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CaraSlères de Id mufique & du plain-chant.
Les notes de la mufique fe potent fur cinq lignes
parallèles, qu’on nomme portée,
— portée,
Il y a trois clefs ; favoir, la clef d*«f , de fo l &
de fa : en voici les figures & les pofitions.
i=!ülÉË^Ï Clefs B
^^ jz s iIQ i Clefs de fol.
Celfs de fz .
Les paufes qui font garder le filence , font le
bâton qui remplit deux intervalles de lignes &
qui vaut quatre mefures.
Le demi - bâton ne remplit qu’un intervalle ,
qui vaut deux mefures.
^ Soupir, qui vaut une noire.
Demi-foupir ou le temps d’une croche;
^ Quart de 'foupir ou la valeur d’une demi-
croche.
if Demi-quart de foupir ou la durée d’une triple
croche.
Le diè^e qui hauffe le fon de la note, le bémol qui
le.diminue , le béquarre qui le rétablit, fe marquent
ainfi.
» Dièze.
^ Bémol.
Béquarre.
Les cadences fe marquent par une ou - h.
Les mefures à 2, à 3 , à. 4 temps, fe marquent
par des chiffres : on marque encore la mefure à
quatre temps lents de cette manière 5E > & à quatre
temps vifs
Les échelles ou fignes au mi- _____ _ _
lieu d’un air, pour faire recom- ±H± ou T g ?
mencer, ont cette forme :
La fyncope fe marquent par une _
Jiaifon fur deux notes de mefure -—f—|-p— :
différente : 7I1
'•'» Point final ou point d’orgue.
Le plain-chant ne fe note que fur quatre lignes,
au lieu de cinq qu’exige la mufique : on n’y
emploie que deux clefs ; favoir, la clé d'ut & la
clé de fa : qu’une feule tranfpofition; favoir, un
bémol : & que deux figures de notes ; favoir, la
longue ou carrée , & la brève qui eft en I9-
fange.
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Ligature de la page cornpofée, & fon tranfport fur
la galée.
Quand le compofiteur a difpofé le nombre des
lignes qu’il faut pour former une page ou un paquet
, & même une ligne de plus, qui efi celle
qui doit commencer la page fuivante , & qu’il
laiffe dans le compofteur pour fe retrouver plus
facilement fur la copie ; il prend de la main-droite
une ficelle plus ou moins fine, fuivant le corps
du caraélère , & coupée de longueur à pouvoir
faire deux tours & demi ou trois tours autour
de la page ; il en faifit un bout avec le pouce ôc
le doigt index de la main gauche, pour le mettre
au coin que forme le dernier mot de la dernière
ligne de la page , & l’y maintient' pendant que
la main droite, après avoir fait avec la ficelle
un tour entier autour de la page , vient arrêter
ce bout en paffant pardeffus ; lerre la ficelle en
appuyant contre le rebord de la galée, pendant
que la main gauche maintient la page ; fait un
fécond tour entier avec la ficelle au-deffous du
premier, en la maintenant de même, & la ferre
encore, & vient l’arrêter en tête de la page, en
paffant pardeffous les tours la partie de la ficelle
qui efi avant l’autre bout,' & la ferrant dans le
coin que forme le dernier mot de la première
ligne.
Quand la ficelle efi plus longue, le compofiteur
fait un tour de plus ; quand elle ne l’eft pas affez,'
il ne fera que deux tours , & l’arrêtera au bas
de la page , au commencement de la dernière
ligne. Il évitera de l’arrêter à côté de la page fi
le caraâère efi: petit, à caufe du vide qui fe fait
en ce cas entre le côté de la page & la ficelle, parce
qu’il pourroit alors s’échapper quelques lettres. En
quelque part qu’il l’arrête, il doit toujours faire
en forte qu’il en refte un bout long d’un pouce ou
deux, afin qu’èn tirant ce bout, la ficelle puiffe
fe dégager facilement.
Lorfque la page efi liée, le compofiteur la met
au milieu de la galée, pour baiffer la ficelle en
tête & au commencement des lignes , un peu plus
bas que la moitié du corps de la lettre, le rebord
de la galée en ayant empêché.
Si la page efi d’un grand fprmat, par exemple:,
in-fol. ou in-40. , le compofiteur la laiffe fur la (
couliffe, & la met fur les planches qui font fôus
fon rang,
Si la page efi: in-S°, in-12, in-i$, & c . , le compofiteur
lève de la main gauche le bout de la
galée, pour donner la facilité à la main droite de
faifir la-page & de la foutenir, pendant que la
main gauche, après avoir quitté la galée, prend
un porte-page, & le préfente les doigts étendus
pour recevoir la page.
Le ço'mpofiteur reprend alors de la main droite
la page foutenue fur le porte-page, ( le porte-page
eft une feuille de papier pliée à peu près du format
de la page , qpi {ert à foutenir- les pages liées,
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pour les tranfporter fans rifque d’un endroit à
l’autre ) , & il la met deffous fon rang.
Il met enfuite la galée à fa place fur les petites
capitales , prend fon compofteur dans lequel il
trouve la première ligne de la fécondé page, la
met dans la galée , compofe la fécondé ligne &
les fuivantes , forme la fécondé page, là lie avec
une ficelle, & la m e tau ff, foutenue fur un porte- ,
page, fous fon rang à côté de la première. Quand
la troifième eft faite , il la met fur la féconde,;
obfervant de mettre enfuite l ’une fur l’autre j la
quatre & la cinq, la fix & la fept, la huit &
la neuf, &c. jnfqu’à la dernière g qui doit être
feule, ou qu’on pofe fur la première. Cet arrangement
eft commode pour ne fe point tromper
dans l’impofition.
bnpoftion.
