
facilement par les nombres de cette fonnerie. On
concevra de même que comme la fonnerie des
heures ne frappe que 78 coups en douze heures,
la roue de chevilles de cette fonnerie fera par tour
du chaperon un nombre de tours , q u i, multiplié
par celui de fes chevilles, fera encore égal à 78.
Nombre des roues de cette pendule. Mouvement.
Barillet. 84— -14 1 I
2e roue. . . 77«— 7
1I
3 roue. T . . . . 72— 6
I roue de champ. . . : 60— 6
j
roue de rencontre I 31— 2
! verge des pa-
| lettes.
Pendule : : . ,
Sonnerie des heures•
Barillet. 84— 14
' !
2e roue . i . 78— 8
I j — 8 chevilles:
roue de chevilles. 56— 7
1 -
roue d’étoquiau. ; . 56— 6
, , I roue du volant : ; ; : . 48— 6 pignon du volant.
Sonnerie des quarts.
Barillet. 84— 14
11 a e roue. . . 72— 8
I 10 chevilles:
roue de chevilles. 60— 6
1
. , 1
roue d’étoquiau. . . 56— 6
I ■ roue du volant . . ; . . 48— 6 pignon du volant.
Montre ou pendule à répétition,
C ’eft une montre ou pendule qui ne fonne l’heure
& les quarts, &c. que lorfqu’on pouffe le pouffoir,
pu que l’on tire le cordon.
On doit cette invention aux Anglois ; ce fut en
1676 , vers la fin du règne de Charles I I , qu’un
nommé Barlou inventa les pendules à répétition.
Cette nouveauté excita l’émulation de la plupart des
horlogers de Londres , qui s’attachèrent à l’envi à
faire des pendules de cette efpèce : ce qui en pro-
duifit en peu de temps un très-grand nombre conf-
truites de toutes fortes de façons.
On continuoit toujours à faire de ces pendules j?
lorfque fur la fin du règne de Jacques I I , le même
Barlou ayant imaginé de faire des montres de la
même efpèce,, & en ayant en conféquence fait faire
une par M. Tompion , le bruit courut parmi les
horlogers, qu’il vouloit la préfenter à la cour, pour
obtenir un privilège exclufif. pour ces fortes de
montres. Là-deffus quelques-uns d’entre eux ayant
appris que Quare, un des plus, habiles horlogers-'
que les Anglois ayent jamais eu , avoit inventé
quelque chofe de femblable , ils le follicitèrent de
s’oppofer au privilège de Barlou. Ils s’adrefferent
donc tous les deux à la cour ; & une montre de
l’une &. l’autre conftruéfion ayànt été préféntée au
roi dans fon confeil, le roi après avoir fait l’épreuve
de l’une & de l’autre, donna la préférence à celle
d eM .Q uare ; ce qui fut rendu public dans la gazette
de Londres.
Voici la différence de ces deux répétitons : dans
celle de Barlou on faifoit répéter la montre en pouffant
en-dedans deux petites pièces fituées l’une d’un
côté de la boîte , l’autre de l’autre. La première
faifoit fonner les heures -, & l’autre les quarts ;
dans celle de Quare une feule cheville fituée près
du pendant fervoit à ces deux effets ; car, eh la
pouffant comme cela fe fait encore aujourd’h u i, la
montre fonnoit l’heure & les quarts.
On a fait des pendules & des montres à répétition
de tant de conftruéfions différentes, que ce feroit
un grand travail que d’entreprendre de donner
une defcription de chacune en particulier. On trouvera
les détails de la mécanique des pendules &
montres à répétition dans l’explication ci-après des
planches X I I , X I I I des planches X X IX , X X X
& XX X I ; nous donnerons feulement ici la défi»,
cription d’une pendule à répétition.
