
même que la hauteur des piliers, voici comme on
s’y prend ; H R , reprèfentant cette hauteur ; EB ,
la grande platine ; C , le centre de'mouvement de
la petite charnière ; & D L , une ligne indéfinie
fuppofée la platiné de deffus ; du point C comme
centre, & du rayon C E , diamètre de la grande
platine , décrivez, l’arc E L ; & du même point C ,
élevez la.perpendiculaire -CD : la ligne D L , fera
le diamètre de la platine de déuus. 'Car fuppofant
que toute la figure tourne autour du point Ç , il
eli clair que le bord de la platine de deffus étant
parvenu en E , ne furpaûera pas EB ou EC , diamètre
de la grande.,, puifque E C égal C L , du
côté D , elle s’étendra autant quelle le pourra ,
comme nous 1 avons dit. Par, cette opération , on
voit que la pofition de cette platine , par rapport à
celle des piliers, eft auffi'déterminée , puifqu’elle
doit être telle que fen bord du côté du pendant
foit précifément à plomb de celui de cette platine.
Si l’on fuppofe que les deux platines confervant
leur fituation refpeâive , s’approchent l’une de
l ’autre jufqu’à ce qu’elles fe -touchent, on voit évidemment
que le bord de la. platine de deffus en D
répondra au point C de celle des piliers, & que
l’autre bord L fera à une diftance du bord E double
ne 1 excentricité des deux platines ; cette diftance
fera l’embiftage, puifquele double de l’excentricité
des deux platines répond à deux fois la diflance
entre le centre de la platine de deffus , 8c le point
où 1 axe de la grande platine la rencontre,
Rofette.
La rofette dans les montres , eft un petit cadran
numéroté , au moyen duquel on fait avancer ou
retarder par degrés le mouvement de la montre.
Pour bien comprendre comment cela fe fait,
il eft bon de favoir fur quel principe cette opération
eft fondée, & comment elle s’exécute. Les
vibrations du balancier étant réglées par celles du
reftort fpiral, il eft clair que fi ce reftort devient
plus fort ©u plus foible , ces vibrations feront accé-
lsrées ou retardées, effet qui fera encore le même,
fi le reftort devient plus court ou plus long. Ainfi,
par exemple, pour faire avancer une montre, il
ne faut que raccourcir fon reftort fpiral, & pour
H faire retarder , que l ’alonger. Mais , comme en
1 alongeant ou le raccourciflant, on ehangeroit la
pofition du balancier, ce qui mettroit la montre
mal d’échappement, ce moyen ne peut pas.être
mis en ufage ; c’eft pourquoi on a recours à un
autre expédient qui produit precifément le même
effet ; voici ce que c’eft.
Suppofant que rr, fig. s2 , planche X X V , foit le
reftort fpiral du balancier BB , & que ce reftort
foit fixement attaché au piton P & à l’arbre du
balancier, on ne peut, comme nous l’avons dit,
alonger ou raccourcir ce reftort. Mais fi l’on fuppofe
qu’il paffe dans une efpèce de fourche a ,
vue ici en plan , dont les fourchons foient fi près
1 un de 1 aut.e, qu’il ne s’en faille que d’une quantité
imperceptible que le reflbrt les touche ; il eft
évident que fes vibrations ne fe feront plus du
point ou piton P , mais de la fourche q ; le reflbrt,
en ouvrant ou en fe fermant par le mouvement
du balancier , fe mouvant autour de ce point q.
Regardant donc ce point comme un nouveau point
fix e, les vibrations du balancier feront accélérées ,
puifque le reflbrt fpiral fera accourci de toute la
quantité q p. Si l’on fuppofoit donc ce point q
mobile, & que tantôt il s’éloigne, ou il s’approche
du point P , on aura par ce mouvement un moyen
fimple de faire avancer ou retarder la montre,
puifqu’il ne fera queftion que de faire éloigner ou
approcher du point P la fourche q ; or , c’eft précifément
ce que l’on fa it , •lorfque l’on tourne l’aiguille
de la rofette à droite ou à. gauche': d’où il
eft évident que par le premier mouvement , on
fera avancer la montre, & que par le fécond -, on
la fera retarder. C ’eft pourquoi les horlogers vous
difent, que pour faire avancer votre montre, il
faut tourner l’aiguille du côté 'où les chiffres vont
en augmentant, & dans le fens contraire , quand
on veut la faire retarder, parce que ces chiffres
font ordinairement difpofésde façon qu’il en réfulte
cet effet. Dans les montres angloifes , au lieu d’une
aiguille, on fait tourner un petit cadran dont on
apprécie le chemin par un petit index ; mais c’eft
encore le même effet , ce cadran étant adapté
comme l’aiguille fur la roue de rofette.
On pourroit -faire ici une queftion ; fa v o ir , de
combien de degrés ou divifions il faut tourner
l’aiguille de la rofette, pour faire avancer ou retarder
la montre d’un certain nombre de minutes
en vingt-quatre heures. Mais cela dépendant, i° .
du reftort fpiral qui eft tantôt plus court, tantôt
plus long; 20. des rapports qui font -entre l’aiguille
de rofette & fa roue, cette roue & le rateau, rapports
qui ne fönt prefque jamais les mêmes, on
voit qu’il eft impoflible de prèferire aucune règle
à cet égard. En général une divifion eft fuffifante
pour accélérer le mouvement de la montre d’une
minute en 24 heures. Au refte, pour peu qu’on
foit attentif, on s’apperçoit bientôt du degré de
fenfibilité de fa montre. Il eft bon de remarquer
cependant que , lorfque l’aiguille eft du côté des
chiffres de haut nombre, il faut un peu moins la
tourner que lorfqu’elle eft de l’autre côté ; le reflbrt
fpiral étant dans ce cas plus court, & par confé-
quent un même efpace parcouru par la queue du
rateau produifant plus d’effet.
Carillon.
L’horloge ou. pendule- à carillon , eft une horloge
qui tonne ou répété un air à l’heure , à -la
•demie , & quelquefois aux quarts.
Ces.horloges font fort communes en Flandre,
on en voit prefqu’à toutes les églifes ; mais dans
ce pays - ci elles font aflez rares. L’horloge de la
famaritaine eft, je crois,-la feule de cette efpèce ,
qui foit dans Paris.
Quant aux pendules à carillon, elles font beaucoup
plus en Ulàge en Angleterre qu’ici ; ou on en.
fait peu. 1
Les carillons font faits fur les memes principes
que les ferinettes ou les orgues d Allemagne. Dans >
celles-ci, les tons font formés par de petits tuyaux
d’orgue ; dans les carillons , ils le font, par des
timbres ou des cloches, dont les diamètres doivent
fuivre exa&ement le diapafon. Ils ont de.même un
tambour qui a des chevilles fur fa circonférence ,
lefquelles , au lieu de lever des touches comme
dans ces orgues, baiffent les leviers pour les faire
frapper fur les timbres. * ■■■*“
Comme les cloches des carillons font fouvent
fort éloignées du cylindre, étant placées fymètri-
quement dans une lanterne élevée au deffus du
bâtiment qui contient l’horloge , on tranfmet a
leurs marteaux l’aâion des chevilles du cylindre ,
par des fils de fer attachés d'un bout à la queue
du marteau , & de l’autre, au milieu d’une bafcule
fixée par une de fes extrémités. Il faut remarquer l
que le clavier du cylindre ne peut pas être touché
avec les doigts , parce que le cylindre occupe la
place de l’organifte ; & d’ailleurs, que les touches
font trop larges & toutes de même longueur, les
feintes n’étant point diftinguées par ces fortes Be
claviers. Si donc 'on veut y en ajufter un que Ion
puiffe toucher avec les doigts, on placera le clavier
où on jugera à propos ; & par le moyen d un ou
de plufieurs abrégés -, on établira la fonnerie entre
les touches du clavier, & les leviers ou queues des
marteaux. ; <• •:: - - V' ‘- 1 ’
On conçoit facilement que lorfque le, carillon
répète par le moyen du cylindre ,* il faut une puif-
fance qui le faflè tourner ; comme, par exemple,
un reftort, un poids, dont le mouvement eft modéré
par le moyen d’un rouage, comme dans les -
fonneries. Il eft encore facile d’imaginer qu’il y a
une détente qui correfpond à l’horloge, au moyen
de laquelle le carillon fonne aux heures & aux
demies, &c. & que cette détente eft difpofèe de
façon qu’il fonne toujours avant l’horloge que
celle-ci ne peut fonner qu’après le carillon.
