
T aq u o ir ; c’eft un morceau de bois .tendre ,
ordinairemeat de fapin, très-uni, au moins d’un
cote ., lequel eft de fept à rimât pouces de long,
' a (îuatre de large , & huit à dix lignes
d épaiffeur , dont on fe fert pour taquer les formes,
c’eft-à-dire, pour abaiffer les lettres qui fe
trouvent trop hautes , parce que leur pied n’eft
pas de niveau avec celui des autres : à quoi il
rau.t faire attention avant de ferrer les formes ,
telles qu’elles doivent l’être pour être garanties
d’accidens.
.T aquons j ce font des efpèces de hauffes ,
faites avec de petits morceaux de papier que l’on
met fous la forme , fur le carton , ou que l’on
colle fur le tympan, pour faire paroître des lettres
un peu baffes , ou des lignes qui viennent trop
foibles.
On appelle encore taquons, les découpures de
papier ou de parchemin, que l’on retire d’une frif-
quette taillée pour imprimer rouge & noir.
T aquqnner ; c’en mettre des morceaux de
PaF®r ou de parchemin fous chacun des mots.
T êtières ; ce font des bois qui fe mettent entre
les pages qui fe rencontrent dans le châflis, tête
contre tête.
T exte ; corps de cara&ères d’imprimerie : ©n
diftingue le gros=texte & le petit-texte.
Le petit - texte eft le quatrième des caraâères ,
entre la mignonne & la gallarde ; le gros-texte eft le
dixième, entre le faint-auguftin & le gros-romain.
On appelle aufti texte, le difeours original qui
fait le corps de l’impreffion d’un ouvrage.
T ierce; c’eft la troiftème épreuve, ou la première
feuille que l’on tire immédiatement après
que la forme a été mife en train , avant que
d’imprimer tout le nombre que l’on s’eft propofé
de tirer fur un ouvrage.
Quoiqu’il arrive que l’on donne trois ou quatre
épreuves d’un ouvrage, c’eft toujours la dernière
qui s’appelle tierce.
Le prote doit collationner avec grande atten-
tion, fur la tierce, fi les fautes marquées fur la
derniere épreuve ont été exaâement corrigées.
La tierce doit reffembler à une première bonne
feuille, & être exempte de tout défaut, fans quoi
on en exige une autre.
Ti LLET ; ce mot fignifie la même chofe
que billet : c’eft une permilfion p2r écrit, que
donnent lés fysdic & adjoints , de retirer des
livres des voituriers & de la douanne.
T irage ; ce mot fe dit dans quelques imprimeries,
foit de livres , foit de tailles-douces, de
l’impreflion de chaque forme , ou de chaque
planche.
T irer ; c’eft imprimer tout - à - fait un certain
nombre d exemplaires d’un livre, ou autre ouvrage
d impreflion dont on a vu les épreuves néceffaires,
& qu’on juge bien correft.
T itre ; c’eft un petit trait qu’on met fur une
lettre pour marquer quelque abréviation.
T itré ou prëftiière page d'un lèvre; on obferve
en général d’imprimer en plus gros caraiftères dans
un titre, les mots qui font les plus effentiels. Cette
première page renfermant le titre , doit être d’une
juftification plus large que les autres pages de la
matière, & elle doit être auffi longue qu’une autre
page, y compris la ligne du titre courant & celle
de la fignature d’en ba$.
T itre c o u r a n t ; c’ëft la ligne mife au haut
des pages, pour indiquer le fujet qu’on traite On
imprime ordinairement lé titre courant d’un caractère
différent de celui dont on fait le corps dé
l’ouvrage.
T itre-planche ; c’eft le nom qu’on donne au
titre d’un livre, lorfqu’il eft gravé en taille-douce
avec des ornemens hiftoriés , & qui ont rapport
à la matière de l’ouvrage.
T omber en page ; c’eft lorfqu’en ménageant
l’impreflion, le compofiteur a fu l’amener au terme
ou à l’endroit convenable pour produire un boii
effet.
