
1692; maïs ce ne fut que par les lettres-patentes
du mois de mai 1694 , qu’ils eurent des ftatuts,
dont les principaux règlent le nombre des fyndics,
l’apprentiffage, la bourfe commune, le chef-d’oeuvre
, la réception, &c.
Il n’y a que deux fyndics, dont l’un étoit le tré-
forier de la bourfe commune. Le fond de la bourfe
confiftoit au tiers du taiaire. Ce produit fe diftri-
buoit tous les quinze jours, frais & rentes conftitués
de la communauté déduits; mais cette bourfe commune
n’a plus lieu.
Les veuves des maîtres jouinent de la maîtrife.
Les apprentifs ne peuvent être obligés pour
moins de quatre ans, & chaque maître n’en peut
avoir qu’un à la fois. Avant que l’apprentif foit
admis au chef-d’oeuvre , (lequel confifte en une
épreuve fous verre blanc & bordure dorée, mife
dans le bureau pour y relier ) ; il doit avoir fervi
de compagnon deux années depuis fon apprentif-
fage. Il n’y a que les fils de maîtres qui foient dif-
penfés du chef-d’oeuvre.
Les maîtres ne peuvent demeurer ailleurs que
dans le quartier de l’univerfité , & n’y peuvent
avoir ou tenir plus d’une imprimerie.
Il eft défendu expreffémènt à toutes perfonnes
quelles qu’elles foient d’avoir des prefles, foit en
lettres^ loit en taille-douce.
Les jurés font tenus de faire quatre vifites &
quatre contre-vifites par année, dans toutes les
imprimeries des maîtres
Il eft défendu aux compagnons de travailler ailleurs
que chez- les maîtres. ■
«- Lés prefles ne peuvent être tournées par d’autres
que par les compagnons, femmes, fils & filles de
maîtres.
Les maîtres & les veuves ne peuvent prêter
leurs noms à aucun particulier fans qualité, fous
quelque prétexte que ce foit.
Lès graveurs en taille-douce peuvent avoir des
prefles , mais font obligés de fe fervir d’un maître
imprimeur en taille-douce, & de fouffrir la vifite
dés jurés imprimeurs.
Cependant, les graveurs des galeries du Louvre
& des Gobelins , &- les fix de l’Académie royale ,
ne font pas fujets à la communauté pour l’impref-
fion des ouvrages de leurs mains feulement.
Les droits de réception des maîtres imprimeurs
en taille-douce ,~ font fixés à 300 livres par l’édit
du mois d’août 1776.
V O C A B U L A I R E des termes ujités dans U Art de Vimprimeur en tailledouce*
U
J J allé ; c’eft le tampon de linge dont on fe fert
pour encres la planche gravée.
Boîtes de la presse ; elles font au nombre de
quatre. Ce font des pièces de, -bois de même di-
menfion, foit en largeur, foit en épaiffeur, que
l’ouverture de la jumelle. Elles ont trois pouces
& demi ; elles font évidées cylindriquement pour
s’appliquer fur le tourillon.
Bras ; ils font au nombre de quatre , affemblés
par une de leurs extrémités dans les parties laté-
rales-des jumelles ; leur autre extrémité porte fur
les colonnes, qui font de même au nombre de
quatre.
G alles ; ce font des pièces de carton que l’on
ajufte avec les haujfes de l’imprimeur en taille-
douce.
C offre ; c’eft une pièce de la table de l’imprimeur
en taille-douce. Le coffre contient le marbre
& la molette , qui fervent à broyer l’encre.
C olonnes ; ce font quatre pièces de bois rondes
qui foutiennent les bras de la preffe.
C ontre-épreuve ; c’eft l’empreinte que l’on
fait d’une eftampe fraîchement imprimée fur une
autre feuille de papier blanc. Le noir de l’eftampe
qui n’eft point encore fec , fe détache en partie
de l’épreuve , & s’attache à la feuille de papier
blanc ; ce qui donne le même deffm , mais en
fens contraire & beaucoup plus pâle.
Pour faire une çontrç-épreuve, on étend l’eftampe
fraîchement imprimée fur un cuivre uni, pofé für la
table de la preffe, le côté blanc fur le cuivre : par
deffus l’eftampe, on étend une~feuille de papier
blanc mouillé comme le papier pour imprimer doit
l’être : on couvre le tout avec les langes, & on
le fait paffer entre les rouleaux de la preffe, de
même que lorfque l’on imprime une planche*
C ontre-éprouver; c’eft paffer fous la preffe
un deffm à la mine de plomb, au crayon rouge,
ou à la pierre noire, après avoir humeété avec une
éponge le derrière du defini & le papier qu’on
emploie à la contre-épreuve.
C roisée ( la ) ; on appelle ainfi deux pièces de
bois qui, fe traverfant en croix, forment une ef-
pèce de moulinet. La croifée dont les bras ont en?
'viron deux pieds , fert à donner le mouvement
aux rouleaux ,-qiii le communiquent à la table
qui paffe entre ces rouleaux.
Encre des imprimeurs en taille-douce ; compofi-
tion de noir de fumée & d’huilè mêlés & cuits en-
femble dans'certaines proportions, tant pour le
mélange que pour la cuiffon.
Encrer ; c’eft , après avoir fait chauffer modérément
la planché gravée , appliquer le tampon
& le noir en frappant en tout fens fa furface,
jufqu’à ce que les traits foient fuffifamment chargés
cle noir, qu’on nomme encre.
