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voit en K , & entre dans une fente 2 , faite exprès
dans le limaçon des quarts, fig> 34, pl. XIII.
Cependant l’ufage ordinaire eft de ne la point
faire déborder de ce côté-là, & de renverfer cet
ajuftement ; c’eft - à - dire, de fixer la cheville au
limaçon des quarts par deffous, & de faire la fente
dans la furprife.
Cette pièce fe pofe à plat contre le limaçon ,
fur la face qui regarde la platine, de façon que la
partie R fe trouve fous la partie Q .
A Elle eft retenue dans cette fituation au moyen
d'une petite virole 4 , 4 , qui entre fur le canon de
la chauffée, & qui en la preflànt contreie limaçon,
lui laifle cependant la facilité de pouvoir fe mouvoir
horizontalement.
Voici comment elle fait fon effet; ajuftée fur le
limaçon des quarts, ainfi que nous venons de le
dire , & tournant avec lui fa cheville, fituée en.
deffous, elle fait fauter l ’étoile. Or , la largeur de
cette cheville étant telle que l’étoile, en fautant,
la face de la dent qui fuccède à celle qui vient
d’échapper, vienne frapper cette cheville par derrière
, ce coup produit un petit mouvement horizontal
-dans la furprife , au moyen de quoi elle
déborde un peu le degré 2 du limaçon par fa
partie R.
C ’eft alors comme fi l’on avoitun limaçon dont
ce degré formeroit une plus grande portion de'la
circonférence. Cette pièce eft néceffaire, parce que
fi la cheville qu’elle porte étoit fixée au limaçon,
elle feroit bien fauter l’étoile de même ; mais
comme il faut que dans l’inftant que l’étoile a
fauté, le degré Q foit fitué de façon que fi l’on
fait répéter la pendule ou la montre, la queue de
la main vienne s’appuyer deffus, afin que la répétition
fonne l’heure jufte fans quarts ; il arriveroit
fouvent que ce degré fe trouvant ou trop ou pas
affez avancé, la répétition fonneroit tantôt l’heure ,
tandis qu’il ne feroit encore que les trois quarts,
& tantôt l’heure & les trois quarts en fus , tandis
qu’elle ne devroit fonner que l’heure, parce qu’il
feroit fort difficile de faire cet ajuftement affez parfait
, pour que dans le même temps que l’étoile a
fauté , & par-là que le degré du limaçon des heures
a. changé , ' il feroit fort difficile, d is - je , que le
degré du limaçon des quarts fût affez bien déterminé
, pour qu’il ne f it pas fonner à la pendule
l’heure trop tôt, ou les trois quarts trop tard.
Sourdine•
C ’eft une pièce de la cadratnre d’une montre à
répétition , difpofée de façon que pouffant en
dedans cette pièce , les tiges des marteaux frappent
contre fes extrémités ; de forte qu’alôrs les
marteaux ne frappant plus ni fur le timbre, ni fur
la boîte, on n’entend point fonner la répétition,
8c l’on n’apprend l’heure que par le ta& ; ce qui
a fait donner à cette pièce le nom de fourdine. Les
fourdines ont été inventées principalement pour
les répétitions à timbre«
Sourdine, fe dit encore d’un petit bouton fitué
à la lunette d’une montre à répétition , & qui
répond à certaine partie de la fourdine -, de façon
qu’en appuyant fur ce bouton , c’eft la même chofe
que fi on le faifoit fur la pièce de la fourdine, au
moyen de quoi les coups des marteaux fonttranfmis
de même au dehors : quelquefois cette dernière
fourdine eft fituée à la cuvette , alors elle répond
dire&ement au marteau qui vient frapper deffus*
S p i r a l .
C ’eft une lame d’acier ployée en ligne fpirale y
fufceptible de contra&ion & de dilatation , élaf-
tique, que les horlogers emploient de deux manières
différentès : l’une , pour fervir de force
motrice; & l’autre, de force réglante.
