
échappement, c'eft qu’il ne faut point d’huilé’ poiir
l’entretenir ; qu’au contraire , fi elle vient à fe
communiquer par la *ial - adreffe de l’ouvrier,
bientôt les palettes s’ufent, 8c la montre varie.
Le mouvement du recul, q u i, dans cet échappement,
fe trouve répandu fur tous les mobiles,
eft raffemblé fur le cylindre, dans celui à repos ;
car c eft fur lui feul que fe paffent tous ces mou-
vemens direâs & rétrogrades.
Ces frottemens accidentels ont lieu , i°. lorfque
le corps de la verge eft un peu trop gros que les
pointes de la roue de rencontre en approchent au
poifrt-d^y toucher.
2°. Lorfque le bord de la palette forme un angle
trop aigu, & qu’elle appuie contre le devant des
dents de la roue de rencontre au moment du recul,
les entaille, & les creufe. Il faut donc avoir foin
de laiffer une épaiffeur à cette palette, qui en figure
le développement ; ce qui empêchera les dents de
fe creufer.
Enfin, lorfque les dents de la roue ne font pas
fuffifamment creufées par derrière ; qu’il arrive que
la dent ayant paffé le bord de la palette, cette
palette fe trouve retenue en frottant fur le creux
de la dent ; & lorfque ce frottement eft trop confi-
dérable ,i\ forme ce que l’on appelle accrochement
par derrière.
Par ces trois caufes j’ai vu varier des montres ,
afiez bien faite? d’ailleurs. Il eft bon de remarquer
que tous les frottemens de cet échappement vont
toujours en diminuant : ce qui eft le contraire du
précédent, où ils vont toujours en augmentant
par l’épailfiffement de l’huile.
Par la théorie & la defcription des échappemens
en pendule, il eft aifé de voir que les variations
du frottement y font prefque pour rien, même ;
dans ceux à repos qui en réunifient le plus. La
puiflance du régulateur eft fi grande, qu’elle les
furmonte toutes.
Néanmoins l’échappement à recul à double levier
, eft de tous celui qui exige le moins de force',
& qui par conféquent a le moins de frottement, proportion
gardée , fur l’étendue de l’arc que le pendule
décrit. Il ne faut point d’huile dans cet échappement
, au lieu qu’il en faut dans les précédens.
Des vibrations.
La quantité des vibrations augmente prodigieu-
fement les frottemens ; elles occafionnent un certain
nombre de roues, qui, par leur révolution,
les augmentent encore. Il eft donc à propos de
réduire les vibrations , & de diftribuer les révolutions
des roues le plus également qu’il fera pof-
fible, pour approcher de l’uniformité des frottemens
, auxquels on doit tendre dans la communication
du mouvement des différens mobiles qui
compofent l’horloge.
Ces frottemens augmenteront d’autant plus que
l’on voudra faire aller plus long - temps la pièce
fans être remontée j par la raifon que cela ne fe
peut faire qu’en multipliant les mobiles ; & comme
chaque mobile a fes variations particulières, produites
par le frottement de fes pivots & de fes engrenages
, il fuit que l’on multiplie par les mobiles
les caufes des variations : c’eft pourquoi il eft aifé
de féntir l’abus qui peut réfulter de faire aller longtemps
les montres fans les remonter.
,11 eft vrai qu’on fait des pendules pour aller fort
long-temps, plufieurs mois , même plufieurs années
, fans que la quantité des frottemens que le
temps occafionne, altère fenfiblement l’ifochronif-
me , tant eft puiffant le régulateur.
La loi de, la pefanteur a prévenu les horlogers en
pendule, pour fixer la quantité des vibrations, puif-
qu’elle les fait exécuter dans le rapport inverfe des
racines quarrèes des longueurs du pendule ; d’où il
arrive que l’on peut beaucoup varier la force qui
les anime, fans que cela altère fenfiblement la
quantité des vibrations.
Il n’en eft pas* de même pour les montres ; le
rayon & le poids du balancier ou régulateur étant
donné, la quantité’des vibrations ne l’eft pas pour
cela : elles dépendent non-feulement de la force
qui les anime, mais encore du refiort fpiral qui
les règle. Il feroit donc bien néceffaire d’en fixer
la quantité la plus convenable à l’ufagé des montres.
Cet objet préfente tant de difficultés par les cir-
conftances qui l’accompagnent, comme les fecouf-
fes, le chaud & le froid, & les différentes pofitions
où les montres font expofées , qu’il n’eft pas étonnant
que nous n’ayons rien eu jufqu’à préfent de
pofitif fur cette matière, à moins que l’on ne
veuille bien recevoir l’effai que j’en ai fait, dans un
mémoire préfenté à l’académie des fciences, avec
une montre conftruite en conféquence, dont voici
le mécanifme abrégé.
La théorie & la pratique nous apprennent que
les pendules font d’autant plus juftes , que le point
de fufpenfion eft plus éloigné du centre d’ofcilla-
tion : d’où il fuit que les pendules qui font le moins
moins de vibrations dans un temps propofé, font
celles qui vont le mieux.
L’on fait que les temps des vibrations dans les
pendules font en raifon inverfe des racines quar-
rées des longueurs ; il n’y a donc autre chofe à
faire que d’employer la force néceffaire pour les
entretenir, & il n’y aura ni augmentation ni diminution
dans le temps propofé , fi la longueur du
pendule ne varie point, quoique l’on variât la
force motrice qui entretiènt les vibrations.
Comme les vibrations dans les montres ne font
point fixées par la nature, comme elles le font
dans les pendules, il n’eft point étonnant que les
horlogers aient beaucoup varié fur cette quantité.
