
Ingenhoufz 1 apporta & le fît réellement cennoître
a Paiî s i & ce n’ell que depuis quelques mois,
,que M. Blanchi, apres bien des tentatives, a
reum a 1 imiter affez fidèlement pour le faire entrer
avec fuccêrdans le commerce, & lui faire prendre
un rang parmi les inftrumens météorologiques. -
Le pronoflic doit être expofé à l’ombre , l’action
immédiate des rayons du foleil ayant, comme
toute autre chaleur , la faculté d’empêcher dans
Cet infiniment, la production des nuages criftal-
life s , prono flic s du temps qu’il fera. La quantité
oc la qualité de ces criflaux, font des indices fuffi-
iaris, pour l’ufage ordinaire de la v ie , des chan-
gemens furvenus dans l’atmofphère.
Aucun infiniment météorologique n’a indiqué
aufli confia mment le mauvais temps des mois de
mars , avril & mai : ce fait avéré étoit bien propre
a intriguer les phyficiens, qui ne voyoient, dans
cet infiniment, que le plus inexaél des thermomètres
: en y regardant de plus près, ils y auroient
peut-être vu un hygrofcope, & même un éleCtrof-
cope ; fous ce point de v u e , fa marche feroit en
raifon compofée, inégalement à la vérité, de la
chaleur, de 1 humidité & de l’éleélricité qui régnent
actuellement dans l’atmofphère, caufes générales
des variations du temps., & qui doivent être com-
prifes parmi les élémens de la caufe unique qui
fait varier le pronoftic.
Ce foupçon n’en fera bientôt plus un ; des fa-
tans & des amateurs s’occupent d’une fuite d’expériences
décifives , & le public faura bientôt à
quoi s’en tenir. Ce problème renferme d affez
grandes difficultés ; la phyfique & la chimie n’offrent
qu’un feul principe applicable à la théorie
de cet inflrument, & infuffifant pour en expliquer
tous les effets : c’efl fur la dilfolution des fels plus
abondante à chaud qu’à froid.
Il efl jüfte d’avertir qu’il en eft du pronoflic ,
comme des autres inftrumens météorologiques ;
ils ne réunifient pas tous, & les plus parfaits n’ont
pas des marches correfpondantes ; mais ce feroit
trop exiger d’un inflrument naiffant, qu’il fût comparable,,
tandis que les anciens ne le font pas.
En attendant que les favans aient un peu éclairé
cet objet, on a obfervé que le pronoflic indique
les mauvais t'ei%^‘ toutes les fois que la liqueur eft
trouble, & proportionnellement à cet effet. Üne ,
petite pluie de peu de durée ne fait pas varier
fenfiblement le pronoflic, & en cela il n’eft pas
plus privilégié que-le baromètre; mais une forte
pluie, fur-tout fl elle tombe fur le tube, trouble
abfolument la liqueur, & préfènte le phénomène
remarquable du fédiment qui monte en grumeaux.
Le vent efl affez bien indiqué par l’application inégale
des criflaux , contre les patois du tube. La
neige fait monter le fédiment très-haut. Quelquefois
la matière fe raffemble en plus ou moins grande
quantité à la furface de la liqueur fouvent ce
n eft qu’une pellicule; mais dans les mauvais temps
confirmés , il s’y forme des criflaux de la plus
J grande beauté. En général, tous les criflaux qui
| fe formentrdans cêtte liqueur, font en feuilles de
| fougère, ou plutôt -en barbe de plume, fuivanr
l’expreffion de M. Roms de l’îü e , qui feul fait loi
dans cette matière ; c’efl là la figure qu’affefte
conflamment le fel ammoniac dans fa criflallifa-
tion.
Le temps ferein eft certainement indiqué par la
limpidité de la liqueur, & cela d’autant plus que
le fédiment qui fe trouve conflamment. au fond
du tube, efl moins confidérable.
Le pronoftic ne veut pas être obfervé le matin;
la fraîcheur des plus belles nuits y produit des
effets analogues à, ceux qui indiquent le mauvais
temps : il pourroit induire en erreur l’obfervàteur
qui n’en feroit pas prévenu; le foleil cette
ilîufion à mefure qu’il s’élève, & permet aux différentes
caufes déterminantes, répandues dans l’àt-
mofphère, d’agir librement fur cet inflrument, .&
d’y produire en petit les variations qu’elle prépare
en grand fur nos têtes.