Les refforts tirent toute leur énergie de l’élafti-
cité de la matière ; cette propriété, qui eft généralement
connue , & même palpable dans prefque
tous les corps, nous laiffe néanmoins encore dans
une profonde ignorance fur la caufe qui la produit ;
ce ne fera donc que par les effets, & fur-tout par
l’ufage que les horlogers en font pour en tirer la
force motrice & la force réglante , que je me pro-.
pofe de la traiter dans cet article : par cette raifon ,
je fupprimerai l’énumération qu’il y auroit à faire
des différentes matières fufceptibles d’élafticité ,
& je me bornerai à parler feulement de celles de
l’acier trempé , que les horlogers-emploient avec
tant d’avantages. -
L’on fait en général que là force élaftique peut
être prife pour une puiffance a&ive qui réagit proportionnellement
aux efforts qui. la compriment %
ou qui la preffent ; ainfi de quelque figure que fo it,
un corps parfaitement élaftique , il la reprendra
toujours , dès que la compreflion ceffera : par
exemple , lorfqu’on ploie une lame d’épée , elle
fe redreffe avec d’autant plus de viteffe, qu’elle a
exigé "plus de force pour être ployée ; c’eft donc.
par cette réa&ion que les refforts peuvent tenir
lieu de poids , ou de force motrice , pour animer
& faire marcher les montres & les pendules, &
par cette raifon on les nomme refforts moteurs.
Comme refforts moteurs, ils peuvent être fuf-
ceptibles de différentes figures plus ou moins avan-
tageufes pour l’intenfité de cette force ; d’où il
fuit qu’on pourroit faire cette queftion : la matière
& fa.quantité étant donnée , trouver la figure qui
donnera la plus grande puiffance élaftique ; mais
outre que la folution en eft très-difficile, & qu’elle
tient à un grand nombre d’expériences qu’il y
auroit à faire , dignes d’occuper même les plus
habiles phyficiens, je dois, quant à préfent, me
borner à rendre compte de ce qu’on fait, plutôt
que de ce qu’il y auroit à faire.
De Vexécution & application des refforts, en qualité
de. force motrice.
Pour faire les refforts de montres, l’on prend de
l’acier en barre, que l’on fait dégroflir aux grandes
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forges ï pour enfuite le tirer rond à la filière, plus
ou moins gros, fuivant les refforts qu’on a à faire ;
ou bien l’on prend de l’acier rond d’Angleterre,
& c’eft le meilleur , l’on coupe ce fil par bouts
de 20 à 30 pouces ; après l’avoir fait recuire , on
le forge pour l’applatir & le réduire à l’épaiffeur
d’un quart de ligne, on le dreffe fur le plat, &
l’on fupplée ainfi à la lime, aux inégalités que le
marteau a pu laiffer; cela s’apperçoit à la différence
de courbure que prend lé reffort , en le faifant
ployer de place en place dans toute fa longueur.
On le lime aufli d’égale largeur, en le faifant paffer
dans toute fa longueur, dans un calibre.
Plufieurs de ces refforts ainfi préparés, on les
entortille chacun de fil d’archal fur toute leur longueur
, en laiffant un demi-pouce d’intervalle ; l’on
prend un de ces refforts , on en forme un cercle
qui peut avoir 7 à 8 pouces de diamètre, l’on en
ploie ainfi une’ douzaine de même largeur, concentriquement
les uns dans les autres, ce qui forme
une trempe cylindrique, épaiffe de la largeur des
refforts, & large de toutes les épaiffeurs réunies,
& il refte encore un vide dan's le milieu , & tous
les jours que laiffent les fils d’archal ; ces jours font
utiles , parce que l’huile ou le liquide dans lequel
on les plonge pour les tremper, faifit aifément
toutes les furfaces des refforts; l’on prend ce paquet
de douze refforts, pour le placer dans un cercle
de fer fait en forme de roue de champ, qui a une
croifée , au centre de laquelle eft un pivot qui tient
à l’extrémité d’une verge de fe r , & qui laiffe mobile
le cercle, pour être tourné dans le fourneau
au moyen d’une autre baguette, dont on fe fert
pour faire tourner ce cercle par fa circonférence.
L ’on voit aifément que cette mécanique n’eft là que
pour la facilité de donner une égale chaleur dans
toutes les parties de la circonférence.
L’on porte le tout dans un fourneau de réverbère
où le charbon doit être bien allumé ; & lorique les
refforts ont acquis le degré de chaleur que l’expérience
feule peyt apprendre ,(ce qui revient à peu
près d’un rouge couleur de charbons allumés ; alors
on retire le tout des fourneaux, & l’on fait tomber
fubitement le paquet de refforts dans une fuffifante
quantité d’huile de navette, l’on répète cette expérience
autant de fois qu’on a de douzaines de refforts
à tremper.
