
ne Ta fuppofée, oh diminuera les ouvertures des
pyramides ; & fi. elle eft plus grande, on les augmentera,
ou bien au lieu de trois , on en mettra quatre.
On peut faire ces pyramides de fer blanc, de plâtre
ou de terre à potier , que Ton fera cuire comme les
autres poteries.
Sur ces pyramides , on pourroit ajufter un chapiteau
qui les envelopperoit, & qui feroit fait de
telle façon., qu’étant plus élevé, il ferviroit à tenir
iufpendu au deffus des ouvertures des pyramides ,
un corps qui auroit la figure d’un prilme triangulaire
, dont un des angles feroit tourné vers les '
ouvertures fupérieures des pyramides. La fumée
s’échapperoit par les côtés. 11 feroit plus commode
.de faire toutes ces pièces de fer blanc.
B a feule pour conferver la chaleur, & éteindre promptement
le feu quand il prend dans la cheminée.
C e f t une plaque de tôle que l’on met à deux ou
•trois pieds au deflbus de l’ouverture d’en haut du
tuyau de la cheminée ; elle doit être précifément de
la longueur & de la largeur de l’endroit ou on veut
la placer, afin de le boucher exactement. On ajufte
dans le milieu de cette bafcüle , deux tourillons que
l’on fait entrer dans la muraille, par le moyen def-
quels on lui fait prendre telle fituation qu’on juge
à propos, en la tirant par deux fils d’archal qui font
attachés aux deux extrémités.
Cette bafcule é*. nt fermée , eonferve la chaleur
dans la chambre , lorfque le feu eft couvert & qu’il
n’y a plus de fumée,. Elle empêche encore que la
fumée des cheminées voifines n’entre dans celle qui
eft proche, comme il arrive affez fouvent quand il
n’y a point de feu dans le foyer. Enfin , elle peut
fervir à éteindre le feu qui prendroit dans la cheminée;
il n’y auroit qu’à ôter les tifons du feu , ou
3 etîer de-l’eau deffus , dont la vapeur contribueroit
à éteindre le feu dans la cheminée ; enfuite fermer
la bafeule, & boucherie devant de la cheminée,
par ce moyen on éteindroit fe.ul & en un moment
tout le feu.
Machine qui abforbela fumée , par M. Juflel.
M. Dalefme a inventé une machine portative ,
q u i, malgré fon petit volume, abforhe la fumée
de toutes fortes de bois, & cela de manière que
l ’oeil'le plus fenfible ne peut point en appercevoir
dans la chambre, ni le nez le plus délicat en fentir ;
quoique le feu foit parfaitement à découvert. Cette
machine eft compofée de plufieurs tuyaux de fer
d’environ quatre ou cinq pouces de diamètre, qui
s’emboîtent l’un dans l’autre ; elle fe tient droite au
milieu de la chambre, fur une efpèce de trépied
fait exprès. Si dans le lieu où l’on a fait le feu on
met deux petits morceaux de bois, il n’y aura pas
la moindre fumée. On ne peut en approcher la main
déplus d’un demi-pied , à caufe de la grande chaleur.
Si vous tirez du feu un des morceaux de bois,
fl fume à l’inftant ;• mais il ceffera de fumer dès qu’on
le remettra dans le feu. Les chpfes les plus puantes.
ne produifent pas la moindre odeur dans cette machine
, & tous les parfums s’y perdent , ce qui
n’arrive que quand le feu eft bien allumé, & que
le tuyau eft fort chaud, de forte que l’air qui nourrit
le feu , ne peut point entrer de ce côté-là, & ne
frappe que fur ie feu qui eft à découvert ; par ce
moyen, la flamme & la fumée font obligées de
paner en dedans, à travers les morceaux de bois
qui font dans le fourneau. Ces parties fe difperfent
& fe raffinent tellement dans le paffage, quelles ne
peuvent offenfer la vue ni F odorat.
Trappe de fer pour fermer la cheminée.
Les diverfes machines inventées pour empêcher
les cheminées de fumer, ont prefque toutes cela
de commun , qu’elles font immobiles , & gardent
toujours la pofition qu’on leur a donnée en les éta-
bliffant. Cependant comme le retour de la fumée
dans les appartemens a pour caufe différens vents
qui varient d’un moment à l’autre , il fembleroit
néceffaire que ce qu’on leur oppofe changeât dé
direétion ou de pofition relativement à la leur. C ’eft
ce qui a fait imaginer, contre la fumée, une efpèce
de trappe de fer.
