
formes , exigent une infinité de foins. Pour les
faire parfaitement, M. Hullot les perce d’un bout
à l’autre; & non-content de les tourner fur des
arbres liffes, il les fait tourner fur l’arbre lifle,
fans que ce dernier tourne : il s’aflure par-là que
le trou a le même centre que l’extérieur de l’arb
re; & que les faffeaux & leurs roues, étant bien
tournés , ont aufli le même centre. Après que
l’arbre eft ainfi tourné, on fait entrer à frottement
, dans la partie inférieure du trou de cet
arbre, un cylindrè d’acier trempé, long d’environ
trois ponces, lequel fe termine en pointe, ee qui
fait la partie p qui porte fur le point o de la v is ,
& fait le point d’appui inférieur de l’arbre.
La plate-forme eft tournée fur fon arbre ; &
les traits fur lefquels font pointés les différens
nombres, font faits en faifant tourner ce divifeur
& fon arbre dans le châflis.
La partie conique du trou de l’arbre , qui eft
au haut de cet arbre, eft faite en faifant tourner
cet arbre dans fon châflis.
Le châflis doit être folide, & proportionné à
la grandeur des roues que l’on veut fendre. Pour
en donner une idé e, je joins ici les dimenfions
de la machine à fendre de M. Hullot, fur laquelle
on peut fendre des roues très-fortes, & de 18
pouces de diamètre ; elle peut très-bien fervir de
règ le , car elle eft raifonnée.
Le divifeur a 17 pouces & demi de diamètre.
La longueur des parties E C (p/. XLV) du châf-
fis , n’eft depuis le centre m que de la longueur
néceffaire pour laiffer paflfer le divifeur. La partie
A * du châflis a 13 pouces de long, 2 pouces &
demi de large, & .9 lignes d’épaifleur. Les autres
parties du châflis ont les mêmes largeurs & épaif-
feurs. L’afliette de l’arbre O p q (pi. XL VI ) a
4, pouces de diamètre ; le corps de l’arbre , 1 pouce
& demi de groffeur; la longueur, depuis le. point
d’appui ou de mouvement 0, jufqu’en t , eft de
8. pouces ; l'élévation des tafleaux au deffus du
plan A x , eft d’environ 2 pouces 2 lignes ; la hauteur
du châflis , y compris l’épaiffeur des pièces
qui le forment, eft de 6 pouces un quart.
Tous les. plans des parties du châflis doivent
être parfaitement drefles: & ceux de la partie inférieure,
parallèle à celle de deflus l’axe du divifeur,
doivent être perpendiculaires à tous ces
plans, & en tout fens. C ’eft fur-tout le plan A x
qui exige des foins infinis. Son plan doit d’abord
c tre, comme je viens de le d ire, parfaitement
dreffé, & perpendiculaire à l’axe de l’arbre. Les
côtés de ce plan doivent être non-feulement parallèles
& bien drefles, mais il faut en outre qu’ils
tendent tous deux à la même diflance du centre
de l’arbre; ainfi il faut qu’une ligne qui-divifgroit.
en deux parties égales la longueur du plan A -, &c.
ferait p a r a l l è l e a u x c ô t é s , p a f f e p a r f a i t e m e n t a u
c e n t r e d e l’a r b r e Op q ; d e f o r t e q u e d a n s c e c a s
p û peut f a i r e a v a n c e r o u r e c u le r - l e c o u l a n t Q R ,
l’H & la fraife , fans que la fraife change de placé
par rapport à une dent commencée.
Le coulant ou la pièce Q R , ainfi que toutes
les pièces qui font ajnftèes deflus, demande tous
les foins podibles ; il faut chercher fur-tout à
donner beaucoup de baie à cette pièce Q R.
Celle de cette pièce , dans la machine de M.
Hullot, a 4 pouces & demi de long; la largeur
eft celle du plan A x , qui eft 2 pouces & demi.
La vis 2 (p/. XLVl') eft perpendiculaire au plan g;
elle ne preffe pas dire&ement fur ce plan. Il y a
un couflinet de la largeur de ce plan g , & de
la longueur de la' pièce Q R qui reçoit cette
preflion de la vis ; ainfi , non-feulement elle ne
marque pas le plan g par fa preflion, mais encore
l’appui fe fait dans toute la longueur du
couflinet ; par ce moyen, il y a toujours trais
plans qui fixent la pièce Q R fur le plan ou la
pièce A x .
