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la planche du trait AH CM , c ha. Ce fera le m o dèle
dont vous vous fervirez , pour*donner le tour
à la cheminée jufqu’à la hauteur de la hotte.
Le grand reâangle X fervira de modèle au cendrier
, que l’on creufera , s’il eft poffible , dans
l’âtre, d’une profondeur convenable.
r O C A B U L A 1 R
B ascule de chaleur ; c’eft une plaque de tôle
qüe l’on met à deux ou trois pieds au deffous de
l’ouverture d’en haut du tuyau de la cheminée.
C abinet ; ( cheminée de) petite cheminée dans
laquelle on a pratiqué une efpèce de fourneau.
D alême ; (machine de) cette machine, pour empêcher
la fumée, ëft compofée de plufieurs tuyaux
de fer qui s’emboîtent l’un dans l’autre , & qui fe
tient droite fur une efpèce de trépied fait exprès.
D évoyer un tu yau de cheminée ; c’eft après
l ’avoir monté verticalement, le détourner de fa
ligne droite.
Éolipile ; boule de métal creufe , ayant une
petite ouverture & remplie d’eau ; laquelle étant
approchée du feu , fait affez de vent pour fournir
un courant d’air & chaffer la fumée.
F o y e r ; (cheminée à double) c’eft un foyer
mobile & tournant fur deux points d’appui dans
un châflis de fer , pour chauffer à volonté deux
cheminées oppofées dans deux différentes pièces.
F umée ; on donne ce nom aux vapeurs non enflammées
qui s’exhalent d’un corps qui brûle ou
qui eft échauffé.
Fum is te ; on appelle ainfi celui qui empêche,
ou qui prétend empêcher- les cheminées de fumer.
Languette; c’eft un petit mur qui fait la fépa-
ration de deux tuyaux de cheminée.
Moulinet a vent ; machine tournante que l’on
place dans la hotte de la cheminée pour agiter l’air
& empêcher la fumée.
Nan c y ; (cheminée portative de) c’eft une petite
F ü M
Le petit reâangle Z fert de modèle à un foufi
flet ; & l’on ouvrira l’âtre en cet endroit. Cette
ouverture donnera paffage au vent qui viendra de
la rue ou de quelque autre tuyau caché fous le carreau
de la chambre. On fent que cette ouverture
doit être garnie d’un châflis de tôle ou de cuivre.
E de l ’A rt du Fumifle.
cheminée faite de tôle ou de cuivre , tant pour le
contre - coeur & les jambages , que pour le petit
tuyau, formant une efpèce de petit pavillon carré.
Pensylvanie; (cheminée de) c’eft une cheminée
au milieu de laquelle on a fait élever deux petits
murs en brique ou en plâtre, & fur ces deux petits
murs un double châflis de fer-, garni d’une plaque
mobile ou tiroir de tôle.
Prussienne; (cheminée à la ) c’eft une petite
cheminée de tôle , dont le devant eft fort bas, ÔC
l’extrémité fupérieure terminée en cône tronqué ,
qui fe ferme plus ou moins au moyen d’un couvefcle.
Refoulement de la fumée ; c’eft l’aâion de
la fumée qui redefcend , étant preffée & comme
réfoulée par quelque obftacle qui s’oppofe à fou
paffage.
Soupiraux. Cardan imaginé pour empêcher la
fumée, de pratiquer dans’les tuyaux des cheminées
des ouvertures longues & perpendiculaires, qu’on
appelle des foupiraux.
T a b o u r in ; c’eft une machine tournante en tôle
ou fer-blanc, faite en forme de demi-chaudron ou
quart de fphère, qu’on attache au deffus d’une cheminée
pour l’empêcher de fumer.
T o u r n e - v e n t ; forte de couverture mobile
qu’on met au deffus^d’une cheminée pour la garantir
de la fumée.
T rappe de fer pour empêcher la fumée ;
cette trappe eft de la grandeur de l’ouverture de
la cheminée, qu’elle doit fermer plus ou moins à
volonté.
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G A R A N C E . « An J f h I
Ï a A garance eft une plante dont il y a plufieurs
efpèces, qui toutes fourniffent plus ou . moins de
teinture.
Uaçala ouàçaride Smyrne, qui donne les belles,
teintures incarnates., & qu’on emploie à Darnétal
& à Aubenas, eft une vraie garance.
Il en vient naturellement dans les haies, dans
les bois , & dans les joints des pierres des jardins ,
dont les racines , féchées.avec précaution, teignent,
auflî bien que l’azala de Smyrne. :
• La petite garance, ou garance fauvage, eft commune
fur les côtes de là méditerranéë. Quoiqu’on
en faffe peu d’ufage en Europe, les Indiens s’en fervent
pour leurs belles couleurs, qui font par-tout
fi eftimées.
