
le four.
En décrivant les arches à recuire les pots, ainfi
qu’en traitant de la recuiffon de ceux-ci, nous avons
déjà indiqué le nombre que l’on en mettoit dans
chaque arche, & la manière dont on les arrangeoit.
Il nous relie ici à expofer le procédé qu’on emploie
pour les introduire dans l’arche. On apporte le pot
debout fur fon fond , fur une civière qu’on appelle
bar à pots, dont on voit le plan gêomêtral & l’élér
vation , fig. 7 8c 6, pl. XXXI. Ce n’eft qu’un plancher
d’environ 3 pieds de long, fur autant de large,
fixé folidement fur 3 foliveaux, qui, par l’intervalle
qui les fépare, forment, de chaque côté du bar,
deux brancards que faififfent les ouvriers deftinés
à porter le pot. Aufii-tôt qu’ils font arrivés devant
l ’arche , qu’on fuppofe refroidie & ouverte , ils
introduifent une planche forte entre le bar & le
cul du pot ; enfuite ils élèvent le pot à la hauteur
du pavé de l’arche , comme le ,font, vignette de la
pl. X X V II, les ouvriers 3 ,4 , 5, 6 , de façon qu’ils
puiffent appuyer le bout de la planche fur le pavé,
Alors l’ouvrier 1 , placé dans l’arche , maintient le
pot dans fa pofition verticale , & fait effort pour
î’attirer à lui ; tandis qu’un autre a foutient l’autre
extrémité de la planche : cependant les quatre porteurs
du bar le tranfportentde quelques pouces vers
l’ouvrier 2, & foulevant un peu le pot & la planche
qui le fupporte, ils fe rapprochent de l’arche : par
cette manoeuvre ils font avancer le pot & la planche
dans l’intérieur de l’arche. Lorfqu’en répétant la
même a&ion , ils font parvenus à introduire entièrement
le pot y on retire le bar, on dégage la planche
de deffous le p ot, & l’ouvrier 1 achève d’arranger
celui ci dans une place convenable,. l’élevant
lur trois briquetons , pour que la flamme puiffe.
l’environner. On fe conduit de même pour remplir
l’arché, c’eft-à-dire , pour y placer trois pots ; &.
après avoir laide quelque temps l’arche ouverte,,
on fait la glaye de celle-ci , comme nous l’avons,
indiqué ei-deflus. . .
Les cuvettes étant d’un bien moindre poids, on
les place dans l’arche avec beaucoup plus de facilité r
on a feulement foin de les mettre fur le côté, de
manière qu’elles préfentent leur ouverture vers la
gueule de l’arche ; & on peut, fans inconvénient
les difpofer les unes fur les autres , ayant feulement
l’attention de les féparer avec quelques brir-r
quêtons.
L’opération de mettre un pot dans le four exige;
l’emploi d’un affez grand nombre d’outils , pour
nous obliger à les décrire chacun en particulier
comme mous l’avons fait pour la coulée , avant de
nous livrer au détail dé l’opération.
On peut diftinguer dans la mife d’un pot, deux,
inftans principaux, qui ont fait le {omettes, vignettes
des planches XX V III & X X IX ; celui auquel on
retire le pot de l ’arche où il a été recuit, & celui
auquel on l’introduit dans le four , & on le place
fur le fiége. L'es outils qui fervent à exécuter la
première partie de l’opération , font les deux grands
crochets, le fergent ou barre de travers , le moyfe &
le grand chariot. Ceux qu’on emploie darts le fecqnd
inftant, outre quelques-uns des précéderas , font la
grande fourche, la dent de loup , la barre d cpierre, les
deux barres croches.
Nous avons déjà fait Connoître les grands crochets
parmi les outils de la coulée.
h* barre de travers , improprement nommée fergent
, eft une forte barre de fer, qu’on place devant
la gueule de l’arche, fur des crochets difpofés pour
la recevoir de chaque côté de l’arche, comme on
peut le voir dans la vignette de la pl. X X V II I ; on
établit plufieurs crochets , pour porter la barre à
diverfes hauteurs, fuivant le befoin.
Le moyfe, fig. 4 ,pl. X X V I I , reffemble beaucoup
au cornard par fa forme ; c’eft une forte barre de
fe r , arrondie au moins dans la moitié de fa longueur
, au bout de laquelle on forme une efpece de
fourche, dont les deux branches ont environ dix -
pouces de long, & font diftantes de fix pouces l’une
de l’autre. La longueur totale du moyfe eft de douze
\ pieds : on verra par fon ufàge , que cet infiniment
n’eft qu’un levier deftiné à agir fur le pot.
Le grand chariot , dont on voit le plan géométral
& le profil, fig. 1 èc 2, pl. X X V I I I , eft, comme le
moyfe , une grande fourche de fer ; mais celle-ci eft
de dimenfions bien différentes : elle eft de plus
emmanchée dans une pièce de bois d’environ fix
pouces d’équarriffage montée fur des. roues.