Cette trappe eft de la grandeur de l’ouverture de
la cheminée, qu’elle ferme exaéfcement lorfqu’ôn le
defire. Elle porte pour cet effet fur un châffis de
fer , & a.fes gonds tournés du côté de la cheminée.
| On couvre cette trappe à différentes hauteurs, de
manière à laiffer plus ou moins d’ouverture pour
! laiffer paffer la fumée ; fi le vent la rechaffe, l’angle
formé par cette trappe, vers les gonds , l’arrête &
l’empêche de rentrer.
Cette trappe a encore la commodité de fermer
exaélement la cheminée, & d e conferver la chaleur
de la braife lorfque le bois eft confommé. Elle eft
d’ailleurs une sûreté contre le feu & contre les def-
eentes qui pourroient fe raire par le tuyau de la
cheminée. Tous ces avantages réunis, peuvent concourir
à en faire adopter l’iifage.
Cheminée à double foyer.
On doit encore regarder comme un nouveau
moyen de fe garantir de la fumée, la cheminée à
double foyer, inventée par M. Manfard, architeâe.
C ’eft d’ailleurs une invention d’économie qu’on
peut employer avantageufement dans les maifons
neuves en les conftruifanr. Suppofons une falle de
compagnie adoffée à un cabinet d’étude ou à une
chambre à coucher ; veut-on faire paffer le feu de
la falle dans la pièce fiiivante, il ne faut qu’un coup
de pied pour faire tourner le foyer tout entier avec
le feu. Ceci s’opère parce que le foyer porte dans
la partie fiipérieure fur une vis fans fin, jouant dans
un châffis de fer qui traverfe lê conduit de la cheminée
, & dans la partie inférieure, cette cheminée
mobile porte fur un pivot fcellé au plancher. Toute
cette machine tourne donc avec la plus grande facilité
fur ces deux points d’appui, & elle s’ajufte
exaétement au parement de la cheminée..
Nouvelle manière de faire tomber la fuie.
La trop grande quantité de fuie peut gêner le
paffage de la fumée : il faut alors faire ramoner la
cheminée ; mais veut-on une nouvelle manière ,
prompte & sûre de nettoyer les tuyaux de cheminée
, & d’en faire tomber la fuie fans avoir befoin
de ramoner ? Employez le procédé fuivant.
Broyez bien dans un mortier chaud, & mêlez ;
enfemble trois parties de falpêtre , deux parties de
fel de tartre, & une partie de fleurs de foufre ;
mettezr-en fur une pelle de fer autant qu’il en peut
tenir fur un fou marqué ; expofez lamelle fur un feu
clair .près le fond de la cheminée. Sitôt que le mélange
commencera à bouillir, il fulminera de manière
que le feul mouvement fubit de l’air élaftique
contenu dans le tuyau de la cheminée, fera tomber
fans aucun dommage , ni danger. , la fuie- aufli
bien & même mieux que ne pourroit le faire un
ramoneur.
Si le premier coup ne fuffifoit pas pour nettoyer
le tuyau auffi bien quion le defire, on peut répéter
l’opération.,;
Enfin, nous croyons ne pouvoir mieux faire pour
réfumer & compléter les procédés de cet Art du
Fumifle, qu’en rapportant ce qui eft dit à cet égard
dans la Bibliothèque Pkyjico - économique , recueil
très-utile , imprimé en 1783 , in-12., à Paris , rue
& hôtel Serpente.
Moyens d employer pour empêcher beaucoup de cheminées
de fumer, ou plutôt d'enfumer les chambres
'oit elles font.