Ceux qui leur en font faire un grand nombre,
trouvent dans la pratique tant de difficultés, par
l’augmentation des roues, par la diminution des
pivots que la viteffe exige, & par la prodigieufe
quantité de frottemens qui s’enfuivent, & qui exigent
à leur tour une force motrice confidérable,
'que, quelle que foit la rédu&ion dit poids du ba- 1
lancier, cette force, pour peu qu elle perde , eft
bientôt en défaut : c’eft pourquoi la plupart des horlogers
n’ont guère paffé 18000 vibrations par heure.
Je ne fais pas mention de quelques montres qui
ont été jufqu’à vingt mille, & qu’on a trouvées im-
poffibles à régler. .
Parmi ceux qui veulent un grand nombre de vibrations
,
| i°. Les uns nous difent que les montres qui font
un grand nombre de vibrations, ont un air de v igueur
qui réjouit la vue , 8c ils croient qu en marchant
plus v ite , elles font moins fujettes à s’arrêter.
2°. D ’autres plus raifonnables, veulent que cette
viteffe que l’on donne au balancier, rende les montres
moins fujettes à fe déranger par les différentes
fecouffes auxquelles elles font expofées.
3°. Enfin, il en eft d’autres qui prétendent que
les montres qui font beaucoup de vibrations, ont
leur reffort lpiral plus roide pour obtenir cette
fréquence, 8c que cette force ou roideur dans le
reffort fpiral eft moins fujette à l’influence du chaud
ou du froid.
Je ne penfe pas qu’il foit néceffaire de repondre
ïerieufement aux premiers. Je me contenterai de-
leur faire remarquer, d’après l’auteur des Mondes,
qu’// n y a rien de plus beau qu’un grand dejfein qu on
exécute à peu de frais. O r , mefurer beaucoup de
temps en parcourant peu d’efpace , c’efl mettre de la
fimplicite dans le dejfein, 6* Vépargne dans l execution.
Je répondrai aux féconds , que par des expériences
.que j’ai faites avec affez de foin , je n’ai-point
remarqué que la différence des variations trouvée
dans une montre qui fait 18000 vibrations par heure
, 8c dans une autre que j’ai réduite à 14400 ,
pût être attribuée à la différence des nombres d of-
cillation. De plus, que -quoique les ofcillations
foient inégales en nombre, les alterations que peuvent
produire les différentes fecouffes , doivent
produire des réfultats égaux , parce qu’elles ne peuvent
être qu’en raifon réciproque du nombre des
vibrations. ^
A l’égard des derniers qui veulent que le reffort
fpiral étant plus roide, foit moins fujet aux impref-
fions du chaud 8c du froid , il n’y a guère que 1 expérience
qui leur puiffe répondre exactement?" Ceci
tient à une théorie extrêmement profonde \ car
pourquoi voit-on entre des montres de V1“
bration , les unes retarder par le froid , taiiiïs que
d’autres avancent, 8c réciproquement ? ,
Je répondrai que j’ai éprouvé par plufieurs expériences,
que l’échappement etoit l’unique ou la plus
grande caufe de cette efpece de paradoxe.^
Il y a deux chofes dans l’échappement ; l’arc de
levée , 8c l’arc de fupplément. Le premier eft toujours
de même étendue, 8c fuit par fa viteffe le
rapport égal des forces qui l’animent ; au lieu que
ce dernier fuit une progreffion décroiffante de ces
mêmes forces. . .
L’expérience m’a toujours confirmé que les
échappemens qui avoient un grand arc de le ve e ,
avançoient par la chaleur 8c retardoient par le froid,
& vice versa. D ’où je conclus q u e , quelque effet
que puiffe produire le chaud ou le froid fur le
reffort fpiral, il pourra être compenfé par l’échappement
, fuivant les différens arcs de levée qu on
lui donnera à cet égard : donc toutes ces raifons
ne font pas fuffifantes pour empecher de diminuer
les vibrations, 8c par conféquent les frottemens. ^
Comme en fait de mécanique 1 expérience doit
l’emporter fur les meilleures théories , 8c qu ayant
l’exemple de ce que donnent les grandes quantités
de vibrations, il eft convenable d’oppofer un grand
exemple de la moindre quantité que l’on peut employer
: c’eft ce qui m’a engagé à faire la montre
dont voici la defcription.
Defcription abrégée de la montre que fa i prèfentée à
l'académie royale des fciences , le 20 juin iysS*
La montre a de diamètre................. 18 lignes.
Elle a de hauteur. ............................ - * e
Le balancier a de diamètre. . . . • 11 f , &
pèfe 18 grains, fait une vibration par
fécondé.
Le barillet a de diamètre i ^ . • • • 7
Il a de hauteur.............. ....................... 2
Le reffort a 1 2 tours \ de lame dans le barillet,
8c a fix tours d’aftion ; il y en a 3 j de travail, un
tour de bande, refte un tour £.
Le cylindre recevant Taâion de la roue , fait
deux vibrations par chaque dent. Divifant la roue
qui en a 30 par fon divifeur \ , le quotient ou 1 ex-
pofant eft 60. Divifant de même chaque roue par
fon pignon, l’on aura
gAuixllee q dueis p foécrtoen dl’éasi.
gAuixllee qduei sp omritneu lt’easi.
roAuxee qquuii pcoorntdeu li’ta lia
guille des heures.
Fufée qui fait fix
tours & demi.
DivifeurS. . .............&■ ■ ■ :;;....... .........8 .:;.; ..........-IO ,;;;;...... Épi......................... ............................... — - f f — •
Dividendes. Balancier |H |i.
! / e u 0
5
........... Barillet.
Q u otien s . go X 8 X 7 ï X 6 X 5 — 10800 X las tours de la fufée Ci — 702000 vibrations pour tout le
Expofans S t<' n!Ps clue v a f l m ontre fans être remontée.