
Ces barres de fer feront affez longues pour être |
repliées aux deux bouts, en façon d’équerre, pour j
décliner & defcendre de deux pouces au moins au
deffous du bord de la cheminée , & enfuite s’étendre
horizontalement & directement à leur pofition
de cinq ou fix pouces, ou plus, félon la grandeur
de la cheminée, étant terminées, par un bec recourbé;
enfin elles doivent faire le même effet
repréfenté par le profil d’un côté de la cheminée.
Les fupports étant bien arrêtés fur le châflis,
il faut l’appliquer fur l’ouverture du tuyau de la
cheminée, & le fixer des quatre cotés avec autant
de crampons de fer repliés de façon qu’ils em-
braffent le châflis & l’épaiffeur du mur de là chemin
2e, & qu’ils defeendent en dedans & en dehors,
de 8 ou io pouces, pour être enfuite arrêtés avec
des clavettes qui paffent de part & d’autre.
C ’eft pour cela qu’on aura l’attention de faire
les trous des crampons vis-à-vis l’un de l’autre ;
ces crampons auront la même épaiffeur & largeur
que les bandes qui compofent le châflis.
A l’égard de la couverture, elle-doit être de
fer blanc ou de tô le , en figure longue & en dos
d’âne , reffemblant au couvercle d’un bahu, après
y avoir fait deux trous fur le fommet, qui répondent
à ceux qui ont été faits au milieu des deux
fupports; il faut la placer fur l’ouverture de la
cheminée, de façon qu’elle porte également fur les
quatre bouts des deux fupports, à égale diftançe
de chaque côté ; & afin que la violence des vents
ne puiffe pas l’enlever, il faut l’attacher avec deux
grands clous d’un pouce de diamètre ou environ,
dont, la tête fera en vis : on les fait paffer par
deffous la couverture, dans les trous qui y ont été
faits exprès , & on les introduit dans ceux qui font
au milieu des fupports ; enfuite il faut les arrêter
par deffous avec des clavettes, & par deffus la
couverture avec leurs écroux.
L’auteur ne dénote point précifément la mefure
de .cette converture, parce qu’elle doit être faite
fuivant la longueur & la largeur du tuyau de la
cheminée: il fuffit de favoir qu’elle doit déborder
de tous côtés, de 5 ou 6 pouces ; parce que,
comme la fumée fe dilate naturellement lorfqu’elle
eft parvenue au fommet du tuyau, elle trouvera
dans la largeur & la concavité de la couverture,
affez d’efpace pour cela, & en même-temps pour
s’exhaler librement par les bords.
On comprendra facilement qu’il faut que la couverture
delcende plus bas que le bord de la cheminée,
afin d’en interdire l’entrée au v en t , à la
neige, à-la pluie & à la vibration des rayons du
foleil. Lafig. ƒ, pl.du fumijle9t. I I des grav. mettra le
leéfeur mieux au fait que le détail que nous venons
de faire. Les différentes parties de la couverture
y font marquées ; comme le châflis appliqué
fur la cheminée ; les crampons du châflis, les deux
fupports pour foutenir la couverture ; les deux
grands clous avec un écrou par deffus, & fa clayette
par deffous, pour arrêter la couverture ; les
deux fupports appliqués furie châflis, leprônl dhirt
côté de la cheminée avec fon fupport & ion crampon
, la couverture, la cheminée couverte.
Defcription d'une cheminée qui ne fume point, pratiquée
en Flandres che^ les gens de cabinet.
Les avantages qu’on retire de l’ufage des cheminées
de Flandres, font affez confidérables pour
mériter qu’on en faffe un détail circonftancié.
Figurez-vous'une petite cheminée de cabinet,
ou d’une petite chambre d’étude, telles qu’on les
confirait en plufieurs endroits, mais plus communément
en Flandres ; dans laquelle on a pratiqué ,
par le moyen d’un cercle c ; fe r , une efpèce de
fourneau, qui, outre les prérogatives d’échauffer
confidérablement une chambre avec fort peu de
bois, conferve encore celles d’un poêle de fonte,
fans en avoir les incommodités, par la température
de la chaleur qui s’entretient toujours au même
degré, fans crainte qu’elle porte à la tête la moindre
incommodité: outre ces avantages ,il a aufli celui
d’exclure totalement la fumée de la chambre.