Pour completter le peu que l’on fait fur cet instrument
, il ne refie qu’une obfervation , qui,
n’ayant pas été répétée, mérite moins de confiance
encore que les précédentes. Dans les très-mauvais
temps , orages, &c. le fédiment monte au point
d’obfcurcir toute la liqueur; il préfente beaucoup
de criflaux entaffés confufément, & dont la forme
peu prononcée n’eft reconnoiffable qu’à des yeux
exercés, excepté à la furface de la liqueur, où il
fe forme une pellicule dont les criflaux s’allongeant
inférieurement, repréfentent affez bien une frange
il en réfulte une trombe, lorfque cette frange porte
fur un nuage en colonne , qui n’occupe que le
milieu du tube ; ce qui s’eft vu dans des orages
mêlés de tonnerre & d’éclairs.
Moulin à vent dé nouvelle conflrutlion , par le fleur
Chasseur.
Le modèle de ce moulin, que nous avons été
à portée d’examiner, dit le rédacteur de la gazette
d’agriculture, eft réduit au pouce pour pied.
Le plan en paroît bien conçu , la. forme en eft
heureufe ; -l’exécution en grand de cette machine
efl, à la vérité, difpendieufe; mais les avantages
qu’elle préfente, paroiffent devoir compenfer les
premiers frais de conftruélion.
Sa figure en grand eft celle d’une tour prifma-
tique , élevée fur un polygone régulier de feize
cotés , circonfcrit en un cercle de 2.4 pieds de diamètre.
Cette tour doit avoir une de fes faces
tournée vers le nord ; chacune des quinze autres
regardera chacun des quinze autres vents principaux.
Elle eft furmontée par un. toit pyramidal
applati, couvert en plomb, & foutenu par feize
barres de fer verticales, de ©nze pieds de haut fur
un pouce d’écarriffage , le tout formant une lanterne
, fçrvant de couronnement à la tour. Oa
a placé dans cette lanterne un volant à huit ailes,
qui en occupe toute la capacité.
Ce volant a (on arbre vertical , & placé dans
l ’axe même de la tour. Cet arbre a environ vingt-
quatre pieds de hauteur ; iL fe termine vers le bas
par un pivot conique, qui trempe dans une cra-
paudine pleine d’huile, & vers le haut par un
pivot cylindrique qui tourne librement dans un
collet de cuivre.
Vers le tiers de la hauteur, à partir du pivot
inférieur, il porte une grande roue dentée horizontale
, qui communique le mouvement à deux
lanternes. Chacune de ces lanternes fait mouvoir
une meule j- & produit les autres mouvemens né-
ceffaires à l’engrénage & au blutage. A chacune
des barres qui portent le toît dont nous avons
parlé, on a pratiqué deux rainures dans toute leur
hauteur. Seize vannes qui peuvent gliffer dans' ces
rainures , s’élèvent ou fe baillent à volonté, & interceptent
ou laiffent paffer ceux des feize vents
qu’on juge à propos.
Le mouvement de ces vannes s’opère par le
moyen d’autant de crémaillères qu’il y a de vannes
, & chaque crémaillère eft menée par un pignon
, dont la tige paffe par dedans la tour, &
y reçoit une manivelle. Dans l’intérieur du moulin
, on a pratiqué pour le fervice des vannes une
galerie circulaire, dont le plancher eft à trois pieds
environ au deffous des manivelles, qui fe trouvent
par ce moyen à une hauteur convenable. Nous
avons dit que la grande roue fait mouvoir deux
meules ; elle peut n’en mettre qu’une feule en mouvement
, parce que le collet qui reçoit le pivot
fupérieur de l’arbre des meules, peut gliffer dans
deux couliffes, & s’approcher ou s’éloigner à volonté
de la grande roue, de manière que les fu-
feaux de la lanterne que porte l’arbre de la meule,
foient ou ne foient pas engagés dans les dents de
cette roue.
