
pour être plus ou moins, éloigné des tranches de
la ci fai lie , ce qui fe fait en mettant une lame de
Tépaiffeur que l’on veut entre là joue B de la
eilaille & le doffier A , (fig. n.pl. IV .)
L X X X I I I.
Lorfque toutes les petites lames font ainfi
coupées, un bon ouvrier doit les repayer fur les
bords de la pierre à l’huile/quoique fi les cifailles
font ën bon état, on n’a pas grand befoin de cette
manoeuvre, parce qu’il n’y a prefque point de bavures.
L X X X 1 V.
Les petites lames pour les refforts fpiraux étant
préparées,, on mettra fur la table, une feuille -de
papier ou quelque étoffe noire afin de mieux
diftinguer les petites lames, qui font blanches.
On prend enfuite lé bout le plus fort d’une-
de ces lames, pour le mettre dans des tenailles
à boucle, comme fig. 13. pl. I V , que l ’on tient
ferme d’une main ; puis avec une pince plate ,
( fg - f i 1-) dont on a ôté la taille à la meule &
dreffé les quarres à la pierre à l’huile, on. prend
la lame à deux ou trois lignes du bout, que l’on
ferre bien en tournant la main droite' d’un quart
ou un peu plus, ce qui fait un crochet, comme
on le voit à la fig. 14.
Enfuite en tenant toujours bien ferme & fiable
la tenaille à boucle, il faut reprendre la petitè
lame avec les pinces plates, un pouce éloigné
du petit crochet;-on fait porter le quart de la
pince fur la lame, & on fait ainfi marcher les
pinces jufqu’au crochet, ce qui fait prendre la
.
On répète cette même manoeuvre de tirer les
pinces plates, faifant porter fôn quart contre la
îame, en tenant les tenailles à boucle fermes &
fiables, ce qui fait prendre un tour de fpirale
de plus, comme fig. 16.
Après quoi on reprend avec les pinces plates
pour faire la même manoeuvre un peu plus loin,
ce qui procure la fig. 17; & ainfi de diftance
en diftance , toujours approchant la pince du bout
vers ,1a main qui tient les tenailles à boucles
on parvient à donner à une petite lame une forme
fpirale, comme fig. 18.
L X X X V ,
Toutes ces petites opérations que l’on vient
d’indiquer exigent beaucoup d’adreffe, tant delà
main gauche que de la main droite,, pour faire
afléz porter la lame fur le quart de la pince plate,
de même qqf pour faire mettre les différens tours
fpiraux à diftances convenables aufli plats qu’il
eft nécefiaire ; mais comme malgré tous les foins
que l’on peut prendre , un reffort fpiral ne fe
trouve jamais parfaitement p la t, il y a encore
une opération à faire.
L X .X X V I.
Pour cet effet, il faut avoir une efpèce de tenailles
plates à peu près comme des fers à frifer ,
{fig- '9 - pl- ; .
Elles ne doivent pas être trop lourdes, ni avoir
les branches trop courtes ; mais il faut que les
palettes foient allez fortes pour conferver leur
chaleur quelque temps.
Il faut faire bien attention que les palettes ou
mâchoires des tenailles foient bien plates dans
leur intérieur , afin qu’elles retiennent bien leur
fituation parallèle , lorfqu’on en fait ufage.
L X X X V I I.
Les relforts fpiraux étant tous ployés & féparés
dans leurs différentes parties, tant pour leur force
que pour leur grandeur, il' faut frotter avec une
lime quelques parties extérieures des tenailles pour
les blanchir; après cela les remettre fur un feu
doux, & loffqu’elles ont pris une couleur bleue
pâle, elles font en état de fervir ; alors on les
retire du feu pour mettre un fpiral dedans les mâchoires
, que l’on ferme le temps d’une féconde
ou deux pour donner de la chaleur à ce petit
reffort, ce qui le force à devenir plat, & de la
couleur que l’on defire : cela fait, on ouvre les
tenailles pour laiffer tomber le reffort &. en mettre
un autre, & ainfi l’on continue de fe fervir des
tenailles à bleuir tant qu’elles ont àffez de chaleur;
& quand elles en manquent, on les met
fur le feu pour reprendre une autre paire qui
doit être toute chaude, & ainfi de même jufqu’à,,
ce que toute la partie foit bleuie.
L X X X V I I I.
L’opération de bleuir les refforts fpiraux fert à
chauffer les fibres de l’acier & à les fixer dans la,
fituation où le feu les a trouvés; & ainfi en devenant
froid, il a autant de force d’un côté que'
de l’autre, c’eft-à-dire, en s’ouvrant ou eu fe
fermant. C ’eft ainfi que fe trouvent finis les refforts
fpiraux avec des lames cifaillées.
L X X X I X.
Pour faire ces refforts à Fangloife, c'eft-à-dire,
avec de la bobine, il faut le munir d’un petit
équipage à laminer, comme dans là Pl. I V i
w Ë B i
A , eft un établi au bout duquel eft monte un
rouleau B ;. dans le milieu de l’établi eft monté
un châffis , ou cage de fe r , qui porte deu:x cylindres
C & D , d’acier trempé dur & bien poli
d’environ un pouce ou deux de diamètre : fur le
chapiteau de ce châftis il y a deux vis E , F. Sur
les arbres des cylindres font deux pignons ou
roues, G & H. Le cylindre inférieur a fon arbre
plus long que le fupérieurpour porter la manivelle
I. A l’autre bout de l’établi, il y a un autre
rouleau de bois leger L , qui eft porté fur les
appuis attachés à 'l ’établi ; ce. rouleau a un arbre
qui porte le plus petit rouleau M , fur lequel eft
enveloppé le cordeau qui porte, le poids N.