La planche X I I repréfente une pendule à répétition
, dont le cadran eft ôté ; au moyen de quoi
on voit toutes les pièces delà cadrature. La fie. 31
repréfente le calibre de Cette répétition. ABCDE
font les roues du mouvement , comme dans les
pendules ordinaires, & FGH I, celles du rouage de
la répétition ; les roues G H , & le volant ne fer-;
v en t, comme dans toutes les fonneries, qu’à ra-,
leritir la vîteffe du rouage.
Le cercle 7 9 , qui repréfente la grande roue du
rouage, d’un côté porte 12 chevilles , 1 , 2 , 3 »
& de l’autre que l’on ne voit pas , trois feulement.
Ces 12 chevilles fervent pour faire fonner les
heures ; les trois autres pour faire fonner les quarts :
le rechet F , eft adapté à un arbre de barillet, dont
l’extrémité formée en quarré , paffe à travers la
platine
platine des piliers p p , figure 32 \ & porte la
poulie b : il faut fuppofer cet arbre perpendiculaire
au plan de la platine de deffus D D , & entrant
dans un barillet attaché fixément à celle des piliers
PP : ce barillet contient un reffort, qui eft accroché
à l’arbre & au barillet, de façon qu’en tournant
l’arbre ou le rochet dans le fens 3 , 2 , 1 ,
figure 31 , on bande le reffort. Le rochet F eft
adapté avec la grande roue 79 , comme la fufée
d’une montre avec fa grande roue ; & au moyen
de l’encliquetage, il peut, lorfque l’on bande le
reffort , tourner de 3 en 2 fous la roue ; mais
lorfque le reffort fe débande , tournant alors en
fens contraire de 2 en 3 , il entraîne la roue avec
lu i , & par ce moyen, les chevilles 1 , 2 , 3 . , &c.
leve la bafcule K , qui fert à faire frapper le marteau.
K n’eft que le plan dè cette bafcule ; on la
voit mieux en BB , figure 32, où celle-là & celles
des quarts font adaptées fur leurs tiges. Venons à
la cadrature.
On la voit repréfentée en détail planche X I I I ,
dans les figures 33 & 34.
T , figure 33, eft la chauffée ou roue de chauffée ;
cette roue fait un tour par heure, & porte l’aiguille
des minutes. Sur cette roue T r , eft placé fixément
le limaçon des quarts Q & q ; fur ce limaçon eft
joint la furprife R & r , qui y eft retenue par une
virole 4 , 4 , figure 34 : on en verra l’ufage plus
bas. X a: , eft la roue des minutes , A eft l’étoile
qui fait fon tour en 11 heures ; on en voit le profil
en a , figure 34. Z & ç , eft le fautoir ou valet
qui fait échapper promptement une dent de l’étoile
à chaque heure. Sur l ’étoile A , eft adapté fixément
le limaçon des heures B. D eft le rateau ou
la crémaillère qui eft mue au moyen du pignon E ,
fixé fur la poulie G , & dont g e i , eft le profil. M L
eft la main ; & m l , fon profil.
La figure 34 repréfente la platine dont on a ôté
toutes les pièces, & où on voit feulement leurs
places ; la figure 34 , n°. 2 cette même platine vue
de profil avec les chevilles fur lefquelles portent les
pièces. La place de chaque pièce eft exprimée par
une ligne ponétuée qui indique la cheville fur laquelle
elle doit être pofée ; 3 & 4 , figure 34 , font
deux refforts. Suppofant toutes ces pièces remifes
fur leur platine , comme dans la figure 32, nous
allons expliquer leurs effets.
Avant cependant d’entrer dans aucun détail là-
deffus , il eft bon de fe rappeller quels font les effets
que la pendule à répétition doit produire : ils font
au nombre de quatre : il faut, lorfque l’on tire le
cordon a i°. que la pendule fonne ; 20. qu’elle fonne
l’heure ; 3 °. qu’elle fonne aufli les quarts , fi elle en
doit fonner, félon l’heure marquée par fies aiguilles ;
4 ° . enfin, il fautqu’ayant une fois répété l’heure juf-
t e , elle continue de le faire tant que la pendule ira.