Pour donner toute la folidité poflible à la
pièce K (pi. X L V I ) fur le coulant Q R , il faut
que la baie K foit & bien dreflee & grande, &
de même pour la pièce U qui porte 1 H.
L’H de cette machine de M. Hullot (p/. X LV IIy
fig. /), a 5 pouces de long ; de ƒ en g, la diftance
des vis TU eft de 2 pouces & demi d’un centre à
l’autre. Les trous dans lefquels entrent ces vis, doivent
être parfaitement parallèles, & ' i l faut que
les axes de ces vis foient dans le même plan,
les trous bien cylindriques, les pas des vis fins, & c.
C’eft la réunion de ces différens ajuftemens ,
foins , raifonnemens, &c. qui fait la jufteffe d’unè
machine à fendre; je fuis bien éloigné de les -
avoir tous marqués , j’ai déjà prévenu que ce
n’étoit pas mon deflein. L’ouvrier intelligent, qui
fera des machines à fendre, pourra puifer, dans
l’idée que j’ai donnée de celle de M. Hullot, des
lumières ; mais il faut en outre qu’il fe rende raî-
fon de ce qu’il fait : ainfi, ce que j’aurais dit de
plus lui ferait devenu inutile. Quant aux ouvriers
fans talent, il leur refte toujours àdefirer; & des
mafchines qui exigent autant de précifion & de
raifonnement que celles de cette efpèce, ne doivent
pas être faites par eux. ( Cet article efi de MI
Ferdinand Berthoud.
Outre les machines d’horlogerie dont il vient
d’être queftion , pour fendre & polir les dents •
des roues, pour tailleries fufées, il faut rappeler
La machine à centrer Us roues, ou bien à mettre
chaque roue dans-fon jufte & parfait centre ; avantage
que la main feule obtiendrait difficilement.;
La machine à égalïfer les fufées, ou à les rendre
partout de la même force ; ce qui contribue ef-
fentiellement à la marche égale du balancier, &
par conféquent à la bonté de la montre.
La machine ou l'outil propre à placer les roues
dans la cage, enforte qu’elles y foient parfaitement
droites. - - • ;
»La machine ou inftrument pour mefurer la force
des- reflorts des montres, & pour- fervir à déterminer
lniner la pefanteur des balanciers. Cet inftrument ;
inventé par M. Berthoud, abrège beaucoup le
travail des ouvriers en horlogerie ; il leur indique
la vraie pefanteur du' balancier, & les met
en état d’agir en conféquence, & de rendre les
montres beaucoup plus juftes qu’elles ne. le feraient
fans cette machine.
Une autre machïne, conftruite par le même horloger
, pour faire dés expériences fur la durée des
vibrations grandes & petites , & obferver les mou-
vemens du balancier, lorfqu’il fe meut verticalement
ou horizontalement.
_ Une machine ou plutôt un outil pour déterminer
exactement la'groffeur des pignons , 6» faire
de bons engrenages. Cet inftrument eft tres-necef-
faire aux ouvriers qui s’attachent à rendre leur ouvrage
aufli parfait qu’on puifle le defirer. On petit
même fe feïvir de cet outil pour former les échap-
pemens à ancre & à cylindre.
Une machine à fendre les dents de la roue du
cylindre, très-ingénipufement inventée, & qui a
davantage de donner une patfaite égalité aux
dents, qui font, comme nous l’avons dit, bien
■ différentes de celles des autres roues.
Reffort de cadran.
Ce reflbrt fert à retenir le mouvement d’une
montre dans fa boîte. C’eft la première chofe qui
fe préfente dans la plupart des montres lorfqu’on
les ouvre , il eft fixé à la platine des piliers au
deflous de la roue de champ ; tantôt il eft bleui,
tantôt il eft poli; il retient le mouvement dans
la boîte au moyen d’une partie faillante, que l’on
-appelle la tête, & qui s’avance deflous le filet
intérieure de la bâte, fur lequel la platine des
piliers vient s’appuyer lorfque le mouvement eft ,
dans fa boîte , à peu près comme le penne d’une j
ferrure dans la gâche : fa queue eft cette petite
partie qui déborde un peu le cadran vers les 6 heures
, & qu’on pouffe un peu pour ouvrir la montra ,
parce que par ce moyen on dégage la tête def-
fous le filet de la bâte. Autrefois on faifoit tous les
reflorts de cadran de cette façon, mais comme le
mouvement étoit fujét dans les fecouffes à fortir
de fa boîte, on en a imaginé d’un.e autre conf-
truâion , que l’on appelle en verrou ou à couliffe.