Encrier (T ) ; c’eft une efpèce d’auge de bois
avec des rebords relevés autour, dans laquelle on
met
met le noir compofé, qui fert à l’impreflion des
tailles- doiices.
Entre-toise ; pièce de bois de traverfe dans la
partie inférieure de la preffe.
Epreuve ; fe dit de la feuille de papier imprimée
fur une planche, dont avant on avoit rempli toutes
les gravures d’encre, qui eft un noir à l’huile fort
épais. : ce noir fort, au moyen de la preflion de
preffe , des gravures du creux de la planche , &
s’attache à la feuille de papier qui repréfente trait
pour trait, mais en fens contraire, toutes les hachures
de la planche : en ce fens, toutes les planches
du Dictionnaire Encyclopédique feront des
épreuves des cuivres gravés , qui auront fervi à
les imprimer.
Estampe ; c’eft la feuille chargée des traits d’une
planche de gravure.
Gril ; c’eft la machine fur laquelle on met
chauffer la planche. Le gril de l’imprimeur en
taille - douce eft compofé de plufieurs barres de
fer , foutenues de quatre pieds aufli de fer , de
huit à neuf pouces de hauteur.
Hausses ( le s ) ; ces pièces, qui font partie de
la preffe de l’imprimeur en taille-douce , font au
nombre de quatre ; ce font de petites planches qui
s’appliquent aux boites.
Huile foible; c’eft la première huile de noix
qui a été légèrement enflammée.
Huile forte; c’eft la même huile de noix qu’on
a laiffé brûler plus de temps que la première fois ;
cette huile, confommée a^ec le noir de fumée,
fait l’encre de l’imprimeur en taille-douce.
Jam b e t t e s ; petites pièces de bois qui- font partie
de là. preffe.
Imprimerie ; c’eft l’atelier même de l’imprimeur'
en taille-douce.
Imprimer en taille - douce ; c’eft l’art de
porter fur le papier ou fur une étoffe, par le moyen
d’une certaine encre & d’une preffe , l’empreinte
d’une planche de métal ou de bois gravée.
Imprimeur en taille-douce o u taille-doucier ;
c’eft celui qui exerce l’art de tirer l’empreinte des
traits gravés fur une planche de métal ou de bois.
Jumelles ; ce font deux pièces de bois parallèles,
qui affemblent & affermiffent la preffe de l’impri-
primeur en taille-douce.
Langes. ; à l’ufage des imprimeurs en taille-
douce.
- Linges o u T orchons ; ce font des lambeaux
de vieux linge dont on fe fert pour effuyer la
planche , lorfqu’elte a été encrée.
Maculature; c’eft une feuille de papier gris
qu’on met fur le revers de la feuille de papier
blanc, qui doit recevoir l’empreinte de la planche
gravée.
Maniette ; petit morceau de feutre dont on fe
fert pour frotter les bords d’une planche.
Marbre ; c’eft la table de pierre ou de bois
qui fert aux opérations de l’imprimeur en taille-
douce , foit pour broyer le noir, foit pour y pofer
les planches gravées.
Marmite a cuire l’huile ; elle eft de fer, affez
grande, avec un couvercle qui s’y ajufte exactement.
Molette ; pierre dure de figure conique , dont
la bafe eft plate ou arrondie & unie, qui fert à
broyer le noir.
Moulinet; ce font deux pièces de bois qui fe
traverfenten croix, dont les bras fervent à donner
le mouvement aux rouleaux de la preffe.
Noir de fumée o u noir d'Allemagne ; c’eft un
noir qui fe fait par la combuftion des matières
réfineufes, & qui fert aux imprimeurs en taille-
douce.
Patin; pièce de bois couchée à plat fur le fol,
dans laquelle on emmortaife les jumelles de la
preffe.
Planche ; on appelle ainfi là-blanche gravée,
foit qu’elle foit de métal ou de bois.
Poêle a feu ; c’eft un vafe de fonte dans lequel
on met du feu , & qu’on place fous le gril
pour y faire chauffer la planche gravée avant de
Y encrer.
R ouleaux ; ce font deux cylindres de bois dur
dans la preffe de l’imprimeur en taille-douce : c’eft
entre ces rouleaux qu’on fait paffer la planche
gravée, après qu’elle eft encrée, afin d’en tirer
l’empreinte.
. Sommier ( le ) ; c’eft la traverfe fupérieure de
la preffe de l’imprimeur en tâille-douce : fa fonction
eft d’empêcher l’écartement des jumelles.
T able de l’imprimeur ; cette table contient
Yencrier pofé en pente fur une calle de bois, le
tampon qui fert à appliquer le noir, le gril fous
lequel eft la poêle à feu , la table à effuyer, & le
coffre qui renferme le marbre & la molétte pour
broyer l’encre.
T able de la presse ; c’eft une planche ordinairement
de noyer , plus étroite d’un pouce &
demi environ que l’intervalle' qui eft entre les ju-
melîes.
T aille-douce ; ce terme fe dit de la gravure
faite fur des planches de métal.
T ampon ; c’eft un paquet de linge de chanvre
doux & fin, à demi ufé, dont un côté eft arrondi
en demi-boule. On s’en fert comme d’une molette
de peintre, pour encrer la planche gravée.
T ourillons ; ce font les bouts amincis du rouleau
, dont un eft carré pour s’affujettir au trou de
la croifée ou du moulinet.
T rempe du papier; c’eft l’opération de tremper
dans un baquet d’eau claire, le papier qu’on
veut faire paffer fous la preffe de l’imprimeur en
taille-douce.
Arts & Métiers. Tome III. Partie II. Kk k k