On v& voir comment les pièces que nous venons
de décrire , par leurs conftruétions & leurs difpofi-
tions refpeâives , exécutent tous ces effets..
En tirant le cordon V V , attaché à la poulie G ,
Arts 6* Métiers. Tome III. Partie /.
on la fait tourner de G vers D ; cette poulie entrant
quarrément, comme nous l’avons dit, fur l’arbre de
barillet, elle ne peut tourner fans qu’il tourne aufli
dans le même fens , c’eft-à-dire, de 3 en 2 , &c.
figure 31 ; mais c’eft le fens dans lequel il bande le
reffort, & dans lequel il peut tourner indépendamment
de la roue 7 9 , même figure : par conféquent
cette roue reftera fixe, & le reffort fera bandé d’une
quantité proportionnelle à l’arc parcouru par la
poulie ; ainfi plus -cet arc fera grand , plus il fera
bandé ; maintenant fi on lâche le cordon , le reffort
en fe débandant fera tourner l’arbre de barillet en
fens contraire, & conféquemment la roue en même
temps qui parcourra, par ce moyen un arc égal à
celui que la poulie avoit parcouru en fens contraire
par le mouvement du cordon. Les chevilles
rencontrant alors la bafcule du marteau des heures,
le fera frapper fur le timbre. D’où l’on voit t°. comment
en tirant le cordon on fait fonner la pendule.
Pour concevoir enfuite comment elle fonne un
nombre de coups déterminés, on remarquera^ que
le rateau D , engrene dans le pignon E , adapté à
la poulie ; qu’ainfi on ne petit la faire tourner fans
faire mouvoir auffi le rateau , & que l’arc qu’il
décrit eft toujours proportionnel à l’efpace parcouru
par la poulie. Par conféquent que s’il parcourt un
grand arc , la poulie parcourra un grand efpace ; le
reffort fera beaucoup bandé , & en fe débandant, il
fera parcourir à la roue 7 9 , figure 3 1, un grand
arc ; ce qui fera paffer un plus grand nombre de
chevilles devant la bafcule, & la fera par confisquent
frapper un nombre de coups toujours proportionnel
à l’arc parcouru par le rateau. Pour faire
donc que ce nombre de coups foit diffèrent & toujours
femblable à l’heure marquée , la queue H H ,
du rateau, lorfqu’on tire le cordon, va s’appuyer
fur le degré B , du limaçon des heures, de façon ,
par exemple , que lorsqu’elle porte fur le degré
D D , du plus grand rayon , la poulie a décrit un
petit arc ; le reffort a été peu bandé, & en fe débandant
il fera parcourir un arc à la roue , tel qu’il
ne paffera qu’une cheville fur la bafcule du marteau
, qui en conféquence ne frappera qu’un coup.
Si Tort fuppofe au contraire que le limaçon foit
dans une autre fituation, telle, par exemple, que
la queue du rateau s’enfonce jufque dans le degré
00, du plus petit cercle ; alors le reffort fera bandé
tout ce qu’il peut l’être, & eu fe débandant il fera
parcourir à la roue un efpace tel que les 12 chevilles
paffetont toutes fous la levée de la bafcule
du marteau , & feront en conféquence fonner ix
coups : d’où il eft clair , i°. qu’en tirant le cordon ,
la pendule fonnera ; 20. qu’elle fonnera un certain
nombre de coups déterminé par le limaçon des
heures. Pour que ce nombre de coups foit toujours
égal à l’heure marquée par l’aiguille , l’étoile faute
d’une dent toutes les heures au moyen de la cheville
K , fixée fur la furprife. Ainfi fuppofant qu’il
foit midi & demi à là pendule, &. qu’elle aille dans
une demi-heure, la furprife fera fauter l’étoile d’une
N n