
de 8 pouces au deflùs de A x , & A 3 de 8 pouces
a\i deflùs de A a : donc la hauteur de A i = : 38
pouces, celle de A a = 46 pouces, & celle de
A 3 = 54 pouces. Toutes ces chaudières fe trou-
veroient trop hautes pour la facilité du travail, &
on y remédiera, en difpofant le terrain autour du
fourneau, félon le befoin.
On fait la diflolution dans la chaudière A 1 , &
lorfqu’on y a obtenu de la leflive fuffifamment fa-
turée , on la fou met à l’évaporation dans la chaudière
B. On met le marc de foude dans la chaudière
A 2, où l’on lui fait fubir une deuxième lixiviation.
On tranfporte enfuite le marc delà chaudière A 2
dans la chaudière A 3 , où il eft lefllvé une troifième
fois. Après ces trois lixiviations fucceffives , la
foude pulvérifée a rendu à peu près tout fon allcali,
& peut être jetée fans inconvénient.
On v oit, par le détail de l’opération, qu’il exifte
toujours une double correfpondance entre les trois
chaudières A. A 1 , eft la feule qui reçoive de la
foude neuve , qu’on fait enfuite pafler fucceflive-
ment dans les chaudières A 2, A 3. Au contraire ,
la leflive légère , produite dans la chaudière A 3
par la diflolution d’une foude prefque épuifée, devient
plus forte en paflant dans la chaudière A 2 ,
fur de la foude à laquelle il refte plus d’alkali ; &
enfin , elle fe fature dans la chaudière A 1. On
peut donc confidérer les chaudières A i & B ,
comme les feules néceflaires à l’opération, puifque*
A 1 eft celle qui produit la leflive faturée, & B
celle où fe fait l’évaporation. Les chaudières A 2 ,
A 3 , font deftinées à rendre l’extraélion plus exaéle
& plus économique. Les lixiviations répétées qui
fe font en A 2 & A 3 , n’ajoutent rien à la dépenfe,
puifqu’elles font faites, pour ainfi dire, à temps &
à feu perdus.
Lorfque la leflive a été afiez évaporée en B ,
pour avoir pafle de beaucoup le point de fatura-
tion, & qu’elle commence à laifler précipiter les
fels qu’elle contenoit, on la tranfvafe dans les
quatre chaudières de réduction C , C , C , C , fig. 1,
même planche X I, où elle achève de fe réduire oc où
l’on recueille l’alkali. Les chaudières font établies
chacune fur une maçonnerie , & on les entretient
dans un degré de chaleur modérée On voit, fig. 5,
l ’élévation de ces petits fourneaux de chaudière
de réduélion, vis-à-vis le tifar qu’on y pratique.
On conftruit, fi cela efl poflible, dans l’atelier ,
des baflins D , D , fig. 1 , qui fourniflent de l’eau à
la chaudière À 3 , fig. 2.
Les trois chaudières de diflolution ont 4 pieds
de long fur 4 pieds de large : la chaudière d’évaporation
a 5 pièds | fu r 4 , & celles de rédu&ion
5 fur 4. Ces dimenfions ne font au refte déter-
jninées , que par l’étendue qu’on veut donner à la
fabrication.
4e. Appareil pour Vextraction de T aïhaïi.
;La machine à extraire que nous allons décrire 9
donne la facilité d'employer à calciner les alkalis
le feu qui fert à l’évaporation.
La calcination des fels eft une opération par la*
quelle,-en les expofant à l’aétion du feu, on les
délivre de leur humidité, & du principe colorant
furabondant qu’ils peuvent contenir. Nous parlerons
plus en détail de la calcination en traitant de
la fritte.
La fig. 10, pl. I I I , exprime le plan géométral de
notre appareil, & la figure 11, fa coupe longitudinale.
On place fur une maçonnerie d’environ 4 pieds
de hauteur, trois chaudières A , B , C. La chaudière
B a environ 7 pieds l de long fur 4 pieds de large ,
& les chaudières A , C , ont 4 pieds dans les deux
dimenfions : elles font difpofèes toutes les trois de
niveau, de manière que l’on fe fert d’une poche
ou cuiller, pour tranfvafer les eaux d’une chaudière
dans l’autre.
Sous la chaudière B , & le plus près qu’il foit
poflible de la chaudière A # fig. 10 & 11, on établit
un tifar T de 18 pouces de large. Les barreaux
/ deftinés à foutenir le bois, font d’un pied plus
bas que le terrain , & on conftruit au défions des
barreaux un cendrier E de 3 ou 4 pieds de profondeur.
Le tifar traverfe toute la largeur de la chaudière
B ; & à fon extrémité, on peut former un foupi-
rail pour diriger le feu fous cette chaudière ; quoiqu’il
ne foit pas exprimé dans les fig. 10 & 1.1, on
ne fauroit douter de fon utilité.
La maçonnerie , qui contient le tifar, s’élève en
talut très-rapide de h en i , ƒ g.- //, jufqu’à environ
18 pouces de hauteur. On forme, fous la chaudière
A , un plan incliné i n , tel que n oz= 6 ou
8 pouces, & on pratique un foupirail n 0 d’environ
6 pouces d’ouverture, qui dirige fous la chaudièrë
A , partie du feu du tifar.
Le petit mur, qui renferme le tifar du côté de la
chaudière C , eft exprimé dans la fig. 11 par m g f ,
& il eft conftruit de manière que la perpendiculaire
g mz=z 1 pied , ƒ m = 6 pouces , & ƒ g- forme
un plan incliné. L ’on obtient par cette conftruc-
tion , de m en p , un efpace de 9 pieds , dans
lequel on établira ün pavé d’une femblable longueur
, fur la largeur des chaudières, c’eft-à-dire,
de 9 pieds fur 4.
L’on étendra fur ce pavé l’alkali fabriqué, & le
feu du tifar qui y communique en opérera le calcination.
Sur le côté f p 9fig. //, on placera, à niveau du
pavé, une gueule femblable à celles des fours à
fritte. On en voit l’élévation, fig. 12, & on en con-
noîtra plus particulièrement la formé, lorfque nous
décrirons le four à fritte. On adaptera au deflùs
de la gueule de cette efpèce de fourneau', une cheminée
à recevoir les fumées.
Le ferviee commode des chaudières 8c le travail
de la calcination , obligent à difpofer le terrain
autour du fçurnçau. d’unç manière appropriée à
fon ufage. Il faut fur-tout baifler le fol de l’atelier
en ƒ p , au moins de 2 pieds au defîous du pavé
rn p , pour mettre l’ouvrier à portée de remuer
aifément l’alkali pendant fa calcination.
En employant l’appareil d’extraélion que nous
venons de décrire , on fait la diflolution de la
fonde dans des baflins d’eau froide. La leflive fe
clarifie plus aifément, parce qu’elle eft exempte du
mouvement interne que l’aélion du feu ne manque
pas d’exciter; mais d’un autre côté, elle eft moins
faturée , l ’eau froide diflolvant moins d’alkali que
l’eau chaude. On la tranfvafe dans la chaudière A ,
fig- ‘J , que de fon ufage nous appellerons chaudière
de préparation. La , éprouvant un degré de feu
afiez v if, l’eau s'évapore en partie, & la leflive
qui refte fe trouve faturée, puifqu’une moindre
quantité d’eau tient en’ diflolution la même quantité
‘ d’alkali.
De la chaudière A , la leflive pafle dans la chaudière
B , où elle éprouve le plus immédiatement
l’adtion du feu du tifar ; & , lorfqu’elle y eft afiez
réduite , on la tejette dans la chaudière C qui reçoit
le feu le plus doux, étant la plus éloignée du
tifar. '
La chaudière C fait l’office de chaudière de ré-
duélion, & l’on recueille, à mefure qu’il fe dé-
pofe , l’alkali qu’on place fur les égouttoirs , 8c
qu’on calcine enfuite fur le pavé m p.
Dans les quatre appareils d’extraélion que nous
avons décrits, la foude pulvérifée s’entafîe dans'
le fond des vafes de diflolution ; & , quelque attention
qu’on ait de la remuer avec foin pour aider
à l’aéîion de l’eau,;'on court le rifque de-laifler
dans le marc une quantité plus où moins grande
d’alkali. Cette obfervation long-temps répétée, me
détermina.à employer un procédé dont l’expérience
deplufieurs années m’a démontré l’utilité.
5e. Appareil d’extraction.
Je ftratifiai ma foude dans les baflins D , E ,fig. 13,
pl. I I I , avec de la paille , commençant par un
lit de paille 8c finiflant de même. Je remplis en -
fuite mes baflins, jufqu’à ce que, là voyant fur-
monter le lit de paillé, je pufle préfùmer que toute
la fonde contenue dans les baflins en étoit imbibée,
il n’étoit plus bèfoin de remuer la foude pour faire
pénétrer l’eau dans toutes fes parties : les couches
en étoient minces, foulevées par les couches de
.paille , & par conféquent aifément pénétrées. Je
laiflai quelque temps les chofes en cet état, pour
donner à l’eau le temps de diflbudre l’alkali; en-
fuite , débouchant un trou pratiqué au, fond de
chaque, baflin , je reçus la leflive dans des vafes
d ,f\ )Q repaflai la même leflive fur la même foude,
& a là deuxième, ou tout au plus à la troifième
fo is , j obtins une leflive faturée , en moins de
temps, que par aucun autre procédé, & je l’obtins
très-claire, chaque lit de paille formant un
filtre de couche en couche.
J opérai, pour tout le refte, comme avec l’appareil
des fig. 10 & //; je me décidai cependant
bientôt à donner à mes chaudières une dilpofition
qui me parut plus; commode , qui exige moins de
place, & que la fig. 13 pl. I I I repréfente. Je plaçai
les deux chaudières A , C , de préparation & de réduction
, à côté de celle d’évaporation B , au lieu de
les arranger toutes les trois l’une à la fuite de l’autre ,
comme dans la fig. 10. Le tifar chauffa plus v ive ment
l’évaporante B , étant difpofé plus immédiatement
fous cette chaudière, dont il occupoit toute
la longueur. Je fis le pavé de calcination fous les
chaudières A , C , laiflant au tifar une large ouverture
de communication , par laquelle la flamme
alloit réverbérer fur le pavé. " : '
Je plaçai la gueule du fourneau de calcination
en G du même côté que le tifar , pour que les
outils puflent porter leur aétion dans la longueur
du fourneau; 8c j’ouvris une cheminée en x y
pour le paflage des fumées,-& plus encore pour
déterminer la flamme à fe porter fous les chaudières
A , C.
Mes baflins D , E , ayant leurs fonds au niveau
de mes chaudières, je faifois couler la leflive par
des robinets placés en a & b , dans la chaudière
de préparation A , d’où elle pafloit dans la chaudière
d’évaporation B , & l’opération fe terminoit
dans celle de réduélion C. L’alkali recueilli étoit
dépofé fur un égouttoir dont le plan eft indiqué par
1 9 2 » 3 ? 4 •’ lorfqu’il étoit affez. reflué, on le jetoit
dans le fourneau de calcination par le trou F qui
étoit pratiqué pour cet ufage , & qu’on tenoit
fermé quand on n’étoit pas.dans lé cas de s’en
fervir.
Tous les appareils que nous avons décrits, peuvent
être utilement employés à l’extraélion de
l’alkali des foudes ; j’ajouterai cependant, à l’avantage
du dernier, que j’ai conftamment éprouvé la
poflibilité d’extraire chaque «jour, par ce procédé,
de 7 à 8 quintaux d’alkali, fans mettre en oeuvre
plus de trois ouvriers.
Des compofitions.
Le fable, ou toute autre matière vitrefcible J
.telle que les caillous, les grès, &c. font la bafe
du. verre. Les plus fortes analogies nous feroient
préfumer que ces fubftances ont été déjà en fùfion
& on les regarderoit volontiers comme des frag-
mens d’un verre formé par la nature , dans les
temps reculés, & dans des circonftances dont aucune
tradition ne nous donne une connoiflance
précife.
Sous ce point de vue, l’art de la verrerie confifte
«i réunir en mafle , par 1 aâion du feu , ces parties
de verre féparées.
Le verre le plus parfait feroit celui que produi-
roit de très-beau fable mis^en fufion, feul & fans
mélange , par l’aâion dù feu le plus violent : mais
le feu connu, & que nous pouvons produire dans
les fours les mieux conftruits, n’eft pas affez a â if
pour fondre le fable. L’expériençe prouve qu’un