Aufftôt qùe le compofiteur a , foit de fa com-
pofition, foit de celle des autres compofiteurs qui
Travaillent avec lui fur le même ouvrage, le nombre
de pages fufiifant pour faire une feuille, c’eft-à-
dire , quatre pages pour un in-fol. huit pages pour
un in-40, feize pages pour un z/z.-8°, vingt-quatre
pages pour un i/ z-i2,&c., il doit impofer, c’eft-
à-dire , partager en deux formes les pages qui
doivent entrer dans la feuille ; une forme fervant
pour imprimer un côté du papier, & l’autre forme
fervant pour l’autre côté.
Ces deux formes ont chacune un noin différent :
l’une s’appelle le côté de la première, parce que la
première page y entre ; l’autre s’appelle la-deux &
trois y ou le côté de la deux & trois, parce que la
deuxième & la troifième pages y entrent.
Suppofons que ce foit un m-8°. On choifit ce
format comme étant plus compliqué que Y in-fol.
& l’i/z-40, & l’étant moins que Y in-12 , l’i/z-18, &c.
Suppofons donc que ce foit un in-8°, que le compofiteur
ait à impofer, & qu’il veuille commencer
par la deux & trois : il laiffe la première, & prend
enfemble deffous fon rang , de la main droite,
la deux & la trois, qu’il met dans fa main gauche ;
laiffe la quatre & la cinq, & prend la fix & la
fept : il les apporte fur le marbre, ôte à chacune
fon porte-page, met la deux fous fa main droite,
la trois fous fa main gauche, le bas de ces deux
pages de fon côté; la fix, tête contre tête au-deffus
de la trois ; & la fept, tête contre tête au-deffus
de la deux ; enforte que les quatre coins de la forme
fe trouvent occupés. Il retourne enfuite à fon rang :
laiffe la huit & la neuf, & prend la dix & la onze;
laiffe la douze & la treize, & prend la quatorze
& la quinze. Il vient au marbre , met la dix à
côté de la fept, & la onze à côté de la fix ; met
la quatorze à côté de la trois , & la quinze à
côté de la deux. Voilà îes«huit pages delà forme
deux & trois , rangées fur le marbre, comme elles
doivent être pour l’impofition.
Le compofiteur collationne les folio de ces huit
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pages , & en mouille les bords avec une éponge ,
pour éviter que les lettres ne tombent étant debout
; ce qui peut arriver fur-tout fi le caraétère
eft petit.
Il pofe d’abord fon châffis , dont la barre du
milieu étant du haut en bas , partage la forme
en deux parties de quatre pages chacune.
La partie du côté gauche du compofiteur, s’appelle
lè premier coup , la partie du cote droit s appelle
le fécond coup.
Il place enfuite les bois de la garniture 8c les
bifeaux, qui fe trouvent proportionnés au format
& à la grandeur des pages ; obfervant de ne point
engager fous les bois le bout de la ficelle qui lie
chaque page.
Il ferre un peu les pages entre les bois , &
délie chaque page l’une après l’autre , en commençant
par celles qui font le plus près de la
barre du milieu du clrâffs. Pour cela il prend de
la main droite le bout de la ficelle d’une page,
■ tire un peu pour dégager l’avant-bout de cette
ficelle, en appuyant de la main gauche furie bord
de la page où il trouve quelque réfiftance, &
prenant garde d’enlever aucune lettre, jûfqu’à
ce que la page foit entièrement déliée. Il met
cette ficelle à part, approche les bois de la page
déliée autant qu’il eft poflible, & délie de même
celle qui en eft le plus proche ; enfuite il délie
les pages qui font dans le même côté du châîfis,
les ferre dans les hois de garniture, en appuyant
les doigts contre le dedans du châlîis, & pouffant
les bifeaux avec le pouce. Puis il redreffe les lettres
qui paroiffent n’être pas droites, en frappant
doucement avec le bout des doigts fur l’oeil de
la lettre , & parcourt des yeux toutes les extrémités
des pages, pour voir s’il y a quelque lettre
dérangée ; alors il la redreffe avec la pointe, ferre
le côté de la forme avec les doigts le plus qu’il
peut, & le garnit de coins. .
Enfuite il délie les pages de l’autre côté du
châffis, avec la même précaution & la même attention
, ferre avec les doigts, & y met les coins.
Puis il prend un taquoir, il taque la forme, c’eft-
à-dire, porte le taquoir fur toutes les pages de
la forme l’une après l’autre , en frappant doucement
deffus avec le manche d’un marteau, pour
abaiffer les lettres hautes ; enfuite , en frappant
avec la maffe du même marteau fur les coins,
il les ferre peu à peu & par degrés l’un après
l’autre, en commençant par ceux du pied, & par
les plus petits.
Après avoir ferré, il foulève tant foit peu la
forme, pour voir s’il y a quelque lettre qui branle,
& qui puiffe tomber en levant la forme. Si cet
inconvénient vient d’un défaut des bois de garniture
ou du châffs, il eft facile d’y remédier,
en pouffant un peu avec la pointe les lettres de
deflus ou de deffous fur celles qui veulent tomber.
Si au contraire l’inconvénient, vient de quelque
ligne mal juftifiée , c’eft-à-dire , trop foible par