
le pied que par la tête. Quoi qu’il en foit, truand
cela arrive , il faut redreffer la lettre ; & pour prévenir
ces inconvéniens, le compofiteur doit s’accoutumer
à preffer un peu le 'pied de la lettre
contre la branche du compofteur, avec le pouce
de la main gauche, à mefure qu’il la porte dans
le compofteur; de même à chaque ligne qu’il met
dans la galée, il doit la preffer légèrement pax le
pied avec la réglette, ou avec le doigt du milieu
de la main droite.
On fe fert 4 e cadratins pour commencer les
premières lignes du texte & des alinéa.
Les cadra'tins fervent aufli pour les lignes de
lettres de deux,points, foit pour efpacer chaque
lettre d’un mot d’un titre, foit pouf juftifier les
lignes qui ne font pas pleines.
Dans des ouvrages d’arithmétique comme dans
les additions ou total de plufieurs fouîmes, on
fait ufage de cadratins pour les pofer en place de
chiffres, afin de faire remonter les chiffres d’un
même rang, les uns fous les autres.
Quand on emploie des cadrats, foit pour juftifier
la fin des lignes de matière, ou celles qui
doivent être entièrement blanches, on doit prendre
garde de ne, point mêler un cadrat de moindre
ou de plus grande épaiffeur avec ceux du même
corps, dont on veut remplir les lignes ; c’eft pourquoi
il faut paffer le pouce de la main gauche
deffus chaque cadrat qu’on met dans le compofteur
, & rejetter ceux qui ne feront pas de la même
épaiffeur à mefure qu’il s’en rencontre; autrement
cela feroit que les lignes iroient de travers. On
doit avoir la même attention pour les cadratins,
les demi-cadratins & les efpaces.
Il faut obferverde ne point mettre des cadratins
ou des demi-cadratins, encore moins des efpaces,
à la fin des lignes de matière qui fe trouvent courtes,
ou de celles qui font entièrement de cadrats;
car il arrive que ces demi - cadratins ou efpaces
venant à tomber, foit en corrigeant ou en deffer-
rant la forme, on eft en danger de caffèr des bouts
de lignes , en voulant les remettre.
Quant aux lignes de cadrats qu’on met au bas
des pages, on doit obferver de mettre toujours
les plus grands cadrats aux deux extrémités de ces
lignes.
Lorfqu’on compofe quelques titres, foit dune
première page, d’un chapitre , d’un article, &c, lef-
quels font toujours d’un caraâere de differentes
épaiffeurs de corps, on doit avoir foin de rendre
ces titres égaux à quelques lignes de la matière
du liv re , afin que cette page ne foit plus longue
ni plus courte que les autres; pour cet effet, il
faut prendre quelques lettres les plus epaiffes du
même corps dont on fait la matière du livre, comme
des m ou des 6*, arranger ces m tout le - long des
lignes que les titres contiendront, & rendre ces
titres bien juftes à une certaine égalité de ces m,
foit en diminuant ou augmentant les lignes de cadrais
qui fe trouveront dans ces titres, ou les juftifier
avec de minces réglettes. Autrement, fi ces
titres n’étoient pas bien juftifiés , cela feroit un
mauvais effet à .la retiration, en ce que les lignes
de matière ne fe rencontreroient point les unes
fur les autres.'
Quant au titre courant qu’on met au deffus
de chaque page d’un liv re , il doit être d’un caractère
différent de celui dont on fait le corps de
l’ouvrage ; on peut le divifer en deux quand il eft
trop long, en mettant la moitié fur les pages paires
, & l’autre moitié aux pages impaires.
Pour les chiffres, ceux qui font du nombre
pair doivent être au commencement de la ligne
du titre courant, & les impairs à la fin.
Les fignatures de chaque feuille que l’on dénote
ordinairement par les lettres alphabétiques, & qui
font pour fervir de guide aux relieurs, fe placent
en général aux pages impaires , jufqu’à celle qui
fait la moitié de la feuille ; ainfi, à un in-fol. qui
n’a que deux feuillets par feuille, on met au bas
de la première page la fignature feule A , à la première
page de la fécondé feuille on met B , 8c
ainfi de fuite.
La feuille en i/z-40. compofée de quatre feuillets,’
a pour fignature à la première page A ; à la troi-
fième, A ij. La première page de Ta fécondé feuille
in-40. fera donc marquée B , & la troifième B i j , & c.
A la feuille en in-8°. on met à la première page
A , à la troifième A i j , à la cinquième" A iij, à
la feptième A iv , de même aux^ autres en les
diftinguant par des lettres différentes.
Pour les feuilles en in-12, on met la fignature
aux pages 1 , 3 , 5 , 7 , 9, n , comme on vient
de le dire ; & ainfi des autres formats, en prenant
pour règle générale de placer toujours les fignatures
aux pages - impaires , jufqu’à celle qui fait
le milieu du cahier.
Si un ouvrage doit former plufieurs volumes
on <pbferve ordinairement d’ajouter à la première
page de chaque fèuilje, au commencement de la
ligne où eft la fignature, Tome ƒ , ou Tome I I , &c.
La réclame eft le dernier mot mis au bas d’une
page d’imprefiion, pour annoncer le premier mot
de la page fuivante ; les imprimeurs Hollandois,
& les Elzévirs, ont mis une réclame à la fin de
chaque page de leurs impreflions ; mais en France,
on ne l’emploie qu’à la fin de chaque feuille.
On imprimoit autrefois en cul de lampe des
titres > des fommaires, des _ fins de chapitres ou
d’ouvrages , &c. c’eft-à-dire , qu’on difpofoit les
lignés de façon qu’elles alloient toujours en diminuant
d’un & d’autre côté, & quelles aboutiffoient
en pointe ; mais le bon goût a profcrit cet ufage
gênant & ridicule.
