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pèche de s’en écarter , lui permettant feulement de
tourner.
Lorfque l’on remonte les montres, on fent un
arrêt qui empêche de remonter le reffort plus haut,
& par conféquent de rien forcer. Voici comment
cet effet fe produit. La platine N N , fig. 8 , planche
X X V I I , porte la pièce ou bras b mobile fur le
piton B. Ce bras peut feulement s’approcher ou
s’éloigner de la platine. Le reffort r tend continuellement
à l’en éloigner.
Lorfqu’on remonte la montre , la chaîne H ,fig-g,
pi. X X V I I , qui, a&uelleraent, entoure le tambour
A , s’applique dans la rainure" de la fufée F , en
commençant par la bafe, 8c finiffant au fommet ;
pour lors, la chaîne agit fur le bras b 9 fig. 8 , &
l’oblige de s’approcher de la platine. Continuant à
tourner la fufée, le crochet G , fig. g , qu’elle porte,
vient arcbouter contre le bout b du bras , fig. 8, ce
qui arrête l'effort de la main, 8c avertit que la montre
eft remontée en haut.
Lorfque la fufée eft entraînée par le reffort ou
moteur, la chaîne s’applique de nouveau fur le
barillet, & le'reffort r 9 fig. 8 , éloigne le bras b ,
qui permet au crochet G de la fulée, fig. g , de
pafftr entre lui & la platine.
On appelle garde-chaîne les pièces b , B r , fig. 8,
qui empêchent de trop remonter la montre.
Le reffort, fig.'io , pl. X X V I I , fait voir le moteur
d’une montre dans fon état naturel & développé
; il fe met dans le barillet ou tambour A ,
fig- 9 ■
Pour le faire entrer dans le barillet 9 on fe fert
•d’un arbre portant un crochet, qui agit fur le bout
intérieur du reffort, lequel porte une ouverture
pareille à celle o du bout extérieur , fig. io. Ainft,
tournant cet arbre , les fpires du reffort fe reffer-
..rent & s’approchent, & on leur fait occuper un
petit volume capable d’entrer dans le barillet A , ,
fig.g. Un bout de l’arbre a, fig. g , porte quarrément
une roue R , qu’on appelle roue de vis fans-fin ;
elle doit être de l’autre côté du barillet ; mais comme
elle n’auroit pu être v u e , on l’a repréfentée
deffus, comme on vo it, pour en mieux faire fentir
l’ufage. Les dents de cette roue entrent dans les pas
de la Vis fans fin V , fig. 4 , pl. XXVI. C ’eft au
moyen de cette roue R , fig. g , & de la vis V ,
fig. 4 , que l’axe du barillet refte immobile, tandis
que le barillet tourne & que le reffort fe monte,
félon que l’y. oblige la fufée ; & qu’il fe développe
enfuite par fa force naturelle, qui tend à prendre
fa première fituation. -Pour cet effet, un des bouts
du reffort s’accroche à l’arbre immobile a , fig. ç>,
& 1’ autre tient au barillet A. Par conféquent, celui-
ci tourne félon qu’il eft entraîné par le reffort.
Ainfi les fpires du reffort s’enveloppent l’une fur
l’autre , lorfqu’avec la fufée on fait tourner le barillet
, & avec lui le bout 0 , fig. 10. Ainfi de fuite.
Le bout extérieur du reffort eft détrempé pour
faire l’ouverture 0, fig. 10 ; ce qui le rend fujerà
ftéehir près de Pendroit où il eu accroché ; & à
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frotter centre les fpires de ce reffort. Pour y obvier
, on fe fert d’une pièce qu’on appelle barrette.
Cette pièce traverfe le barillet dans fon épaiffeur,
à 60 d ègrés environ du point de la circonférence
intérieure du barillet où eft placé le crochet. Elle
s’applique fur la lame du reffort, à l’endroit où elle
eft trempée ; & c’eft de ce point que l’on compte
l’aéiion du reffort : de même que celle du reffort
fpiral du balancièr des montres fe compte de la
fente du rateau.
La vis fans-fin V porte un bout quarré, au moyen
duquel on peut faire tourner l’arbre du barillet, &
donner plus ou moins de jenfion au reffort.
P L A N C H E X X V Ï I I ,
Montre à réveil, & Montre à équation.
Cette planche j & fon explication, ont été tirées
du livre de M. Ferdinand Berthoud. '
Les montres à réveil font difpofées de façon 9
qu’une heure étant donnée , un marteau frappe fur
un timbre, & fait un bruit capable de réveiller. Le
marteau eft mis en mouvement par un petit rouage
particulier, fur lequel agit un reffort. Lorfqu’on
veut que le réveil frappe, on fait tourner le cadran
A , fig• 1 » pl- X X V I I I , jufqu’à ce que l’heure à
laquelle on veut s’éveiller, fe trouve fous la pointe
E de l’aiguille des heures. On remonte le reffort
du réveil, 8c on laiffe marcher la montre.
Lorfque l’aiguille des heures eft parvenue furie
grand cadran à l’heure marquée par l’aiguille fur
le cadran A , une détente qui communique au cadran
, donne la liberté au petit rouage de tourner ,
& de faire frapper le marteau fur le timbre. Il y a
différens moyens mis en ufage pour faire dés réveils
, mais celui de tous qui eft le plus fimple,
le plus facile à exécuter, & qui, médiocrement fait,
eft le plus folide , eft celui dont on va voir la def-
cription, & que repréfentent les fig. 1, 2 , y , 4.
B , fig. 2 , eft le barillet ou tambour du mouvement.
A , la roue de fufée. F , la fufée. S , la chaîne.
G , le crochet qui arrête le garde - chaîne. C , la
grande roue moyenne. D , la petite roue moyenne,
E., la roue de champ ; & R , fig. 4 , la rpue de rencontre
ou d’échappement.
Les roues C 8c R , fig. 3 , font les roues de cadran.
Voilà toutes les parties d’une montre ordi-
; naire, femblable à celle décrite ci-deyant; il. n’eft
donc pas.befoin de répéter cette defcription. Nous
nous arrêterons fimplement à ce qui regarde le
réyèil.
La roue G , fig. 2, eft la première roue de réveil
; elle eft portée par l’axe m, (ùr lequel eft fixé
le crochet N , qui agit fur l’encliquetage porté par
la roue G.
La platine, fig. 4 , s’applique fur celle fig. 2 , qui
porte les piliers ; ce qui forme la cage dans laquelle
fe meuvent les roues de la fécondé figure. Cette
platine, fig. 4 , ainfi mife, l ’axe m paffe dans le
trou du barillet B , fig. 2 , enforte que foii crochet
H O R
N entre dans l’oeil intérieur du reffort ou moteur
du réveil contenu dans le barillet. Ainfi, lorfqu’on
remonte cet axe, le crochet qu’il porte tend le reffort
, dont le bout extérieur eft attaché au bord extérieur
du barillet; & lorfque le reffort ramène le
crochet ou axe N & le rochet m, celui-ci agit fur
le cliquet porté par la roue G, & l’oblige de tourner,
ainfi que la rpue n portée par le pignon g , & dans
lequel elle engrène, 8c fait par conféquent aufii
.tourner le pignon ƒ c ; fur celui-ci, eft fixée la roue
ou rochet R , qui eft pofé fur l’autre côté de la platine
, fig. 3 , de même que la roue n. Les pivots de
çes roues tournent dans les trous du pont H.
Les dents du rochet R d’échappement, fig. 3 ,
agiffent alternativement fur les leviers a , b , qui
fe communiquent le mouvement réciproquement,
au moyen des dents que ces leviers a , b , portent.
Le levier a eft fixé. & mis quarrément fur le pivot
, prolongé p , du marteau du réveil M , fig. y.
. Ce marteau eft mobile , & fe pofe en I , fig. 2,
& paffe fous le barillet B du mouvement.
L’autre levier b fe meut fur une broche que porte
la platine, fig. 3. :
Ces deux leviers a 8c b étant mis en mouvement
par le rochet R , on voit que le marteau M ,fig. 2,
tournera , allant & venant alternativement de côté
& d’autre ; & que fi l’on place en M & M un corps
fonore, comme, par exemple , un timbre , ce marteau
le,fera fonner avec une force relative à l’ef-
pace que le marteau parcourra, à la maffe du marteau
à la force du moteur ou reffort ; enfin , à la
grandeur du timbre.. Le bruit que doit faire un rév
e il, dépend dpncrde ces: différentes chofes , & de
la manière dont la force du reffort fe communique
au moteur.
La pièce A , fig. 3 , eft portée quarrément par le
pivot pro longé, de l’axe ou arbre m9 fig. 2. Ce quarré
ou pivot, paffe au cadran , & fert à remonter le
réveil. Cette pièce porte une dent, dont l’ufage eft
de régler le nombre de tours dont on doit remonter
le reffort du réveil. ■
_ - La petite roue F , fig. 3 , porte trois dents , qui
n’occupent qu’une moitié ou partie de la circonférence
; enforte. que fi l’on fait tourner la dent de
la pièce A , elle entrera alternativement dans les
vides des dents de la roue F , & cela, jufqu’à ce
que cette roue F préfente la partie où il n’y a pas
de dents. Pour lors , la dent de la pièce A ne pourra
plus tourner, & ce reffort fera remonté. Enfin,,
lorfque le reffort fe développera, il ne tournera
qu’au point où la dent de la pièce A viendra pofer
fur le bord de la roue.
La roue F , fig. 3 , tourne fur une broche ou vis
portée par la platine. Le reffort, ou pièce G , preffe
cette roue F , de manière qu’elle ne tourne qu’à
frottement, lorfqu’elle y eft obligée par la dent de
la pièce A. Voyons maintenant comment le rouage
& le moteur font retenus lorfque le reffort eft
monté , 8c par quel moyen le réveil part à une
heure précife à volonté.
H O R 413
Le levier b , fig. 3 , porte la partie angulaire 1 ,
2 , dans laquelle entre l’angle d , formé fur le bras
de la détente d, f 4 , mobile en f . Le bras, ƒ 4 ,
vient pofer fur une plaque p , fixée fur un canon
qui entre à frottement fur celui de la roue C de cadran
; cette plaque p fait donc un tour en douze
heures.
Pendant tout le temps que le bras, f 4 , appuie
fur le bord de la plaque p , les leviers a 8c b étant
retenus par l’angle d de cette détente , ne peuvent
tourner, ni le marteau frapper. La plaque p a une
entaille 0 , laquelle étant parvenue à l’extrémité 4
de la détente d 9 f 4 , fert à y laiffer defcendre le
bras ƒ 4 , lequel, preffé par le reffort q , ainfi que
par le plan incliné de l’angle 1 , 2 , ne tend qu’à
entrer dans l’entaille o , dès qu’elle fe préfente. Pour
lors , le bras d s’éloigne de l’angle 1 ,2 du levier ;
celui-ci tourne parce moyen de côté & d’autre,
félon que l’y oblige le rochet R ; ainfi, le marteau
frappe fur le timbre.
- Le cadran A , fig. 1 , eft divifé en douze parties ;
il fe fixe quarrément furie canon de la plaque p ,
fig. 3 , laquelle tourne , comme je l’ai d it , avec la
roue du cadran.
L’entaille 0 de la plaque p , fig. 3 , fe préfente âu
bras 4 ƒ , à l’inftant que les douze heures du petit
cadran fe trouvent dans la ligne de fix heures du
grand ; ainfi, chaque fois que le cadran A , fig. 1 ,
fait un tour , fi le réveil eft monté , il marchera au
moment que le chiffre 12 fe trouvera à la ligne de
fix heures. Or j fi dans cette pofition on met la petite
pointe de l’aiguille des heures (cette,aiguille eft
diamétralement oppofée à la grande aiguille ) fur
le chifre 12 du cadran A , l’aiguille des heures marquera
midi fur le grand cadran , tandis que les
douze heures du petit cadran feront diamétralement
oppofées à celles du grand ; ainfi, le réveil partira
à midi ; jufqu’à cet inftant , l’entaille o ,fig. 3 , fe
-préfente au bras 4 f .
Le réveil part , comme on vient de le v o ir ,
chaque fois que le chiffre 12 fe trouve avec la ligne
de fix heures du grand cadran ; ainfi , l ’heure à
laquelle doit frapper le marteau, dépend de l ’intervalle
qu’il y aura du chiffre 12 du cadran A ,
fig. 1 , à la pointe E de l’aiguille c a r , on a vu
qu’en mettant la pointe E de l’aiguille fur le chifre
1 2 , le réveil part lorfque l’aiguille des heures arrive
fur le midi. Si donc on met la pointe E de
l’aiguille fur le chiffre 1 du cadran A , cela rétrogradera
d’une heure le cadran ; ainfi , lorfque l’aiguille
des heures fera fur midi, la pointe de l’aiguille
étant fur le chiffre 1 du cadran , il faudra
que l’aiguille des heures parcoure une heure du
grand cadran ; pour lors , le chiffre 12 du cadran
A , fera dans la ligne de fix heures , 8c le réveil
partira.
C’eft par un femblable raifonnement qu’on verra
que mettant la pointe E de l’aiguille fur le chiffre 3,
lorfque l’aiguille des heures fera arrivée fur le
midi, le cadran de réveil préfentera le chiffre 3