On lit tous les jours dans les Affiches ou Annonces,
le nom de gens q u i, fous le titre de fumif.es qu’ils
fe donnent, avertiffent le public qu’ils possèdent le
feeret d’empêcher les cheminées de fumer. Mal-
heureufiement ces gens ignorent les principes de
phyfique , qui leur apprendroient pourquoi chaque
cheminée fume, & comment on doit y remédier ;
mais ils ont en général affez de hardieffe pour faire
croire à la plupart des particuliers qu’ils vont remédier
à l’incommodité qu’ils éprouvent. Cependant
toute leur fcience confifte à avoir vu chez des gens
inftruits ou chez leurs maîtres , un ou plufieurs
moyens employés contre la fumée ; & après avoir
demandé pour leur travail une fômme qui eft triplé
ou quadruple de ce qu’il vaut, ils pratiquent à la
cheminée le moyen qu’ils ont adopté pour toutes,
ou un dès moyens qu’ils connoifferit, fans favoir
celui qui eft préférable pour cette cheminée. '
Les uns mettent au haut de la cheminée différentes
mitres, des tuyaux de poêle Amples, des
tuyaux en T , des tuyaux à girouette ; les autres
percent la tête de la cheminée^de trous obliques ,
ouverts plus bas en dehors , plus haut en dedans ,
y ajoutant des tuyaux de terre ou de tôle.
Quelques-uns, dont il faut le moins faire ufage ,
demandent à travailler dans là cheminée-, fans être
vus , fous- prétexte de cacher leur feeret, & en
effet, pour vous mieux tromper : ifs portent une
poignée de plâtre & quelques tuileaux:, plâtras ou
pierres, qu’ils maçonnent dans un coin de la cheminée.
Les plus adroits choiftffent pour venir travailler ;
up jour où règne le vent de nord, oudeft , ou de1
nord-eft, par lefquels peu’ de cheminées fument,
afin que vous plaidiez voir en allumant le feu, dès’
qu’ils ont fait leur ouvrage, qu’ils ont bien réuffi.
D ’autres , fous le nom dïtaliens , ont mis fort à?
la mode un moyen d’empêcher la fumée, qui rendît
fouvent, mais qui fubftitue une incommodité à une
autre : ils mettent deux planches de plâtre l’une
devant l’autre, à un ou deux pouces-de diftance,
& inclinées vers le coeur de la cheminée : l’intérieure
commence à-un ou deux pouces du manteau,
& defeend à huit ou dix ; l'extérieure joint le manteau
& defeend à cinq ou ftx pouces; Toutes les
fois que l’on avance les pieds , les jambes, & fur-
tout les mains fous le manteau , on Lent un air ou
vent froid qui frappera ces parties ; ce qui eft d autant
plus incommode , que l’on n’approche davantage
du feu que parce qu’on a plus froid1.
On emploie encore contre la fumée, de petites
cheminées de tôle, qui fe nomment cheminées à la
prujfienne, dont le devant eft fort bas , & l’extrémité
fiipérieure terminée en cône tronque , qui fe ferme -
plus ou moins , au moyen d’un couvercle.' Cette
cheminée a fouvent l’effet qu’on en attend ; mais
pas toujours : d’ailleurs elle eft incommode, en ce
qu’on n’y peut faire" qu’un feu étroit de bois court,
& que prèfentant peu d’ouverture , il eft difficile
qu’une compagnie de huit perfonnes s’y chauffe
bien. En outre , chaque fois que" l’on veut faire
ramoner, il faut un maçon pour déboucher & reboucher
l’entrée de la cheminée. Il eft naturel d’éviter
autant qu’on le peut ce travail, qui falit les
appartemens , & prive Une journée de l’ufage de
U cheminée ; on diffère le ramonage , &onr ifque
de mettre le feu; "
Quelques - uns fe contentent de mettre fur le
devant de la cheminée, une planche ou une plaque
de fer-blanc, ou droite ou inclinée, ou plate ou
arrondie , percée ou non pereée , qui tient au bas
du manteau, s’avance plus ou moins vers le coeur
de la cheminée , & defeend plus ou moins bas. Ces
moyens font quelquefois fuffifans ; mais leur peu de
folidité doit les faire rejeter ; tôt ou tard la planche
de bois prend fetr, & elle peut caufer un incendie
dans la chambre, fi on eft forti fans s’en appercevoir.
Le fer-blanc qui joue toujours, joint mal
les trois côtés de maçonnerie qu’il bouche, & laide
paffer de la fumée.
^ En rapportant les divers expèdiens employés
contre la fumée avec peu de fuccès , ou divers in-
convéniens , on ne doit pas oublier de citer les
différentes ventoufes, foit conduits, foit ouvertures,
qui apportent au dedans des cheminées & des ch; m-
bres de l’air du dehors , pour forcer la fumée à
monter dans le tuyau de la cheminée. Ces ventoîtfot,