Quand on imprime aâuellement un fous-titre de
feftion, de chapitré, de paragraphe, ou tel autre
qui a quelque longueur, on le difpôfe en fommaire,
c’eft-à-dire, de manière que la première foit tout-à-
fait pleine, & on rentre les füjvantes d’un cadratin
à leur commencement»
Le
Le fommaire d’un chapitre ou d’un liv re , qui en
eft le précis, doit être imprimé d’un cara&ère
différent du corps de l’ouvrage.
Les vignettes font de petits ornemens de gravure
en bois, en fonte, ou en cuivre, que l’on
met à la tête de quelque grande divifion d’un
livre. Il faut obferver que de femblables pièces
doivent toujours être placées au commencement
des pages impaires, quand on devroit laiffer une
page blanche.
Les fleurons, qui font aufii de petits ornemens
gravés, foit en bois, foit en fonte, fe placent
ordinairement à la fin d’une divifion d’un ouvrage
lorfqu’il y a peu de blanc. On met un cul de lampe
lorfque le blanc eft confidérable.
Les lettres grifes ou les capitales ornées de gravures
fe mettent au commencement d’un ouvrage,
& de fes parties ou divifions principales.
Le pajfe-par-tout s’entend, dans l’ufage de l’imprimerie
, de certains corps de lettres gravées en
bpis , ou compofées de petites vignettes de fonte,
dont le milieu étant percé & ne défignant aucune
lettre , donne la faculté d’y fuppléer par une lettre
de fonte telle que l ’on veut. Exemple :
Les guillemets repréfentent deux virgules affem-
blées , » ; on s’en fert dans l’impreflion pour dif-
tinguer une citation, d’avec le corps de l’ouvrage.
Ils font plus agréables à la vu e , que les lettres
italiques qu’on emploie aufli pour le même ufage.
Il y a des imprimeries où les guillemets font
liés enfemble ; mais dans celles où ils ne le font
point , on les imite à peu près par des virgules
renverfées.
•Les guillemets fe placent au commencement
de chaque ligne, & on ferme le paffage rapporté
par un guillemet dans un fens renverfé
Si une addition ou note marginale eft longue, on
l’imprime quelquefois en hache, c’eft-à-dire, qu’a-
près avoir rempli la marge on revient en équerre
au deffous du texte.
Quand on tranfporte les lignes de matière d’une
page pour faire entrer une addition en hache, on
doit obferver de laiffer les lignes où font les renvois
des additions à la même page où lefdites additions
en hache ont leur commencement.. Cependant
, s’il arrivoit qu’on ne pût pas mettré toutes
les additions dans la„même page où elles ont leurs
renvois, on peut porter leur fuite au commencement
de la page luivante ; mais alors il convient
Arts & Métiers. Tome III. Partie II.
de leur donner la même difpofition que celle ob-
fervée dans l’autre page.
Lorfqu’un ouvrage eft en deux langues,différentes,
on doit d’abord préfumer que la traduéfion
court plus loin que le texte original. Sur ce principe
on peut régler la difpofition d’un pareil ovh
vrage en deux manières.
La première, en faifant la colonne du texte original
en caraElere italique, & celle de la tradu&ion
en romain, l’un & l’autre du même corps, en ob-
fervant néanmoins de faire la colonne de traduction
d’une juftification plus large que la colonne
du texte.
Quand on fait un ouvrage en deux colonnes,’
d’une feule langue, comme font la plupart des
in-fol. & quelquefois les i/z-40. » on doit prendre
la juftification de ces deux colonnes égale ; & s’il
fe rencontre des additions dans un femblable ouvrage
, on doit les placer à chaque côté defdites colonnes.
Si on eft obligé d’en faire quelques unes en ha?
che ou hachure, ou doit laiffer le nombre des lignes
de ces colonnes égal, & prendre garde de ne
point tranfporter la fuite d’une colonne fur une
autre.
La fécondé manière de difpofer les ouvrages en
deux langues, eft de faire l’une & l’autre colonnes
de cara&ère romain ; obfervant d’imprimer la colonne
de traduâion d’un caraâère plus petit ou plus
gros, pour la diftinguer de celle du texte.
Dans le cas de pareilles difpofitions, on doit
toujours mettre du côté du chiffre la page de la
colonne de la même juftification, & ne s’en écarter
jamais ; autrement le défaut en feroit fenfible
à caufe de la rencontre des pages.
On ne fauroit donner de règles générales pour
la conftruéfion des premières pages d’un livre,
vu que les fujets diffèrent prefque tous les uns des
autres. Cependant, voici quelques obfervations
à cet égard.
i° . Les mots effentiels d’une première page ou
titre, doivent être du plus gros caraétère qu’il y
ait dans la page.
20. On doit rarement faire deux longues lignes
effentieîles un peu voifines , de même grofieur.
3 °. Il ne faut point faire fuivre deux lignes également
courtes au commencement d’une première
page ou d’autre titre; & lorfque la première eft:
courte, la fécondé doit être de la longueur de la
juftification de la page; fi au contraire la première
eft longue, la fécondé doit être courte.
A in fi, -les lignes des capitales doivent être l’une
courte , & l’autre longue alternativement & de
différente groffeur de cara&ère, fuivant la place
qu’on peut avoir.
40. Lorfqu’il arrive trois lignes courtes entre
deux longues toutes de capitales , on doit faire
la féconde un peu plus longue, & d’un cara&ère
plus gros que les deux autres , afin que la grof-
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