Les cornes ab ,c d du chariot, diffames entrelles
d’un pied , ont environ 18 ou 20 pouces de long : la
longueur de la fourche, depuis le bout des cornes,
jufqu’à fon infèrtion dans le manche en d , eft de
quatre pieds ; elle s’engage dans le manche d’environ
3 pieds , & elle eft fortement arrêtée dans cette
pofition par deux viroles de fer , l’une en d l’autre
en e. L’on peut garnir l’efpace de .de. tôle, pour
préferver de l’a&ion du feu la partie d e du manche.
La pièce de bois qui reçoit la fourche du grand
chariot, & qu’on a été obligé de partager dans la
p l. X X V II I en d f&L A B , a de 11 à 12 pieds de
long. A fon extrémité B , eft un anneau de fer auquel
fe place l’ouvrier qui dirige l’aélion du grand
chariot., & on place en g 1 , g 2 , g 3 , trois boulons
de fe r , qui traverfe.nt le manche du chariot, dif-
tans entr’euxde 15 ou 18 pouces , ainfi que le premier
g i de l’anneau B. Ces boulons paffent de 3
pouces de chaque côté du chariot, & font deftinés
à recevoir les mains de fix ouvriers qui conduifent
l’inftrument.
Les roues fur lefquelles eft monté le grand chariot
, font de bois , & ont environ deux pieds de
rayon ; ce qui élève affez cet outil,pour qu’on puiffe
le faire agir dans l’arche.
- Le manche du chariot eft fixé fur l’eftieu en h , de
manière que la partie dh, a environ 3 pieds 7 ou 4
pieds, de longueur ; ce. qui réduit à.enyiron 8 pieds
la partie- AB de l’inftrument, qu’on appelle queue die
grand chariot.
Comme , dans le fervice , les cornes du chariot
entrent dans le four, & que par con.féquent les
roues doivent parvenir jufqu’à la tonnelle,on fe con
tente de donner 4 pieds à l’eftieu, pour qu’il puiffe
paffer librement entre les arches.
Le profil du grand chariot, fig. 2 , pl. X X V I I I ,
fait voir que fes cornes fe dirigent un peu au haut
vers leurs extrémités, & que la queue prend une-
courbure qui facilite l’a&ion de l’inftrument, & favorife
les ouvriers qui l’emploient.
La fourche reffemble beaucoup au grand chariot;;
elle s’emmanche comme lui dans une pièce de bois..
A l’extrémité H de la queue, on voit de même un.
anneau, ainfi que des boulons femblablement pofés,.
6 deftinés au même ufage , fig. 1 , pl. XXIX. La,
fourche eft de même montée fur des roues ; mais
comme elle eft deftinée à arranger un pot fur le-
fiège , quelquefois par la tonnelle la plus éloignée ,,
elle a befoin de plus de, longueur que le grand chariot
: il faut même que les roues puiffent- dans l’occa-
fion entrer fous la. tonnelle. D ’après ces confidéra-
tions-, les roues (ont de fer, ainfi que l’elîieu : celui-ci
n’a que 27 ponces de longueur , & on ne donne
aux roues que 2 pieds de diamètre. La .partie A c a.
7 pieds; l’effieu eft placé en E , à un pied de c ,* & „
pour donner aux ouvriers l’avantage du lev-ier, on
donne 11 pieds à la queue E F GH ; ce qui porte à,
19 pieds la longueur totale de l’inftrument. O11 revêt
de tôle la partie du manche, qui approche le plus
du feu. Les cornes de la fourche font à-peu-près de.
la même longueur que-celles du- grand chariot; mais,
elles font un peu moins diftantes entr’elles, & feulement
d’environ 10 pouces.
Le profil de la fourche, jzg- 2, pl. X X IX , exprime:
la courbe que prend-la queue de cet outil.
La dent de loup, fig. y , pl. XXVIT, eft une barrer
de fer affez mince & arrondie, d’environ 12 pieds-
de long. On voit à l’une de fes extrémités un cro-
cret, 1 , 3 , 4 , 2 , qui a deux pouces dans toutes fes.
dimenfions, 1 .2 ,1 .3 ,1 .4 .
La barre d'équerre, fig. ?■ , pl. X X V II , eft une-
forte barre de fer de. dix pieds -j de long , pliée à*
angle droit, de façon qu’elle forme à l’une de fes-
extrémités un crochet a b , d?environ- vingt ou*
vingt-un pouces.
Les deux barres croches , fig. 1 , pl. X X V II
ne font que deux leviers de fer , d’environ huit;
pieds de lon g, courbes comme on le voit dans las.
figure..
I Premier infiant- de là mifè des pots. . Tirer. Le:pot
hors de Varche..
Deux-ouvriers-, armés de grands crochets ,.conr--
mencent par démolir la glaye de la tonnelle, & celle:
de l’arche , après avoir relevé la. ferraffe ou-porter
de tôle qui étoit abattue devant cette dernière. O îîî
enlève avec foin les décombres que produifent ces;
deux.démolitionsou du. moins onles.arrange azftria: