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Les anciens ftatuts des fourbifleurs ÿ confirmés-
par Henri II, furent renouvellés, mais en meilleure
forme & en ftyle plus intelligible fous le règne de
Charles IX , en eonféquenee de l’article quatre-
Yingt-dix-huit des ordonnances des états généraux
tenus à Orléans. Les lettres de confirmation & renouvellement,
font datées de Moulins, au mois
de mars 1 56.6, enregiftrèes en parlement le 8 février
de l’année fuivante. Ce font encore ces mêmes
ftatuts qui font obfervés dans ce corps, n’y ayant
d’autres changemens que ceux qu’ont fouffert toutes
les autres communautés, par la création de diverfes
charges en titre d’office , en 1694, & de quelques
autres en 1702,1704 ,1707 & 1744 ; toutes charges
que la communauté des fourbifleurs a été obligée
d’acheter & d’en obtenir lettres d’incorporation, auffi
bien que les autres corps.
Quatre jurés font à la tête de cette communauté,
dont deux font élus tous les ans, & doivent faire
les vifites deux fois le mois. C’eft à eux auffi de
donner le chef-d’oeuvre aux afpirans à la maîtrife, à
laquelle perfonne n’eft reçu qu’il n’ait fait un appren-
tiflage de fix ans chez les maîtres de Paris, & fervi
trois autres années comme compagnon. Néanmoins
les apprentis de province peuvent y être auffi reçus
en juftifiant de trois années de leur apprentiffage,
& en le continuant encore trois autres années à
Paris.
Les fils de maîtres & même les maîtres de lettres,
font exempts de chef-d’oeuvre.
Les veuves, comme dans les autres corps.
Toutes les marchandifes foraines font vifitées
par les jurés , & même, après la vifite faite , elles
font fujettes au lotiflage..
Il n’appartient qu’aux maîtres de cette communauté
de dorer , argenter , damafquinercifèler
lès garnitures & montures d’épées & autres armes j
comme auffi y faire & mettre des. fourreaux dé-
fenfes à tous compagnons doréurs de s’en mêler.
Il leur eft même permis de fondre ce qui eft de
leur art.
Il y a dans ce corps des maîtres fourbifleurs privilégiés
qui dépendent du grand Prévôt de France.
L’article Xv III du réglement général du 30 décembre
1679, enjoint aux maîtres de cette communauté
d’avoir leurs forges & fourneaux fcellés
en plâtre dans leurs boutiques & fur rue ; & lëur
défend de fondre ailleurs & en d’autres temps qu’aux
heures portées par les ordonnances.
L’arrêt de la cour des monnoies, du 10 février
‘1676 , leur défend de fe fervir d’aucun modèle
d’argent qui ne foit au titre ; & celui du 10 décembre
*68 1, leur enjoint d’avoir un poinçon , qu’ils font
obligés de faire infculper fur la table de cuivre qui
eft au greffe de cette cour.
Par l’article XIII des lettres-patentes du 3 fep-
tembre 17 10, il eft en joint aux veuves de rapporter
leur poinçon au bureau de la communauté pour y
être rompu \ fauf à elles à faire marquer leurs ou-
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vrages, dûment effayés, par tel maître qu'elles voudront
choifir.
Il y a des maîtres fourbifleurs qui ne s’appliquent
qu’à la fabrique des fourreaux ; d’autres, qui ne
font que des montures ; & d’autres, qui. montent
les* épées, c’eft-à-dire, qui y mettent la garde & la
poignée. '
Par l’édit du mois d’août 1776, les fourbifleurs
font une même communauté avec-les arquebufiers
& couteliers. Ils ont la faculté de fabriquer & polir
tout ouvrage d’acier, & leurs droits de réception
font fixés à 400 livres.
Explication des planches de VArt du Fourbijfeur.
Planche I. La vignette repréfente l’atelier d’un
fourbifleur.
Fig. 1, ouvrier qui cifele une garde d’épée.^
Fig. 2, ouvrier qui damafquine une garde d’épee.
Fig. 3 , ouvrier tenant une épée toute montée.