T ome ; c’eft le volume ou le livre imprimé
ou écrit à la main , broché oü relié, qui fait partie
d’un ouvrage.
T ou cher; c’éft, après avoir pris une quantité
d’encre proportionnée à la groffeur du cara&ère ,
& l’avoir bien diftribiïée fur les balles , c’eft-à-
d ire, les avoir maniées ou frottées en tout fens
l’une contre l ’autre, pour les enduire également,
appuyer ces mêmes balles deux fois & de fuite ,
fur la fuperficie de la forme, de façon que l’oeil
de toutes les lettres fe trouvant également atteint
d’une légère couche d’encre > il puiffe communiquer
au papier cette couleur noire qui fait le corps
de l’impreflion.
Pour avoir une belle impreflion, il faut toucher
maigre & tirer gras , cela veut dire qu’en toutes
occafions, il faut ménager l’encre, & ne pas trop
ménager fes forces en tirant le barreau.
T rain d e p r e jfe d 'im p r im er ie ; on diftingue celui
de devant d’avec Celui de derrière : celui dé devant
comprend tout ce qui roule fur les bandes,
comme la table , 1e. coffre , le marbre, le grand
& le petit tympam : le train de derrière reçoit
celui de devant avec toutes ces pièces, quand ce
dernier fait fon paffage fous la platine : les pièces
d’affemblage dont eft conftruit celui de derrière,
outre qu elles font faites pour recevoir dans leur
centre, & maintenir celles dont nous venons de
parler ; elles font encore deftinées à foutenir lé
corps entier de la preffè : on pofe de plus fur ce
même train, qui eft couvert de quelques planches,
l’encrier.
On dit qu’une feuille eft en train lorfque le prote
a vérifié , que les corrections ont été exécutées,
& qu’il n’y a plus qu’à mettre la feuille fous
preffe.
T remper le papier , fonction de l’ouvrier de
la preffe : on paffe légèrement dans l’eau-, une
main entière de papier, dont l’on pofe le tiers ,
• ou
ou la moitié' au fortir de l’eau, & dans fcôùte fon
étendue, fur un ais ; on reprend de cette même
main de papier , .les deux tiers reftans ou l’autre
moitié, que l’on paffe de même dans l’eau, &
que l’on remet fur la première moitié ; on continue
ainfi à paffer tout le papier main à main, & deux
ou trois fois chaque , luivant que l’on juge convenable
, eu égard à la qualité du papier & au
caraétère de la forme ; après quoi, pour l’imbiber
également & lui faire prendre fon eau, on le
couvre d’un fécond ais , que l’on charge d’une
pierre très - pefante ; on le laiffe dans cet éta t,
un jour ou deux , ayant foin néanmoins de le
remaniér une ^ois ou deux avant que de. l’employer.
T re.mperiE; c’eft dans les imprimeries un-endroit
deftiné à tremper le papier.
T ric ; mot inventé par les compagnons imprimeurs
, quand ils quittent leur ouvrage pour
aller faire la d8>auche enfemble. Il eft fait mention
de ce terme dans une ordonnance de François
I. en l’an 1541 , & de Charles IX en 1571.
Un réglement de 1.618 , cité dans le code de la
librairie de Paris, page ij6 , défend à tous compagnons
imprimeurs & libraires de faire aucun
tric dans les imprimeries, c’eft-à-dire, de donner
le fignal de quitter conjointement le travail, pour
aller boire, ou pour autre raifon.
T rismÉGiste ; corps de caraftères d’imprimerie;
c’eft le feizième entre le petit canon & le gros
canon.
T rous des pointes ; ce font les trous que
deux pointes attachées fur le grand tympan, font
à la feuille qu’on veut imprimer.
T ympans (grand & petit). Le premier eft fait
d’une feuille de parchemin collée fur le châflis de
bois, attaché au bout du coffre par deux couplets;
c’eft fur ce tympan, après qu’il a été ramoiti avec
une éponge trempée dans l’eai;, que fe marge ou
fe pointe la feuille de papier prête à paffer fous
preffe.
