
leviers moins avantageux ; - il s’enfuit qu’il y a
une certaine longueur de palette où le pendule,
appliqué à l’horloge , décrit ;un certain a rc , aux
environs duquel la caufe de retard provenant
des plus grands arcs, & celle d'avancement qui
naît de l’augmentation de la force motrice, fe
détruifent réciproquement ; '& où par conféquent
il y a eompeïifation des inégalités du moteur.
C ’eft ce que l’expérience ■ confirme.
• Pour de pendule à fécondés, cette longueur eft
du demi - diamètre du rochet , lorfqu’il a trente
dents. .
Avant de fe fervir de la méthode précédente,
mon père avoit déjà tenté la même compenfation
par l’échappement à roue de rencontre. Son principe
capital a toujours été de ne recourir au
compofè, que quand le fimple ne peut fuffire :
mais il s'apperçut bientôt qu’avec la longueur de
palette requife , la roue à couronne ne pouvoir
donner un engrenage fiifftfant ; & cela , parce
que chaffant par un de fes côtés , elle agit en
quelque façon. ( ainfi qu’on l’a vu plus haut ) ,
comme fi. fon mouvement fe faifoit en ligne-
droite.,
. Je ne m'étendrai point fur les avantages de la
conftnuélion précédente, ni fiir l’exa&itude qu’on
en peut attendre ; j’aurois trop à craindre que
mon témoignage ne parût fufpech II me fuffira
de rapporter ce que M. de Maupertuis en dit
dans fon livre de la figure de la terre, pag. 173.
Voici fes propres termes : Nous avions un infiniment
excellent ; c étoit une pendule de M. Julien le
Roy, dont Vexaclitu.de nous a para merveilleufie
dans toutes les obfiervations que nous avons finîtes
avec. :
Recul.
C ’eft , dans l’échappement dit à recul, l’excès
de la force motrice tranfmife fur le régulateur,
qui, par fon;mouvement acquis, fait rétrograder
la roue de rencontre.
Dans l’échappement à recul & à palette, l’on
fait que l’axe de la roue de rencontre eft perpendiculaire
fur celui du balancier : & que la roue,
pouffant : par une de fes dents la palette du balancier
, lui communique le mouvement en lui
faifant décrire un arc appellé arc de levée ; & ,
après cette. levée , le balancier , ayant reçu du
mouvement, continue l’arc qui devient' cinq ou
fix fois plus grand. Pendant ce temps , la dent
diamétralement oppofée, qui eft la fuivante, pour
pouffer l’autre palette, fe trouve en adrion fur
e l le , & tend, par fon mouvement propre , à
retenir la vibration. Mais, comme le balancier a
acquis de la force pour continuer l’arc commencé,
il arrive que la palette oppofée qui doit fuccéder,
a obligé la roue de rencontre de rétrograder ;
c’eft ce qui forme le recul. ■
Ce recul eft en raifon compofée'* de la diredle
des arcs que le balancier décrit après la le vée,
& de l’inverfe du nombre des dents de la roue.¥
Le balancier, ayant fini fa vibration, fe trouve
ramené par le concours dé la roue de rencontre,
qui reprend fon mouvement diredt, & de la réaction
de fon reffort fpiral.
Dans cet échappement, la vibration du balancier
eft gênée par l’extrémité de la palette oppofée
à celle qui vient de décrire l’arc de levée ; d’où il
faut remarquer que le levier de réfiftance eft plus
court que la palette , puifqu’il n’eft, à caufe de l’obliquité
, que le finus de l’angle qu’elle forme fur
le plan de la roue ; de forte que ce levier étant
très-court •& très-puiffant pour faire rétrograder la.
roue de rencontre , & celle-ci au contraire n’ayant
que peu de force à l’extrémité de fon rayon pour
gêner la vibration , cet échappement eft celui qui
permet le plus puifTant régulateur. (M. Romilly.)
