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plus parfaites, en imitant la conftruâion mife en
pratique par Beeckaert, horloger, beaucoup plus
l'impie , & exempte des viciflîtudes auxquelles
font lu jettes les couliffes ordinaires. Il fupprime
la roue de rofette , la rofette, le rateau , la cou-
liffe, l’aiguille .& des vis ; à toutes ces pièces
il- fupplée une aiguille tournante au moyen du
bout de la c lé , retenue au centre du coq par le
pont d’acier , qui fert en même temps pour recevoir
le bout du pivot du balancier. Cette aiguille
aboutit au bord du c o q , où font des chiffres
& divifions pour indiquer l’avance & le retard
; elle porte à travers le coq une cheville
fendue , à l’effet de ferrer le reffort fpiral.* Ce
reffort eft entre le balancier & le coq , moyennant
quoi le balancier fe trouve rapproché du
milieu de fes deux axes de toute la hauteur de
la virole. Cet objet peut importer à la perfection
des" montres.
Arbre en horlogerie.
C ’eft une pièce ronde ou carrée qui a des pivots
, & fur laquelle eft ordinairement adaptée-
une roue. Les arbres font en général d’acier ;
quelquefois la roue tourne fur l’arbre, comme le
barillet fur le fien ; mais le plus communément,
Hs ne font l’un & l’autre qu’un feul corps. Lorf-
qu’il devient fort petit, il prend le nom de tige.
Cher les mêmes ouvriers, c’eft encore un eflieu
qui eft au milieu du barillet d’une montre ou
d’une pendule. Cet arbre a fur fa circonférence
un petit crochet auquel l’oeil du reffort s’arrêtant,
il fe trouve comme attaché à cet arbre par une
de fes extrémités : c’eft autour de cet eflieu que
le reffort s’enveloppe lorfqu’on le bande en montant
la montre.
C ’eft aufli che^ les horlogers un outil qui fert à
monter des roues & autres pièces, pour pouvoir
les tourner entre deux pointes.
Il eft ordinairement compofé d’une efpèce de
poulie A , qu’on appelle cuivrot, voyez la fig. 14,
pl. X X X I I de l’horlogerie ) ,• & d’un morceau d’acier
trempé & revenu bleu, carré dans fa partie B ,
& rond dans l’autre C , ayant deux pointes, à
fes extrémités B & C. La perfeâion de cet outil
dépend de la jufteffe avec laquelle on a tourné
rond toute la partie C , pour que les pièces que
l’on tourne deffus le foient aufli ; & de fa dureté
qui doit être telle, qu’il ne cède & ne fe fauffe
point par les différens efforts que l’on fait en
tournant les pièces qui font montées deffus.
Les horlogers fe fervent de différentes fortes
d’arbres, comme d’arbres à cire , à v is , &c. Ces
arbres, repréfentésfig. 6 & 8 de la même planche
fervent à tourner différentes chofes, comme des
platines, des fauffes plaques, & d’autres pièces
dont le trou a peu d’épai fleurJ & qui ne pour-
roient que difficilement être fixées fur un arbre-,
& y refter droites. Pour fe fervir de l’arbre à vis,
fig. 8 , on fait entrer la pièce à tourner fur le
pivot A fort jufte ; & par le moyen de l’écrou ,
fig. p , on la ferre fortement contre l’afliette GC.
de la fig. 8 : par ce moyen on remédie aux in-,
convéniens dont nous avons parié.
Les horlogers fe fervent encore d’un arbre
qu’ils appellent un excentrique. Voyeç les fig. 52
8c ƒ3 , pl. X X X V de L’horlogerie. Î1 eft compofé’
de deux pièces, l’une A Q , & l’autre C D . La
première s’ajufte dans la fécondé, & , au moyen
des vis V V V qui preffent la plaque Q , elles
font corps enfemble, mais de manière cependant
, qu’en frappant fur la partie Q , on la fait mou-
1 voir ; enforte que le même point de cette pièce
I ne répond plus au centre du cuivrot A . On fe
, fert de cet outil pour tourner les pièces , qui ,
n’ayant qu’une feule pointe , ne peuvent pas fe
mettre fur le tour : par exemple, une fufée qui
n’a point de pointe à l’extrémité de fon carré ,
& qu’on veut tourner, on en fait entrer le carré
dans l’efpèce de pince P , & au moyen de la
vis S , on l’y affure ; enfuite ayant mis le tout
dans un tour, fuppofé que là fulée ne tourne pas
rond, 011 frappe fur l’une des extrémités- Q de
la pièce Q A , qui par-là changeant de fituation
par rapport à la pointe E , fait tourner la fufée
plus ou moins rond, félon que fon axe prolongé
paffe plus ou moins- près de l’extrémité de la
pointe E. On réitère cette opération jufqu’à ce
que la pièce tourne parfaitement rond*
Tigeron.