Retirez de l’huile ces refforts*, coupez de place
en place les fils d’archal, pour les Réparer les uns
des autres, les blanchir avec du grès, les bleuir
fur un fer chaud, les redreffer à coups de marteau,
les limer de nouveau pour les égaler fur la largeur
comn$ fur l’épaifîeur , avec cette différence, qu’il
faut que la lame aille en diminuant d’épaiffeur in-
fenfiblement fur le bout qui doit faire les tours
intérieurs du reffort.
Cette dernière opération' exige toute l’attention,
pour qu’ils prennent des courbures régulières &
fenffiïables ? de place en place ; & lorfqu’on les
paffe entre les doigts , en ployant légèrement la
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lame, il ne faut plus fentir aucune différence ,
aucune dureté , en un mot, une flexibilité égale-
dans toute la largeur , comme fi l’on paffoit un
fimple ruban entre fes doigts ; mais 1 expérience &
la délicateffe du taél font Bien plus propres a faire
fentir cette épreuve, que tout ce que l’on pourroit
dire.
Après avoir fait aux refforts ce qu’on pouvoit
de mieux avec la lime, il faut enfuite, pour les
égaler parfaitement, les paffer & repaffer plufieurs
fois entre deux morceaux de bois dur, de quatre •
à cinq pouces en carré, bien dreffés, & qui tout
raffemblés, par une charnière & le morceau de
deffus , portent un bras de levier d’un pied , avec
lequel l’on preffe : l’on eft deux pour paffer le
reffort dans cette machine ; l’un le tient par un bout
de la tenaille & le tire, pendant que l’autre preffe
avec le bras de levier ; l’on place entre ces ma-'
chines, de l’émeri rude dans le commencement ,
& doux fur la fin , & on le polit.
C’eft par Cette dernière opération que l’on parr
vient à donner au reffort cette uniforme flexibilité
qui lui eft fi effentielle; après quoi on le bleuit une
fécondé fois le plus également qu’il eft poffible ,
par une chaleur douce. L ’on recuit egalement les
deux extrémités pour y faire une ouverture qui
s’appelle edi ; l’on ploie avec une pince ronde
le bout qui doit faire le tour intérieur autour de
l’arbre, & l’on procède à lui donner fa figure fpirale
en-le ployant autour d’un arbre au moyen d un
crochet qui entre dans l’oeil du reffort, tournant
l’arbre d’une main, & de l’autre appuyant du pouce
fur le premier tour , l’on fait paffer ainfi la longueur
du reffort ; ce reffort ainfi ployé fpiralement,
-tend par faréa&ion à fe redreffer ; c’eft pourquoi
il faut lâcher par degrés. D ’où il fuit que la réaction
eft moindre que l’atlion, & qu’elle perd d autant
plus cette qualité, que les refforts font plus comprimés
& qu’ils reftent plus long-temps dans cet
état. g -
Si la matière des refforts étoit parfaitement elal-
tique, bien loin de refter ployês en ligne fpirale ,
ils reviendroient droit au même point dont ils
feroient partis ; & au contraire, fi la matière etoit
parfaitement fans élafticité , le reffort refteroit
comme oml’auroit ployé & ne vaudroit rieri ; dou.
il fuit que les meilleurs refforts font ceux qui rendent
le plus de réàélion, ou qui perdent le moins .
de leur élafticité. O r , l’acier trempé étant de toutes
les. matières celle qui a le plus cette propriété ;
c’eft donc avec raifon que lès horlogers^ la préfèrent.
L’on augmente prodigieufement l’élafticité de
l’àcier par la trempe qu’on lui donne ; mais on eft
obligé de la lui diminuer pour qu’il ne caffe pas
lorfqu’on le met au travail ; & l’on a raifon de dire
que les meilleurs refforts font fujets à caffer , parce
que ce font ceux à qui on a confervé le plus d’élafticité
; mais lorfqu’on diminue trop cette qualité
élaftiqûe par le revenir ou recuit qu’on donne aux
refforts après la trempe, ils ne caffent pas, il eft