Échappement à repos. Deficription de Véchappement
des montres de M. Graham.-
Cet échappement eft compofé- d’un cylindre
creux A CD , pl. X I , fig. 23, entaillé jufqu’à l’axe
du balancier fur lequel il tourné , & d’une roue de
rencontre parallèle aux platines , dont les dents
élevées fur l’un des plans , répondent au milieu de
l’entaille du cylindre ; ces dents font de la grandeur
i de fon diamètre interne , à très-peu près, & elles
font écartées l’une de l’autre de tout fon diamètre
extérieur ; leur courbure doit être telle , que leur
force pour chaffer les deux bords ou lèvres de ce
cylindre, augmente en raifon des plus grandes ré-
fiftanees du régulateur , & que la levée ou l’arc
que le balancier parcourt, lorfque ces courbes lui
font appliquées , feit d’environ 36 degrés. Voici
l’effet qu’elles produifent.
Le cylindre D E K , fig» 22 , même pl. X I , étant
dans l’intervalle de deux dents, & la montre remontée
, l’une d’elles AP , par exemple , écarte au
moyen de fa courbe une des lèvres , jufqu’à ce
que lui ayant fait parcourir un arc de 18 degrés,
le point A foit arrivé en D , & la pointe P vers K ;
alors la lèvre K , comme il eft marqué par la ponctuation
, eft avancée dans la roue d’une quantité
égale à 18 degrés de l’arc cylindrique KD. Le point
A parvenu au point D , la dent échappe , & fa
pointe P tombe dans l’intérieur du cylindre, en
laiffant un arc de 18 degrés entre elle & la lèvre K ;
le régulateur continue la vibration fans aucun obf-
tacle , que celui du frottement fur fon cylindre &
f fur fes pivots.
Mais après qu’en cet état il a parcouru environ
un arc de 72 degrés , fa viteffe acquife s’étant con-
fumée à vaincre les frottemens fufdits, & à tendre
le reffort fpiral , dont la réfiftance n’a ceffé dé
s’augmenter, ce reffort réagir, & en fe débandant,
fait tourner en arrière le cylindre, & ramène l’entaille
: la dent chaffe enliiite la fécondé lèvre ,
comme la précédente ; ce qui ne fe peut faire fans
que la dent fuivante B fe trouve arrêtée par la
circonférence convexe du cylindre, jufqu’à ce que
par
par le retour de l’entaille, elle produlfe les mêmes j
effets que celle qui l’a devancée. Ainfi de fuite.
Cet échappement a un grand avantage fur celui
qu’on emploie dans les montres ordinaires; ceft
de compenfer infiniment mieux les inégalités de la
force motrice & du rouage. Cette excellente propriété
lui vient de ce que les pointes de la roue
de rencontre, en s’appuyant fur le cylindre & dans
fa cavité, laiffent le régulateur prefque libre ; de
forte que l’augmentation ou la diminution de la
force motrice, ne fait qu’augmenter ou diminuer
les arcs de vibration , fans en changer fenfiblement
la durée ; & que l’ifochronifme des réciproquations
du reffort fpiral , ou du pendule qui ofcille en
cycloïde , peut n’y fouffrir d’autres altérations que
celles qui font ôccafionnées par la quantité du frottement
fur le cylindre & dans fa cavité ; frottement
qui .change félon les différentes forces motrices.
Mais ces erreurs ne font pas comparables à celles
que les mêmes différences apportent dans les montres
, dont les échappemens font rétrograder les
roues.
L’échappement à cylindre a encore un avantage
comfidérable ; par fon moyen, le rouage, le
reffort, toute la montre eft moins fujette à l’ufure;
la roue de rencontre ne rétrogradant pas, il en
réfulte bien moins de frottement fur les pivots,
fur les dents "des roues & des pignons.
Plufieurs défauts obfcurciffent eii quelque forte
toutes ces belles qualités, & font que ces fortes
de montres, & en général toutes celles qui font
faites fur les mêmes principes, ne foutiennent pas
toute la régularité qu’elles ont quand elles (ont
récemment nettoyées ; d’abord il fe fait, comme
je l’ai dit, un frottement fur la portion cylindrique
qui y produit de l’u fure, & par conféquent
des variations dans la jufteffe. Il eft vrai q ue ,
pour rendre ce frottement moins fenfible, on met
de l’huile au cylindre; mais par-là, le mouvement
de la montre devient fufceptible de toutes
les variations auxquelles ce fluide eft fujet.