C’eft une petite tige fort courte , qui , dans
l’axe d’une roue ou d’un balancier, s’étend depuis
la portée d’un pivot jufqu’aü pignon, ou à la
roue, &c. Dans les anciennes montres françoifes,
& dans prefque toutes celles qu’on fait aâuelle-
ment en Angleterre, la longueur de ces tigerons
eft fi petite, que -, par l’attraétion, l’huile qu’on
met aux pivots monte dans les pignons, ou s’ex-
travafe contre les ‘roues. Parmi plufieurs habiles
horlogers qui s’apperçurent de cet inconvénient,
M. Gaudron fut un des premiers qui avança que,
fi on pouvoit mettre une bouteille d’huile à chaque
pivot d’une montre , elle en conferveroit plus
long-temps fa jufteffe. M. Sully qui faifit cette
idée , imagina de petits réfervoirs , ( voyeç la
Règle artificielle du temps, page 280) , qui fourni fi-
I foient de l’huile aux pivots à mefure qu’elle s’é-
vaporoit. -Cette méthode entraînant après elle une
grande multiplication d’ouvrage , & plufieurs in-
convéniens, M. le Roy eut recours à un autre
expédient , dont la le&ure de l’Optique de
Newton lui fournit l’idée. En réfléchiflant fur
l’expérience que ce grand homme rapporte, p. 576
du livre dont nous venons de parler, M. le Roy
raifonna ainfi : » Les pivots font placés aux ex-
>> trémités des arbres ; ces arbres font perpendi-
» culaires aux platines qui les foutiennent , &
] » concourent avec elles vers un même point,
» fommet de l’angle qu’ils font entre eux. Leur
v difpofition étant femblable à celle des glaces
»? dans l’expérience de Newton, ils font comme
w elles fufceptibles des mêmes caufes d’attraéhon.
w Ainfi l’huile devroit fe tenir à leur point de
» concours, par confisquent aux pivots. Si donc
»> l ’huile, dans les montres ordinaires, quitte les
»> pivots pour monter dans les pignons, cet effet
» ne peut être produit que par la convergence
» de leurs ailes, au moyen de quoi ils attirent
le fluide avec plus de force que les points, de
v concours de la tige & des platines: donc, pour
v entretenir une fuffifante quantité d’huile à ce
» point & aux pivots, il faut en éloigner fuffi-
j> famment les pignons. « L’expérience a parfaitement
confirmé ce raifonnement; car M. le Roy,
ayant placé dans les montres des barettes aux
endroits convenables, pour alonger ces tigerons,
& éloigner les pignons & les roues des pivots ;
& dans le cas où on ne pouvoit faire ufage de
ces barettes, y ayant fuppléé par des creufures
ou des noyons , il a eu la fatisfa&ion de voir
que l’huile reftoit conftamment aux pivots & aux
portées, fans monter dans les pignons , ni s’ex-
travafer comme ci-devant.
Comme il eft d’une extrême conféquence que
le balancier fqit toujours parfaitement libre , &
que fes pivots, au lieu de s’appuyer fur leurs
portées, frottent fur leurs extrémités, il a fallu,
pour leur conferver aufli de l'huile, chercher une
nouvelle configuration de parties. M. le Roy en
a trouvé une des plus avantageufes & des plus
fimples.
Pour s’en procurer une idée jufte, on prendra
une montre, on mettra une goutte d’huile fur le
milieu de fon criftal ; on pofera enfuite deffus
un corps plus tranfparent, un morceau de glace,
par exemple : alors on verra la goutte fe dlfpofer
circulairement au fommet du criftal ; on verra
aufli qu’en élevant la glace, cette goutte fe rétrécira,
fans néanmoins quitter prife.