;• X „
Pont fe mettre en état de faire de la bobiné, il
faut prendre’ du petit, fil d’acier en paquets de
plu fleurs gtoffeurs / te l que celui dont ou fe iert
pour les clavecins’, qiie l’on fait cuire dans un
feu de charbon d é 'b o ls , ayant loin de ne le
pas trop chauffer, pour éviter, autant que poi-
fible, les écailles que la trop grande chaleur occa-
fionne. ’ , ,
Après que’ le fil eft refroidi, on prend un des
paquets pour le mettre fur le rouleau B , en fepa- .
nuit bien les tours du fil de manière qu’ils ne
puiffent fe mêler : cela fait , il faut prendre-Un
bout de ce fil & le pouffer avec les. doigts; de la
main gauche entre les rouleaux C D , tandis que
de la main droite on'tourne la manivelle I. ^
Auflitôt que l’on a vu un pouce ou deux fortir
des rouleaux, il faut fétrer les vis: E & F , au
point que l’on v e u t , ou que l’acier peutSupporter
fans craquer ou fe cafter , & enfuite fe tourner
pour prendre la manivelle de la main gauche
en tirant le fil applati de la main droite , jul-
qu’à ce qu’il en foit forti dix-huit pouces ou deux
pieds, environ.
X C I.
Un-bout de ce fil:étant ainfi. préparé , il faut
en prendre l’extrémité, & en enfiler un pouce
ou deux dans un petit trou a qui -eft dans le rouleau
L. Cela •étant fait, on tient le rouleau en
refpeél de la main gauche :, & de la droite on
enveloppe le rouleau M , avec la petite cordé
qui tient le poids N , en faifant monter ce poids
aufti haut que l’on peut ; alors 011 laifle aller le
poids N , (qui ne doit pas pefer plus d’une livre
pu, deux, ) ce qui bande .la petite lameTur le rouleau
L , jufqu’aux cylindres, G & D .
X C I I.
l’étendre fur le plancher; de façon quelle ne
puiffe prendre aucune, ordure , ni s’emmêler: alors
on donne un petit tour aux deux vis E & F ;
après quoi on enfile de la main gauche un bout
dans les rouleaux, C D , tandis que Ion tourne
de la main droite1 là manivelle I.
Tout étant ainfi en état, l’ouvrier fe retourne .
& prend le fil avec les doigts de la main gauche ,
pour lé guider à' l’endroit qu’il veut du <^riindre
C -D , tandis qu’il tourne la manivelle I do la
main droite : à mefure que la petite lame s enveloppe
autour du rouleau L , le poids N tombe-;
mais avant qu’il touche à terre, il faut arrêter
pour tenir en bridé lé rouleau M avec la main
gauche & remonter le poids N avec la droite ;
ce qui fe fait, très-facilement, le rouleau M. étant
au bout de l’arbre ; & ainfi en tournant la manivelle
I , & en enveloppant la petite corde qui
tient le poids N-, 011 applatit toute la longueur
du fil qu’on a mis fur le rouleau B.
X C I I I.
Si la petite lame n’eft pas affez mince, il faut
On fé retourne enfuite pour prendre le bout de
la lamé avec la main droite, & le conduire juf-
qu’à' ce qu’il en foit forti deux-pieds de longueur,
afin de l’attacher fur le rouleau L , comme - il a
déjà été dit ; ee qui étant fait, on fe remet dans
fe. première, attitude pour faire pafler & guider
ce qui eft à faire entrer dans les rouleaux C , D.
Quand la lame eft au degré dlépaiffeur que l’on
defire, il faut la mettre fur une bobine -, à e cette
dernière opération, les petits fils amincis pour- faire
les refforts fpiraux «prennent le' nom de bobine.
X C I V .
L’on fent que les, petites, lames .faites de cette
manière doivent être bien égales d epaiffeur & de
largeur, ainfi que lès bords bien arrondis & doux ,
ce qui ne peut être av,ec. .des lames cifaillees , &
même paffées à la pierre à l’huile le mieux qu il
a été poflible.
X C V .
Quand on veut faire des refforts fpiraux avec
cette bobine, il faut la couper de .longueur, &
les faire paffef. par .les mêmes opérations qui ont
été indiquée, à la fedion LXXXIV &fuiv ante s,
en obfervànt de prendre les mêmes précautions
pour les. longueurs. & les épaiffeurs, pour -pouvoir
les affortir.
X C V L
Il y a des perfonnes qui croient que la trempe
eft fort, effentielle à un reffort fpiral ; mais .1 ex-,
périence prouve que toute 1 utilité de cette trempé
eft dé donner, de la raideur à la lame qui doit
être cifaillee pour pouvoir la rendre àufti mince
■ ‘qu’il,là faut, & de la figure que Ton defire; ce
qu’il eft impoflible de faire exactement avec une
lame molle. - t&ijÈ
La trempe n’eft pas neceüaire aux reftorts ipi-
raux., puifque toutes , les montres angloifes s’en
fon,t toujours pafté. jufqu’à prefent , excepté que
depuis .peu > que 1 "on trouve ceux de Geneye a fi •
bon. compte $ ■ beaucoup d’horlogers >« Anglois
ne veulent point fe donper la peine d en faire
eux-mêmes1, ' par ce qu. ils ne peuvent sapper-
cevoir d’aucune différence de qualité dans ün rèf-
fort fpiral trempé -, ou non trempé.
Effectivement, une lame d’acier •qui n’a d’autre
qualité' que la roideür qu’elle’ acquiert en- bleuif-
;iànt, fait fon effet aufti parfaitement qu’il eft pof-
fibïé , parce que lés-refforts fpiraux ne fe bandent’
ni ne fe débandent point affez- pour forcer
o u altérer cette qualité que l’acier a reçue par la