PL XXV, fig. 46, 1 ,2 , 7, représentant ce reffort
v u en dedans de la gâche, & Au côté du cadran.
Il appuie contre la cheville c adaptée à la, tête T ,
comme on le voit fig. 4 6 , %°. 2 : par cè moyen
cette tête eft toujours pouffêe en dehors de la
platine ; & lorfque le mouvement eft dans la boîte,
elle va s’engager dans le filet de la bâte, comme
nous l’avons dit plus haut. Les figures 4 6 , n°. 1 ,
2 , 5 , 4 , repréfente'/it les différens développemens
des parties de ce reffort; x eft ce que l’on appelle
la croix, dont l’extrémité 1 déborde le cadran &
forme une efpèce de petit bec , que l’on pouffe
avec le doi.£t pour ouvrir la montre.
ArtyS 6» Métiers. Tome III. Partie I.
'Autre reffort
Reffort , fe dit plus ordinairement dans les arts
pour fignifier un morceau de métal fort élaftique »
qu’on emploie dans un grand nombre de differentes
machines, comme montres, pendules, ferrures
, fufils, ôcc. pour réagir fur une pièce & la
faire mouvoir par. l’effort qu’il fait pour fe détendre;
pour cet effet, une des extrémités du reffort
s’appuie ordinairement fur la pièce à faire mouvo
ir , tandis que l’autre eft fixement attachée a
quelque partie de la machine ; ces reflorts font
quelquefois de laiton très-écroui, mais communément
ils font de fer forgé, ou d’acier trempé &
un peu revenu ou recuit , pour qu ils ne caffent
pas.
Les horlogers en emploient de plufieurs fortes ;
auxquels ils donnent ordinairement le nom de 1 a
pièce qu’ils font mouvoir ; ainfi reffort du marteau
, de la détente , du guide* chaîne, &c. lignifie
le reffort qui fait mouvoir, le marteau, ou la
détente, ou le guide-chaîne, &c. _
Pour qu’un reffort foit bien fait, il faut qu il
foit trempé & revenu b leu, de façon qu il ne
foit pas affez dur pour caffer, ni affez mou pour
perdre facilement fon èlafticite ; il faut de plus ,
que fon épaiffeur , fa longueur, & 1 efpace que
lui fait parcourir, en le bandant, la pièce qu il
fait mouvoir, aient un certain rapport entr elles
pour qu’il foit liant & que fa bande n augmente
pas dans une trop grande proportion : il faut de
plus, que fon épaiffeur aille en diminuant jusqu’au
bout, afin que toutes fes parties travaillent
I également lorfqu’il eft tendu. ^ x •
De tous les ouvrages d’horlogerie, ceux ou 1 on
emploie le plus de reflorts font les répétitions de
toutes efpèces, & les montres ou pendules a trois
ou quatre parties. -
Reffort ou grand reffort, fe dit de celui qui eft
contenu dans le barillet ou tambour d une pendule
à reffort ou d’une montre, & qui fert a
produire le mouvement de l’horloge ; c eft une
lame d’acier trempée, polie, revenue bleue, fort
longue, & courbée en ligne fpirale ; fa largeur
eft un peu moindre que la hauteur du barillet,
& il a deux fentes ou deux yeux à fes extrémités
, pour qu’il puiffe s’attacher aux crochets du
barillet & de fon arbre. On en voit le plan fig.
48 , Pl. XXV. de l'horlogerie. _
Ce reffort étant hors du barillet, s’ouvre & fe
développe par fa feule èlafticite, & occupe une
furface beaucoup plus grande que celle du barille
t, de forte qu’il faut une certaine force pour le
bander & pour l’y faire entrer, d’où il fuit qu’y
étant, il eft déjà dans un état de comprelfion, quoiqu’il
ne foit cependant pas encore bande. L extrémité
C du reffort reftant fixe, il eft clair que fi l’on
tourne l’autre bout X , de X vers K , on le bandera ;
ainfi, lorfque le reffort eft dans le barillet & l’arbre
aufli, comme il eft fuppofé dans la fig. 4 9 , B ,
A a a