On peut donc, dans le cas d’un grand vent,
profiter des deux meules , & dans le cas d’un
vent médiocre ou de quelque réparation, n’en
faire aller qu’une. D ’ailleurs, le modèle eft affez
grand pour offrir aux yeux les rapports des différentes
pièces qui compofent cette machine. Le
fieur Michel Ackerman , bas officier invalide, s’èfl
joint au fieur Chaffeur, & ils ont éxécuté enfemble
le modèle en queflion.
Moulin de nouvelle invention , defliné à laver les
cendres des Orfèvres , par en fèparer, avec avantage
, les parcelles d’or & d’argent , par M.
Ra v i ss a .
Cet machine eft mife en mouvement par un
courant d’eau. Une grande roue à aubes verticales,
expofée à la percuffion du fluide, a fon arbre placé
horizontalement : on a pratiqué plufieurs filets de
vis autour de cet arbre, à partir de la roue à
aubes ; ces filets font entaillés dans l’arbre. On en
a fait autant vers le milieu de ce "même arbre ; &.
à fon extrémité oppofée à la même roue, on y
a adapté un rouet vertical garni de chevilles. Au
milieu de la machine eft un canal circulaire pratiqué
dans un maffif, qtu a la forme d’un tronc
de pyramide peu épais ; au milieu de ce maffif
s’élève un arbre vertical garni d’une lanterne ,
dont les fufeaux engrènent avec les filets de vis
pratiqués au milieu de l’arbre de la roue à aubes.
Cet arbre vertical porte une pièce de bois qui le
traverfe à angle droit, & dont les extrémités font
cylindriques ; cette pièce fert d’efïieu à deux roues
pefantes, qui peuvent rouler dans le canal circu- -
laire ; une vis d’Archimède , ayant l’une de fes
extrémités plongée dans l’eau, paffe obliquement
fur je grand arbre horizontal à l’endroit où font
pratiqués les premiers filets de vis dont nous avons
parlé. La vis d’Archimède, qui a extérieurement
la forme d’un cylindre, eft enveloppée en cet endroit
par une efpèce de ceinture , dans laquelle
on a pratique des dents en forme d’ailes de pigeon,
avec cette différence pourtant qu’elles font triangulaires.
Enfin, v is -à -v is le rouet vertical-dont
nous avons parlé, font deux mortiers avec leurs
pilons; la tige de chacun de ces pilons qui s’élève
verticalement, eft tenue par le bout d’un levier
de la première efpece, dont l’autre bout eft rencontré
fucceffivement par les chevilles du rouet
en queflion. Cela bien entendu, paffons à l’ufage
de la machine.
Les cendres que l’on veut laver, fe placent
d’abord en plufieurs tas fur la partie maffive qui
régné entre l’axe du_ tronc de pyramide & le
canal circulaire, dont nous avons fait mention. On
leve les vannes, l’eau paffe dans le courfier, fait
tourner la roue à aubes, & par conféquént l’arbre
horizontal qui la porte. Les deux filets de vis font
tourner, l’un, la vis d’Archimède, l’autre, la lanterne
du centre, l’arbre vertical &. les deux roues
qui y tiennent, & qui roulent dans le canal cir*
nal circulaire, dans lequel nous fupnoferons qu’on
a eu foin de verfer autant de mercure qu’il eft
néceffaire pour l’effet qu’on en attend. Enfin, le
rouet qui tourne en même.-temps que les autres
parties de la machine, attrape, par fes chevilles,
les queues des leviers qui tiennent aux pilons,
dont le jeu opéré la préparation des cendres. Cependant,
l’eau monte dans la vis d’Archimède
dont le dégorgeoir répond au milieu du maffif
qu’entoure le canal ; cetté eau humeéle les cendres
, les délaie , & leur donne affez de fluidité
pour qu’elles s’écoulent dans le canal , où elles
éprouvent , de la part des roues, la trituration
qui leur eft néceffaire, pour que les particules d’or
& d’argent qui y font adhérentes, s’en détachent
& s’amalgament avec le mercure. Lorfque le canal
eft trop plein, l’eau s’échappe par de petits trous
pratiqués au bord extérieur du canal, & entraîne
avec elle la partie la plus légère des cendres. Enfin ,
par le moyen d’un petit orifice pratiqué dans la