convenable. Ce collet lui-même eft porté par un
genou D , qui fert à incliner ce microfcope en tout
fens.
La longueur du banc & tous ces divers mou-
vemens, donnent la facilité de placer le microf-
cope, de façon qu’on puiffe voir commodément le
point de la divifion fur lequel on veut faire tomber
le tracelet, & en même temps la pointe du
tracelet „ qui vient , pour ainfi dire, chercher ce
point.
En général, ce petit microfcope ainli monté fur
fon banc , eft très-commode pour obferver le tracelet
& les divifions , pendant le temps même des
opérations, afin d’examiner s’il n’y furvient aucun
dérangement.
Il fert aufli à placer, avec précifion, les points
qu’il faut quelquefois placer dans les divifions,
comme nous le dirons plus bas.
D ivifion en mofaïque on par interférions.
J’appelle divifion en mofaique ou par interférions,
celle qui eft repréfentée, fig. p i, en grand, à peu
près comme elle paroît fous le microfcope.
Cette divifion eft compofée de lignes qui fe
coupent en angles droits; elle m’a paru plus commode
que celles qui ne font marquées que par de
fimples lignes ou par des points, parce que fi l’on
veut plaçer ces dernières fous le fil d’un micromètre
ou visrà-vis du fil à plomb d’un inftrument,
il eft plus difficile de juger exactement, fur - tout
fous Le microfcope, quand le fil répond au milieu
du point ou de la ligne, qu’au milieu d’une in-
terfeâion.
Les raifons de cela font , qu’une ligne ou un
p oint, fur-tout quand ils font groffis par le microfcope
, ont une largeur fenfible , dont le milieu
n’eft pas déterminé; au lieu qu’une interfeétion,
quand même les lignes qui les compofent auro;ent
une largeur confidérable, a toujours deux points
déterminés , qui font ceux où les deux bords des
lignes fe rencontrent : par exemple, quelques largeurs
qu’aient les lignes Ç D , E F , fig. 126, les
points a & b font toujours déterminés également.
. Cette divifion a encore un avantage ; ç’eft que
les lignes qui fe coupent âinfi, étant prolongées ,
elles forment une mofaïque dont tous les lofanges
devant être parfaitement égaux , ont deux propriétés
, l’une de donner un moyen de vérification
de l’égalité de la divifion, qui ne peut être parfaite
s’ils ne font parfaitement égaux, & l’autre de
fubdivifer en deux la divifion que l’on a tracée.
Ceci s’entendra mieux lorfque nous aurons indiqué
la manière de tracer cette divifion.
Pour l’exécuter, il faut d’abord placer l’outil
fur les cercles près de H , fig, 109, fur le point qui
y eft marqué à 45 degrés du milieu; alors, après
joutes les préparations décrites ci-deflùs on tracera
de fuite toutes les lignes A , A , fig. 91, qui
yopt çiq même fens , & qui fe trouverons à des
diftances égales, telles, par exemple, qu’un dixième
de ligne, à celles qui font marquées fur la règle
matrice.
Quand elles feront toutes ainfi tracées, on transportera
l’outil en I fur le point qui y eft marqué
aufii à 45 degrés, & l’on tracera autant de lignes
B , B , qu’on a en tracé précédemment. Ces lignes
recouperont les premières A , A , à angles droits ,
& formeront la mofaïque, fig. 91, dans laquelle il
eft évident que fi , comme on l’a fuppofé pour
l’exemple , les points ç, c , c, &c. font à un dixième
de ligne l’un de l’autre, les points d J d i &c. répondront
au milieu de la diftance d’un des points
c à l’autre; de façon que quand, par le mouvement
que l’on, donne à la règle , la ligne e ƒ qui
paffe par les points d , d9 fera arrivée tous la ligne
E F qui reprèfente le fil du micromètre, la grande
règle n’aura parcouru qu’un vingtième de ligne :
c’eft ce qui m’a fait dire plus haut, que cette divifion
en mofaïque a l’avantage de fubdivifer en
deux la divifion qui eft tracée fur la règle matrice,
puifque, - dans l’exemple préfent, les divifions
de la règle matrice n’étant que des dixièmes
de ligne, la divifion nouvellement tracée donne
des vingtièmes.