Pour en venir à l’exécution , il faut placer au milieu
de la cheminée , fur la même ligne de fes
jambages, un cercle de fer dont le diamètre contiendra
les deux tiers de la largeur de la cheminée
; ce cercle doit être fermé feulement jufqu’à
la fixrème partie de fort diamètre , dont les deux
bouts étant ouverts , forment les deux pieds-droits
pour foutenir le fourneau : ce cercle doit avoir environ
deux pouces de largeur fur fix lignes d’é-
paiffeur ; lorsqu’il eft placé ,il faut'fermer en maçonnerie
de brique, tout l’efpace qu’il y a entre
les pied.-droits du cercle de fer & le contre-coeur
de la cheminée.
Etant parvenu au commencement du contour du
cercle , il faut continuer la maçonnerie jufqu’à l’autre
extrémité ; mais en pratiquant une petite voûte
bombée, c’eff-à-dire, dont le profil foit ceintré
dans toute fa progreflion.
Au milieu de la partie fupérieure de cette voûte
il faut laifferune ouverture d’un demi-pied de diamètre
environ, pour l’iffue de- la fumée. On y
pratique au deffus un tuyau en brique , qui monte
jufqu’au deffous du chambranle. Tout l’efpace qui
refte hors du cercle de fer jufqu’aux jambages de
la cheminée , doit être fermé en maçonnerie de
brique. On peut enfuite le recrépir proprement avec
du plâtre, & l’orner , fi l’on v e u t, de peintures.
On ménagera entre les deux pieds-droits du cercle
de fer, la place d’un gril de fer pofé horizontalement
, qui tiendra lieu d’âtre , & qui, par con-
féquent, fera de la grandeur de la place , ou il
doit être attaché folidement. Pour cela il faut avoir
laiffé deux retraites à la maçonnerie pour le placer
deffus.
Le grillage qui eft attaché au deffus, fert à retenir
le bois qu’on-met fur le gril,, pour qu’il ne
tombe pas fur le payé de la chambre : il fuffit que
ce grillage monte jufqu’à la naiflance du cercle
& le vuîde qui eft au deffous du gril, fert à donner
de l’air au -feu, & à recevoir les cendres qui
tombent du gril. Pour empêcher qu’elles ne fe répandent
trop avant dans la chambre , il faut placer
fur le pavé une bande de fer fur dhamp amovible.
Obfervez que , pour conferver la chaleur du cabinet
, il faut, lorique le bois fera tout confom-
mé, & qu’il ne fumera plus , boucher le haut du
petit tuyau de brique avec une lame de fer que
l’on palfe par une fente qu’on aura laifféè vis-à-
yis , deffous le chambranle.
Des cheminées portatives de Nancy.
Les cheminées portatives de Nancy , par la fim-
plicité de leur conftruélion , la facilité de leur exécution
, les utilités & les avantages qu’on en retire
, deviennent tous les jours plus'communes.
Outre qu’elles ne font pas fi difficiles à exécuter
que celles de Flandres , elles ont encore un avantage
de plus , qui eft , qn’on peut les déplacer facilement
, les tranfporter par-tout où l’on v eu t, &
les appliquer à d’autres cheminées, pourvu qu’elles
foient à peu près de la même grandeur.
Elles font faites de tôle ou de cuivre , tant pour
le contre-coeur & les jambages , que pour le petit
tuyau , & difpofées d’une façon qui n’a rien que
d’agréable à la vue ; car c’eft une efpèce de petit
pavillon carré, d’où pendent de chaque côté
comme deux rideaux à demi-tirés & arrêtés , qui
fervent de jambages, avec un fond qui fait le contre
coeur.
On peut juger de tous les avantages de cette
cheminée , par fa configuration. Elle échauffe confidérablement
la chambre , puifque la chaleur du
feu ne peut point fortir par l’ouverture de la cheminée
, qui eft bouchée totalement avec une plateforme
dé tôle , coupée exaâement fuivant la mefure
de l’ouverture de la cheminée, & échancrée d’une
face pour recevoir le petit tuyau, qui termine par en
haut le pavillon , & qui doit fortir d’un demi-pied
par la plate-forme, laquelle doit être appliquée au
niveau de la tablette. Elle doit encore avoir une petite
trappe de chaque côté , d’un demi-pied environ
en carré , qui ferme en tombant, & qu’on puiffe
ouvrir facilement lorfqu’on voudra faire monter
quelqu’un pour ramoner la cheminée.