Mon père a imaginé un moyen de remédier en
partie à. ces accidens, c’eft de placer les courbes
de façon qu’elles touchent la circonférence du
cylindre, & fes lèvres à différentes hauteurs, en
les éloignant plus ou moins du plan de la roue ;
de façon que ( pl. X I , fig. 23 ) , fi l’une vient
s’appuyer en A , par exemple, fa voifine agiffe
en G , une autre en D , &c. par-là , fi le rochet
a treize, les altérations dans la régularité , eau-
fées par l’ufure, peuvent être diminuées dans le
rapport de treize à l’unité ; mais il faut convenir
que cela rend cette roue plus difficile à faire.
Echappement des pendules d fiecondes de M . Graham.
On fait que les petites ofcillations du pendule
approchent plus de l’ifochronifme que les
grandes, & qu’elles font en même temps moins
iujettes à être dérangées par les inégalités de 1r
force motrice.
Ans & Métiers. Tome III. Partie /.
Pour jouir de ces avantages, Graham allonge
confidérablement les bras de 1 ancre, auxquels
il fait embraffer environ la moitié du rochet,
& réferve en outre une diftance (p/. X I ,
fig. 21), A B , de la circonférence de ce rochet
au centre de mouvement de 1 ancre : de plus ,
les parties C D , E F , font des portions de cercle
décrites du centre B.
Quand la roue a écarté, par exemple, le plan
incliné D P , que lui oppofoit un des bras-, l’autre
branche lui préfente la portion de cercle E F ; de
façon que la dent repofant fucceflivement fur des
j points toujours également diftans du centre de
mouvement B de l’ancre, le pendule peut achever
fa vibration ,fans que le rouage rétrograde, comme
avec l’ancre du dofteur Hook.
Le témoignage avantageux que MM. les aca-*
démiciens qui ont été au Nord, ont rendu à la.
pendule de M. Graham, ne permet pas de douter
que cet échappement ne foit un des meilleurs,
quoiqu’il paroiffe fujet à beaucoup de frottemens.
On pourroit peut-être reprocher à 1 auteur le
retranchement des courbes compenfatrices pratiquées
fur les faces de l’ancre ordinaire. A cela
il répondroit fans doute, que les arcs étant extrêmement
diminués, ces courbes deviendroient
fuperflues. , ,
En effet, M. de Maupertuis a obierve quen
retranchant la moitié du poids moteur de cette
pendule, ce qui réduit les arcs de quatre degres
vingt minutes à trois degrés, ces grandes différences
ne caufent qu’un avancement de trois le-
condes & demie à quatre fécondés par jour ;
cette courbe feroit donc affez inutile, & moralement
impoffibîe à conftruire exa&ement.
Après avoir donné'la defeription de ces différé
ns échappemens de montre & de pendule , ot
après avoir fait mention des avantages & des
inconvéniens de chacun d’eux en particulier, ce
feroit ici le lieu de déterminer ceux qui font les
meilleurs , & qui doivent être employés préférablement
aux autres. v
Mais, fi la chofe eft facile par rapport a ceux
des pendules, l’échappement de M, Graham, &
celui à deux verges perfeéfionné par mon pere , U-
tisfaifant l’un & l’autre très-bien à tout ce que Ion
peut exiger du meilleur échappement ; il n en eft
pas de même à l’égard des échappemens de montre
; car, quoique l’échappement à roue de rencontre,
& celui de M, Graham, ou a cylindre,
réunifient diverfes propriétés avantageufes , ils
font encore éloignés de la perfedtion requife ,
leurs avantages & leurs inconvéniens femblent
même tellement fe balancer, qu’il paraît que, fi
l’un doit être préféré à l’autre-, ce n eft pas qu U
procure aux montres une plus grande jufteile,
mais parce que celle qu’il leur procure eft plus
durable & plus confiante.
En effet, on ne peut difeonremr que les montres
à échappement à cylindre , n aillent «tvec