Il eft bon d’obferver ici que, quand on .veut
faire la fécondé opération pour recouper les premières
lignes A , A , il faut avoir attention à ajufter
la Courfe du tracelet par le moyen des vis I &
K de la fig. 4 7 , de façon que les nouvelles lignes
B B foient de la même longueur, & qu’elles recoupent
les premières A , A dans leur milieu, afin
qu’il n’y ait pas plus d’interfeflions au deffus qu’au
deflous ; le moindre ufage de l’inftrumeçt mettra
au fait de toutes ces fortes d’attentions, en même
temps qu’il en démontrera la néceflité?
Lorfque toutes ces interfe&ions font faites, elles
font fi femblables qu’il feroit impoflîble de les distinguer
l’une de l’autre fous le microfcope ; & l’on
a fouvent intérêt de connoître celles qui appartiennent
au ^commencement de quelques divifions :
par exemple , fi la divifion eft faite en dixièmes de
ligne , on veut diftinguer celles des interférions
auxquelles commencent les lignes & les demi-
lignes.
C’eft dans cette vue que l’on peut placer ^comme
on le voit dans la fig. 91 , deux points , l’un au
deffus & l’autre au deffous de l’interfeélion du commencement
des lignes , & un feulement au deffus
de celles des demi-lignes.
Pour cet effet, il fuffit de fubftituer au tracelet,
fig- 39, le poinçon qui eft reprèfenté à côté; alors,
après avoir mis dans le petit feau le poids que
l’on juge néceffaire pour la profondeur qu’on veut
donner aux points, pajr le moyen du petit microfcope
, fig. 124 & 125, & par les mouvemens dont
on a déjà parlé plufieurs fois, on ajufte la pointe
du poinçon dans le lofange dans lequel on yeut
placer le point; & quand il eft tel qu’on le veut, on
abandonne le.châflis à bafcule à fon propre poid§
fans le laiffer tomber à coup , & cela fuffit pour
marquer le point. On foulève le châflis à bafcule,
& l’on fait alors marcher la grande règle jufqu’à
ce qu’on lui ait fait parcourir une demi-ligne, par
exemple, ou cinq divifions. On laiffe de nouveau
appuyer le poinçon qui fait un nouveau point ,
& ainfi de luite jufqu’à la fin de la règle qui fe
trouve ainfi marquée de demi - ligne en demi-
ligne.
Pour faire le fécond point qui doit marquer les
lignes, on commence par rajufter le poinçon fur le
lofange qui fe trouve au deffous du premier point,
& on répète l’opération , avec la différence que
ce n’eft que lorfqu’on a fait marcher la grande règle
d’une ligne ou de dix divifions , qu’on marque les
points.
Divifion de Vernier4" connue auffi fous le nom de
Nonius.
Tout le monde fait que cette efpèce de divifion
, dont le but eft de rendre fenfibles à la vue
de petites fubdivifions, confifte à appliquer contre
une ligne divifée en parties égales, une autre ligne
qui foit égale à un certain nombre de ces parties,
mais qui foit en même temps divifée en un nombre _
qui furpaffe le premier d’une unité. Par exemple,
fi l’on veut avoir les dixièmes d’une ligne ( douzième
de pouce) , & que l’on ait une règle divifée
en lign e s , on marque fur la petite règle que l’on
doit ap pliquer contre la première, un efpace de
neuf lig nés que l’on divife en dix parties égales.
Lorfqu’on fait couler doucement cette règle contre
la première, il eft très-facile de diftinguer laquelle
de s divifions de la fécondé répond à la première,
& de juger par-là de la quantité de dixièmes dont
la règle a marché. Je ne m’étendrai pas davantage
fur cette divifion qui eft très-connue.
Il eft facile de juger, par tout ce qui a été dit
jufqu’ic i, qu’il eft très-ailé de faire ces efpèces de
divifions , avec les inftrumens qu’on vient de décrire.