Il y a pour cet effet fur le grand tympan deux
pointes attachées, qui font à la feuille deux trous
dans lefquels on remet le papier lorfqu’on l’imprime
de l’autre côté , afin que» les pages fe répondent
& foient de regiftre.
Le petit tympan eft auffi une feuille de parchemin
collé fur un plus petit châffis, de bois ou de
fer, qui s’enclave au revers du premier; entre
ces deux peaux ou tympans fe mettent les blan-
chets & le carton.
T y po g r a ph ie ; c’eft l’art de l’imprimerie.
V aches (cordes à ) ; ce font les cordes qui tiennent
au berceau & au train de derrière d’une preffe :
elles affurent l’endroit jufqu’oii doit aller le coffre
ftir'le derrière^ & empêche qu’il ne recule plus
qu’il ne faut.
Y ernis; compofition de térébenthine & d’huile
Ans (S* Métiers. Tome III. Partie IL \
de noix ou de lin , cuites féparément ; puis mêlée«
& incorporées l’une avec l’autre , dont on fait
l’encre à imprimer, en la broyant avec du noir
de fumée.
V ers ; le compofiteur d’imprimerie doit prendre
fa juftification un peu plus grande qu’il ne le faut
pour les plus grands v e rs , afin qu’ils puiffent en-,
trer en une ligne.
S’il y a des vers de différentes efpèces dans un
ouvrage, on doit enfoncer les plus courts d’un
cadrat toujours égal.
V ersets; les paffages tirés des pfeaumes, qu’on
nomme verfets, font quelquefois défignés dans les
livres d’églife , miffels, bréviaires, &c. par cette
marque ■ ÿ.
V ignette ; on entend par vignette, les ornemens
dont on décore les impreffions. Elles font
fort en ufage au commencement d’un ouvrage,
à la tête d’un livre, d’une préface, & d’une épître
dédicatoire. Les vignettes font des deflins variés
& de grandeur proportionnée au format. Ces gra-.
vures fe font fur bois ou fur cuivre.
Il eft une troiftème forte de vignettes qui fe
font à l’imprimerie ; pour cet effet , elles font
fondues de même que les lettres : chaque corps
de caractère, dans une imprimerie bien montée»
a un caffeau de vignettes qui lui eft propre, c’eft-
à-dire , qui eft de la même force ; au moyen de
quoi un ouvrier compofiteur, artifte en ce genre,
avec du goût, peut, à même de toutes ces pièces
différentes , mais dont il y a nombre de chacune,
compofer une vignette très - variée & d’un très-
beau deflin. On fe fert de ces mêmes pièces pour
compoferles paffe-partouts & les fleurons compofés
à l’imprimerie.
Vis ; c’eft la partie fupérieure de l’arbre, avec
lequel elle fait, ainfi qu’avec le pivot, une feule
& unique pièce, mais que l’on diftingue, parce
que dans cette même pièce il fe trouve trois
parties qui ont chacune une dénomination particulière
, que leur donne leur ftruâure & leur
ufage.
La vis porte quatre à cinq pouces de long fur
neuf à dix pouces de circonférence ; elle forme,.
par la partie qui l’unit à l’arbre jufqu’à fon extrémité
, une efpèce de cylindre , du haut duquel
partent quatre filets qui décrivent chacun une ligne
fpirale, & viennent fe terminer à fon extrémité
inférieure ; ces filets rendent le coup de la preffe
plus ou moins d o u x , félon qu’ils font plus ou
moins couchés.
Vis des pointures (les) ; elles fervent à fou-;
tenir les pointures à chaque côté du tympan.
V isorium o u V isorion; s’entend d’une petite
planche de bois amincie au rabot, large de trois
doigts fur la longueur d’un pied , & terminée à
l’extrémité inférieure, en-une efpèce de talon pris
dans le même morceau ; au bout de ce talon eft
une fiche de fer pointue, qui lui fert de pied ou