Fig. 4 , un particulier ^flayant la lame d’une épée.
Dans l’atelier font reprèfentés plufieurs fortes
d’ouvrages , comme fabres, couteaux de chafle,
épées , hallebardes , &c.
Bas de la planche. Armes anciennes.
Fig. 1 , ‘lame en fer , prête à recevoir une lame
d’acier. A A , eft la fente'.
Fig. 2 , B B , là lame d’acier.
Fig. 3 , bâton ferré. A , le bâton. BB , la pointe
Il de fer.
Fig. 4 javelot. A , le fer. B , le manche.
Fig. 7 , flèche dite carre ou carreau. A , le fer. B ,
la verge. C , les pènnons.
Fig. 6 , flèche dite virepou. A , le fer. B , la verge.
C , les pennons. |
Fig. y , arc. A , la poignée. B B, les extrémités.
C , la. corde.
Fig. 8 , dague. A , le fer. B , 1e manche.
Fig. p , poignard. A , le fer. B , le manche.
Fig. toy autre poignard. A , le fer. B , le manche,
Planche-II. Armes modernes.
Fig. perfuifane. A , le fer. B B , la hache à pointe.
C , le bâton. D , les rubans & glands. E , la douille à
pointe.
Fig. 2, hallebarde. A , le fer. B , la hache. C , la
pointe. D , la douille. E , le bâton. F , la virole à
; pointe. ,.
Fig. 3 Si 4 , fabres. A , la lame. B , la poignée. C ,
le pommeau. D , la coquille. E , la branche.
Fig. 3 & 6 , couteaux de chafle. A , la lame. B , la
poignée. G , 1e pommeau. D , la coquille.
Fig. 7 & 8 , épées. A , la lame. B , la poignée. C ,
le pommeau. D , la coquille. E , la branche.
Fig. p , fleuret. A , la lame. B , le bouton. C , la
poignée. D , le pommeau. E , la coquille.
Fig. (o f poignée de garde d’épée. A , la lame de
cuivre, d’o r , ou d’argent. B , le fil de même métal»
C D , les yiroles en chaîne.
Fig.™, v-irole de-garde. _
Fig. 12y pommeau de garde. A , la pomme. B , la
garde.C,.labafe. D ,.le bouton.
Fig. 13, branche de garde. A , la tige. BB , les
branches à croiffant. C , la branche à bouton. D , la
branche à demi-ellipfe. E , l’amande. F , le crochet.
Fig. 14, coquille de garde.
Fig. i f , foie de lamé d’épée. A A , la foie.
Fig. 16, fourreau de fabre ou de couteau de chafle.
A , le côté de la garde.
Fig. 17 .y fourreau d’épée. A , le côté de la garde-
Fig. 18, crochet d’épée. A , la Virole. B , le crochet.
Planche III. Lames d'épées, de fabres & de couteaux
de chajfe.
Fig. 1 y lame d’épée à quatre carres. A A , les tran-
çhans Amples.
Fig. 2 , autre lame d’épée à quatre carres. AA., les
tranchans cannelés.
Fig.,3 , lame d’épée applatie. A , le plat de l’épée.
B B , les tranchans Amples.
Fig. 4 , autre lame d’épée applatie. A , le plat de
l’épée. B B , les tranchans cannelés.
Fig. f , lame d’épée creufée à angle aigu. A , le
creux. BB , tranchant Amples.
Fig. 6 y autre lame d’épée creufée en cannelure.
A , la cannelure. BB , les tranchans cannelés.
Fig. 7 , lame d’épée creufée en plate. A , le creux.
BB, le plat. C C , les tranchans Amples.
Fig. 8 , lame d’épée creufée en cannelure. A , la
cannelure. BB, le rond ou ie plat. C C , les tranchans
cannelés.
Fig. p , lame d’épée à trois carres Ample.' A , le
renfort.
Fig. 10 , autre lame d’épée à trois carres cannelée.
A , le renfort.
Fig. 11, lame d’épée à trois carres cannelée. A , la
cannelure ronde.