Afin de produire l’effet réfultant de cette expérience
, M. le Roy met fur le coq de fes
montres trois petites pièces fort aifées à faire ;
l ’inférieure qu’on nomme le petit coq de laiton, fait
l’effet du criftal ; la fupérieure , c’eft-à-dire, le
petit coq d’acier, tient une petite agate, comme
la main tient la glace dans l’expérience , & le
bout du balancier venant s’appuyer au centre de
l’agate , il eft toujours abondamment pourvu
d’huile. A l’égard de l’autre pivot, une feule
pièce qu’on nomme lardon fuffit, la potence fai-
fant l’office des deux, autres. On peut confulter
à ce fujet un mémoire que M. le Roy a inféré
à la fuite de la Règle artificielle du temps ; il le
conclut en difant : » que mieux les horlogers,
»> & en général tous les méchaniciens, fauront
y> faire ufage de l’attraélion de cohéfion, en con-
» figurant les parties de leurs ouvrages pour y
»> fixer l’huile aux endroits néceffaiies, plus en
» même temps ils approcheront de la perfec-
| tidn. «
Banc à river.
C ’eft un infiniment dont les horlogers fe fervent
pour river certaines roues fur leur pignon.
On met la partie B B de cet outil entre les mâchoires
de l’étau , pl. XXXV, fig. dp , & on fait
entrer la tige du pignon, fur lequel on veut river
une roue, .dans un trou T convenable ; on
prend enfuite un poinçon à river, & on rabat la
rivure à petits coups de marteau fur la roue que
l’on fait tourner avec le d oigt, afin que les parties
de la rivure foient également rabattues de toutes
parts. •
Comme il eft important que les balanciers foient
rivés bien droit fur leurs verges, & que ces verges,
vu leurs palettes, ne pourroient point tourner dans
un trou comme la tige d’un pignon, on fait ordinairement
au milieu des bancs à river une creufure
. ronde L , dans laquelle on ajufte une petite plaque
P à drageoir, de telle forte qu’elle puiffe y tourner
fans beaucoup de jeu : on fait aufli au centre
de cette plaque, une ouverture propre à recevoir
le corps d’une verge & une de fes palettes.^
La petite plaque pouvant, comme il a été d it,'
tourner dans fa creufure L , lorfqu’ôn ajufte une
verge dans fa fente pour river le balancier fur fon
afliette. En tournant ce balancier, on fait tourner
la plaque, & on le rive fur fa verge , comme on
feroit une roue fur fon pignon. On a un outil de
la même forme, qui s’ouvre en deux pour em-
braffer la tige d’un pignon fur laquelle eft fondée
une afliette ; cette afliette reçoit une roue que l’on
y r iv e , en rabattant fur la roue ébifelée & entaillée
, la partie de l’afliette qui l’excède. Comme
la roue ou le pignon ne fauroient paffer par les
trous du banc , on eft obligé d’en avoir Un qui
fe fépare en deux, comme il a été dit. Ordinairement
les deux pièces du banc font affemblées enfemble
à charnière, & peuvent s’ouvrir & fe fermer
comme un compas.
! Chaînette de la montre. Defcription des chaînettes de
montres & de pendules, & de leur fabrique.
1. Après avoir donné une idée des pièces qui
compofent une chaînette, & de leur affemblage,
on décrira la manière dont elle fe fabrique , & les
outils dont on fe fert pour cela.
2. La chaînette eft compofée de trois fortes de
pièces : favoir, les paillons, les goupilles, & les
crochets. Voyez l’art & les planches du Chaînetier.
3. Les paillons font comme les anneaux de la
chaînette ; ils font tous parfaitement femblables ,
puifqu’ils font formés , pour ainfi dire , dans le
même moule, comme on le verra bientôt. Un paillon
eft une petite lame d’acier dont la longueur
eft le double de fa largeur, & dont l’épaiffeur eft
environ la fixième ou huitième partie de fa largeur.
Les deux faces latérales d’un paillon ont