Quant à la manière de noter le tambour, elle
eft la même que pour les orgues d’Allemagne.
Les tableaux mouvans & les figures qui jouent
des airs, foit avec un violon, un tambourin , &c.
font faites fur le même principe. C ’eft toujours un
tambour , qui , faifaflt un tour dans un temps
donné, lève des bafcules, qui par de petites chaînes
font mouvoir les doigts, les bras , &c. Te l -etoit,
par exemple, l’admirable Auteur de M. deVau-
canfon. Voye^ les PI. X L V I I l, XLIX, & leur explication.
C h r o n o m e t r e.
M. Graham, excellent horloger , de la fociétè
royale de Londres, a donné ce nom à une petite
pendule portative de fon invention , qui marque
les tierces,. & qui çft fort utile dans les obiervarions
aftrçanomiques.; ipares que l’on peut très-
commodément la faire marcher dans 1 inflan t précis
où robfervation commence, ' & l’arrêter de même
à l’inftant où elle finit : ce qui fait qu’on a exactement
le temps jufte qu’elle a duré-
Pour concevoir comment cela fe fait, imaginez
une pièce toute femblable à un balancier à trois
- barrettes, dont le rayon ferait un peu plus court
que le pendule du.chronomètre , 8c duquel d’un
côté du centre ilrefteroit une .barrette feulement,
8c dé l’autre c ô té , les.deux autres barrettes 8c la
portion de zone comprife entre elles.- ■ -
Imaginez de plus que cette pièce foit placée fur
la platine de derrière de la manière fuivante : i" .
que parallèle à cette platine , elle foit fixée, par-
Ion centre au,deffus du point de fufpenfion du pen-r
dule ; de façon qu’en luppofantune ligne tirée du
centre de cette pièce au milieu de fa portion de.
zone , cette ligne foit parallèle à la verticale dit
pendule, & en même temps dans un plan perpendiculaire
à la platine, qu’on imaginerait paffer par
cette verticale; z°. qu’elle foit mobile à charnière
fur fon. centre, tellement .qu’on.puiffe l’éloigner
ou l’approcher à volonté de la platine.
Suppofez- encore que la portion de zone a des
chevilles du côté où elle regarde la platine , qui
fonts fixées à. des diftances de la verticale du pendule
, telles que s’il tombdit de la hauteur de ces
chevilles , il acquerrait affez de mouvement pour
continuer de fe mouvoir, & pour que le ehrono-,
mètre aille. .
La barrette oppofée à la portion de zone, paffe
à travers de la boite , pour qu’on puiffe fans l’ouvrir
mettre le pendule en mouvement ; parce qu’au
moyen de cette barrette où queue, on peut éloigner
ou approcher cette zone, du pendule, & par.
conféquent le dégager de dedans fes chevilLes.
Manière de fe fervlr de cet infiniment.
Le pendule étant écarté de la verticale, 8t re-
pofant fur .une des chevillés dont nous venons de
parler dans l’inftant que l’o'bfervat-ion commence,
on le met en mouvement en le dégageant de cette
cheville , au moyen de la barrette qui traverfe la
boîte. L’obfervation finie, on meut cette barrette
en fens contraire ; & les chevilles rencontrant le
pendule , l’arrêtent au même inftant.
■ É i f U A r I o N.
L’équation eft cette partie de l’horlogerie qui
indique les variations du foleil, ou la différence
de fon retour au méridien. , , *
Les premières horloges qui ont été faites , ont
indiqué le temps moyen : la difpofition de ces
machines ne pouvoit marquer lés parties du temps
que par dès intervalles égaux.
Ce ne fut que lorfqu’on eut déterminé la quantité
de variation apparente du foleil par le moyen
des obfervations aftronomiques , que l’on chercha
les moyens de faire fuivre aux horloges ces mêmes
" O o ij