En effet, fi l’on v e u t , par exemple , faire
une divifi on de Vernier qui marque les dixièmes
de ligne , o n place fous le tracelet la petite règle
qu’on veut divifer & en regardant dans le microfcope^
o n fait paffer pour chaque divifion neuf
dixièmes de ig n e au lieu d’une ligne entière, & il en
réfulte que l’on a dix divifions égales dans l’efpace
de neuf lignes, c omme on le defiroit. Cet exemple
fuffit pour faire c ° S prendre la méthode, que l’on
peut étendre à tous 1 es nombres demandés.
Toutes les differentes opérations que l’on vient
de décrire, & qui fe font fur les métaux & fur
les autres matières moins dures par Je moyen d’un
tracelet d’acier, peuvent s’exécuter de même fur
le verre & fur les matières plus dures1, telles que
le criftal de roche & les pierres précieufes, même,
f i, au lieu, du tracelet, on fe fert d’un diamant de
miroitier adapté à une monture faite pour entrer
dans la douille deftinée à recevoir le tracelet.
Il eft fouvent intéreffant d’avoir des divifions
très-fines & très-exaâes fur des matières tranfpa-
rentes ; fi l’on n’en a pas fait plus d’ufage jufqu’ici,
c’étoit par l’impoffibilité qu’il y avoit à les tracer
par les moyens connus jufqu’à préfent. Les machines
qu’on vient de décrire, en fourniffant des
moyens auffi sûrs que faciles, l’ufage pourra en
être plus fréquent à- l’avenir.
Dans tout ce qui a été dit jufqu’ic i , nous avons
toujours fuppofé que la plate-forme & la règle matrice
étoient divifées avec la plus grande précifion, ’
& nous avons annoncé que nous donnerions la
méthode pour y parvenir ; nous n’avons pu la
donner plus tô t, parce qu’il étoit néceffaire, pour
la bien entendre, d’avoir l’intelligence de l’inftru-
ment : voici donc les moyens dont nous nous
fournies fervis pour divifer l’une & l’autre, qui
forceront deux articles.
Divifion de la plate-forme.
Avant de commencer la divifion de la plateforme
, il faut, indépendamment de tous les inftrumens
que nous avons décrits, fe pourvoir d’abord
d’un grand nombre ( tel que 30 ou 40 ) de
petites pièces de cuivre de trois ou quatre lignes
de long fur deux environ de large,. & dont l’é—
paiffeur foit égale au limbe qui eft en relief fur la
plate-forme, &. qui eft marqué en C C C , fig. $6.
Sur ces pièces on trace une petite ligne perpendiculaire
au milieu du grand côté : cette ligne ne fau-
roit être trop fine, parce qu’elle doit être vue fous
le microfcope.
Il eft bon d’obferver que, pour que cette ligne
foit fenfible fans la rendre trop forte, il eft utile
de polir les petites pièces fur lefquelles on doit les
tracer, dans le fens de leur longueur, ce que les
ouvriers appellent tirer de long, afin que les petites
rayures que laiffe le p oli, & que l’on apperçoit
très-fenfiblement fous le microfcope, fe trouvant
perpendiculaires à la petite ligne , ne puiffent fe
confondre avec elle.
Ces petites pièces ainfi difpofées étant deftinées
à être placées le long du limbe en relief de la plateforme
aux diftances convenables , comme nous
le'dirons plus bas, pour y tenir lieu des divifions
qui doivent être tracées par la fuite fur le limbe
même , feront défignées par-le nom de divifions
mobiles*
Lorfqu’on veut fixer ces divifiôns mobiles le long
du limbe, on les enduit en deffous de cette efpèce
de cire v erte, dont on fe fert pour arrêter diffé-
rens ornemens dans les defferts , afin de pouvoir
leur donner les petits mouvemens néceffaires pour
les affujettir & enfuite les fixer.
Il faut encore avoir deux petits microfcopes
pareils , que nous défignerons fous le nom de /ni-
crofcopes à divifion.