On aura foin d’enduire les joints avec du plâtre
, afin que l’air extérieur qui defeend par la
cheminée, ne vienne point réfroidir la chambre.
La même plate-forme fert aufli à empêcher que
la fiimée qui eft fouvent repouffée par les vents ,
ne reflue dans la chambre ; & fi le vent étoit fi
violent , qu’il en fît rentrer par le petit tuyau,
elle feroit arrêtée & réfléchie par un rebord fait
en retraite 'au deffous du pavillon.
Il faut ufer de bois coupé court, qui ne paffe
pas les pieds-droits de la cheminée de tôle , laquelle
doit être appliquée au milieu , & joignant
le contre-coeur de la cheminée de la chambre.
Quant à la mefure de cette petite cheminée de
tôle , elle doit être proportionnée à la grandeur
de la cheminée de la chambre ; par exemple, pour
une cheminée de quatre pieds de large, la cheminée
de tôle doit avoir un pied & demi de profondeur
, deux pieds & deux pouces de largeur,
& deux pieds de hauteur,, en prenant depuis l’âtre
jufqu’au bord du petit pavillon qui s’élève enfuite
en fe rétrécïffanf infenfiblement, & forme un petit
tuyau carré qui doit fortir d’un demi-pied par
deffus la plate-forme.
De plus , il doit y avoir fur ce tuyau une petite
trappe de tôle , qu’on puiffe ouvrir & fermer
par le moyen d’Une verge de fe r , qui y eft attachée
par un piton, & dont l’autre bout eft replié
pour pouvoir l’arrêter. Cette petite trappe fert
à boucher le haut du petit tuyau, lorfqu’on veut
conferver la chaleur du feu dans la chambre , après
toutefois que le bois eft confumé, & qu’il 11e rend
plus de fumée.
Nouvelle méthode pour empêcher toutes fortes de
cheminées de fumer.
Delorme avoit fi bien fenti la difficulté de corriger
les cheminées fumeufes, tant des petites chambres
, que de celles qui font voûtées, plafonées &
exactement clofes , qu’il les regardbit comme né-
ceffairement fujettes à fumer, félon les règles phy-
fiques de l’àir & du vide : il nous lé fait connoî-
tre par la comparaifon des chambres de cette conf-
truéfion, à un vafe fphérique, ou de quelque autre
forme ronde qui n’a qu’une feule ouverture.
Il convient que f i , après l’avoir rempli d’eau , on
le renverfe, il ne s’évacuera point, à moins qu’on
ne lui. donne deff’air par quelque autre endroit.
» Il en eft de même, dit-il , des cheminées des
» petites chambres, qui font fi bien clofes , que
» l’air ne peut y entrer de nulle part : car , quoi-
» que l’ouverture dè leur tuyau foit affez large St
» fpacieufe, néanmoins la fumée n’en peut pas
» fortir , n’y ayant pas fuffifamment d’air pour la
» repouffer de dedans en dehors , ce qui fait
» qu’on eft contraint d’ouvrir la porte ou la fe-
» nêtre pour faire fortir la fumée de la chambre ;
» la raifon qu’il en donne, eft que la flamme n’eft
» autre chofe qu’un air allumé & doucement agité.
» O r , s’il n’y a point quelque mouvement & agi-
» tation de l’air, il n’y aura point de flamme :
» n’y ayant pas de flamme , le feu fera comme fuf-
» foqué, d’où il en réfultera beaucoup de fumée ;
» mais, cette raifon n’a pas paru fatisfaifante aux
» phyficiens de notre fiècle, « En effet, ils en donnent
une autre qui eft regardée comme la véritable
, & qui indique , pour ainfi dire , d’elle-même,
l’unique moyen d’obvier à l’inconvénient dont il eft
queftion. La voici :_ c’eft que le feu fait continuellement
fortir par la cheminée une partie de l’air qui
eft dans la chambre ; cela pofé, fi elle eft fi bien
fermée ; qu’il n’y entre point de nouvel air par
quelque endroit, pour en prendre la place & fuc