On ne cultive ordinairement pour la teinture,
que celle qui eft de grande, efpèce, & qu’on nomme
en latin rubia tinElorum fativa.
La racine-dé la garance eft d’un ufage fort étendu
pour la teinture des laines, du coton & des étoffes ;
elle les teint en rouge. Cette couleur , à-la vérité ,
eft peu brillante ; mais elle réfifte fans altération à
l ’aétioa de l’air, à celle des rayons du foleil, & à
l’effet des ingrédiens qu’on emploie pour éprouver
fa ténacité. On l’emploie encore pour donner de
la folidité à plufieurs autres couleurs compofées. j
Ces avantages ont engagé le miniftère dé France
à encourager la culture d’une plante qui devient
d’une fi grande importance pouf plufieurs manufactures.
Ce motif l’a porté à accorder en 1756,
des privilèges diftingués en faveur de ceux qui en-
treprendroient de la cultiver.
M. Duhamel du Monceau , de l’académie des
feiencès, fut fpécialement chargé par le gouvernement
de publier, en 17 5 7 , un mémoire fur la garance
& fur fa culture.
Ce mémoire' fut bientôt enlevé, étant devenu
très-utile à une quantité de manufactures de toiles
peintes qui fe font établies depuis quelques années.
L’auteur en a donné une nouvelle édition en 1765 ;
dans laquelle il a marqué les progrès arrivés dans
la culture & l’emploi de la garance. C ’eft principalement
de ce mémoire que nous allons extraire
les obfervations & les procédés concernant cette
plante..
La culture de la garance n’eft point nouvelle en
France ; on en fait venir depuis long-temps aux environs
de Lille en Flandres ; mais on reproche aux cultivateurs
de ce pays, de ne point laiffer le temps à
cette racine de prendre toute fa force & fa maturité ;
c’eft pourquoi dans le commerce, la garance de
Zélande eft plus récherchée. On la gomme grappe
de Hollande.
idaçala ou içari que l’on, cultive dans les plaines
Arts 6* Métiers. Tome III. Partie I,
I de Smyrne, féchçe fans feu, eft l’efpèce de garance
‘ qui donne au coton, ce rouge v if incarnat qüe l’on
: appelle rouge d’Andrinpple ; belle-couleur .qu’on eft:
! parvenu .depuis, quelque temps à bien imiter dans
certaines'' manufactures de France. ,
Cette garance de Smyrne eft envoyée en hature
à Marfeille ; & lorfqu’on veut en faire ufage , on la
fait pulvérifer.
Cependant on a réufli à donner aufli ce beau
j rouge d'Andrinople au coton ,. avec la garance des
! provinces de Languedoc, de Poitou, du Gâtinois,
des environs dé Rouen", & même ‘avec celle qui
croît:fans culture au pied des haies.
Defcription de la garance.
La garance, défignée par la phrafe latine rubia
tinElorum fativa , pouffe des tiges longues de trois à
quatre pieds, carrées , noueufes, rudes au toucher.
EllesTe foutiennent affez droites. Chaque noeud eft
garni de cinq ou fix feuilles pofées dans le pourtour
de la tige , ou comme difent les botaniftes, verti-
cillées. Ces feuilles font longues , étroites 5 garnies
à leurs bords de dents fines & dures qui s’attachent
aux habits;
Les fleurs naiffent vers les extrémités des bran-
I ches ; elles font d’une feule pièce, figurées en godet,
percées dans le fond, découpées par leurs bords en
quatre ou cinq parties : leur couleur eft d’un jaune
verdâtre ; on apperçoit dans l’intérieur quatre étamines
& un piftil formé d’un ftile fourchu , porté
fur un embryon qui fait partie du calice.
Cet embryon devient un fruit compofé de deux
baies fucculentes attachées enfemble. Quand les
fruits font mûrs, chaque baie contient une femence
prefque ronde, recouverte par une pellicule : les
racines de cette plante font longues, rampantes ;
d’autrefois pivotantes, de la groffeur d’un tuyau
de plume , quelquefois de celle du petit doigt ,
ligneufes, rougeâtres, & elles ont un goût aftringent ÿ
c’eft cette feule partie qu’on emploie pour les teintures.
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M. d’Ambourney, de la foeiété d’agriculture de
Rouen , a cultivé une efpece de garance qui s’eft
trouvée fur ies rochers d’Oiffel en Normandie,
dont les racines lui ont donné une teinture auflî
belle que l’azala de Smyrne. Cette garance d’Oiffel
pouffe plutôt au printemps que celle de Lille. Ses
tiges font menues, & fe penchent jufqu’à terre dès
qu’elles-fe font feulement étenduës de la longueur:
d’un pied.
Les feuilles de cette efpèce font plus étroites que
celles de la garance de Lille. La principale différence
qui diftingue ces deux efpèces de garance, eft que
les racines de celle d’O iffe l, font moins groffes
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