Fig. 12, lame d’épée à trois carres cannelée. A , la
cannelure à angle aigu.
Fig. 13 & 14 y lame de fabre droite. A A , le tran-
; chant évidé.
Fig. if & 16 9 lame de fabre coudé. A A , le tran-
.. chant cannelé.
L Fig. 17 & 18 , lame de fabre très-courbe. A A , la
[ forme en baluftre. B B , la cannelure.
Fig. ip & 20 y lame de fabre en coutelas. A A , la
I cannelure.
Fig. 21 & 22y lame de cimeterre. A A , les trois
l carres cannelées. B , la pointe élargie.
Fig. 23 8c 24 , lame de couteau de chafle.-AA, le
1 taillant évidé.
Fig. 2f & 26 y lame de couteau de chafle courbe.
I A B , tranchant Ample. B C , tranchant double.
Fig. 27 & 28, lame de petit couteau de chafle.
I A A , tranchant Ample.
' Fig. 2p & 30 y lame de petit couteau de chafle
I courbe. A A , la cannelure.
Fig. 31 & -32 y lame de poignard droit, carré &
I cannelé.
Fig. 33 & 34 » lame de poignard droit à trois
carres.' A A , le tranchant cannelé. B , la cannelure
du dos; ’
Planche IV. Machine <a fourbir & développemens.
La vignette repréfente, un moulin à fourbir les
lames , compofé de différentes meules mues par
le courant d’une rivière , fur lefquelles .pluAeurs
ouvriers font occupés à fourbir. On voit des meules 1
de pierre A A & des meules de bois BB , les unes
pour éguifer les lames , & les autres , pour les
fourbir ou polir. Ces meules font mues par le fecours
de pluAeurs poulies ou petites roues C C , dont le
mouvement commun vient de la grande roue de
charpente D , mue à fon tour par une fécondé roue
B , placée dehors, garnie d’aubes que le courant
de la rivière fait mouvoir. Ce courant eft quelquefois
arrêté par une vanne F , levée par une baf-
cule G.
Le bas de la planche repré fente différens développemens
de la machiné*
Fig. 1, grande roue , petite roue & poulie. A , le
noyau de l.a grande roue. B , l’arbre. C C , les rayons.
D D , le cercle. E & F , les cannelures. GG , le cordage
de la grande roue ; gg, le cordage de la petite
roue HH -, percée au milieu d’un trou carré I , pour
y placer un arbre à tourillon. Cette petite roue fert
| à faire tourner des meules d’un grand diamètre ,
| & une petite poulie K , percée d’un trou carré au
milieu L , dans lequel s’ajuftent les arbres des petites
meules.
Fig. 2, arbre de la grande roue. A , la pièce de
fer carrée. B , la platine à demeure. C , la platine
ambulante. D , le trou de clavette. EE , les tourillons.
F , la douiile carrée. G , l’extrémité d’un
arbre de meule.
. Fig. 3 & 4 > meules de pierres propres à éguifer
les lames ; elles ont depuis-environ quatre pieds ,
jufqu’à cinq pieds de diamètre , & cinq à Ax pouces
d’épaifleur , percée au milieu d’un trou pour pouvoir
les monter furies arbres.
Fig. f , moule de bois propre à polir ou fourbir
les lames, portant environ dix-huit pouces jufqu’à
deux pieds & demi de diamètre , trois & quatre
pouces d’épaiffeur au collet, & environ un pouce
fur les bords, percée auffi d’un trou au milieu pour
les monter.
Planche V. Outils•
Fig. 1 y tas ; efpèce de petite enclume portative
propre à forger. A , la tête acérée. B-; le billot de bois.
Fig. 2 y marteau à deux têtes. A A , les têtes. B , le
manche.
Fig. 3 y maillet à panne. A , la tête. B , la panne.
C , le manche, i
Fig. 4 & f , burins. A , le taillant. B , la tête.
Fig. 6 y poinçon. A , le poinçon. B , la tête.
Fig. 7 , matoir carré. A , le matoir. B , la tête*
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