
Fig. / , manière d’exprimer le fuc du manioc à
la façon des Caraïbes.
G , couleuvre ou efpèce de panier d’un tiffu lâche
& flexible, rempli de rapure de manioc.
H , poids attaché au bas de la couleuvre, qui la
contraint de s’alonger en diminuant fa grofleur ;
ce qui fuffit pour exprimer le fuc de la rapure.
b > batterie, vaiffeau ou l’on bat l’extrait fortant
de la pourriture.
c , repofoir, troifieme grand vaifféau ou efpèce
d’enclos, qui fert à renfermer le diablotin k & le
râtelier u9 auquel on fufpend lés facs remplis d elà
fécule de l’indigo.
d» d , poteaux où clefs de la trempoire.
e , daleau de la trempoire, qui fe débouche quand
1 herbe a fermenté; fuffifamment.
f 9 f 9 daleaux de la batterie , qui s’ouyrènt les
uns après les- autres, 'après-lé battage & le repos
de l’extrait, y . I : iC
g» S 9 barres des clefs de la trempoire. •
k , diablotin ou baflinot qui reçoit la fécule fortant
de la batterie.
/ , efcalier du repofoir.. ;
n , fourches des buquets.
P 9 petite forme ou follette qui fe trouve au fond
du diablotin (h).
q, daleâu carré & toujours libre, qui répond au
canal de décharge nommé la vide.
u 9 râtelier auquel pn fufpend les facs remplis de
la fécule dè l’indigo.
v , fond du repofoir.
x 9 x 9 les bondes de bois dans lefquelles on perce
les trous des daleaux.
V O C A B U L A I R E de l ’A n
.^x n il lo ; c eft le nom que les Efpagnôls donnent
à la fécule de la plante qui produit l’indigo.
Bassinot ; c’eft le petit baffih pratiqué d’ans le
fond du vaiffeau> nommé repofoir. <•> .. . . Battage ; c’eft, par le moyen des buquets,
l ’agitation violente qu’on donne- à l’eau dans laquelle
on fait fermenter l’herbe où l’indigo.
Batterie ou Battoir ; nom qu’on donne ,
dans les indigoteries'; au'vaiffeau dans • lequel on
fait paffer l’extrait de l’herbe qui a fùbi la fermentation
, afin de le battre & de le traitéf énfùite
comme il convient. ï
Bleu de Hollande ; c’eft une fubftance bleue
que les ' Hollandois favent extraire de k rmo-
relle.
Bonde ; morceau de bois qui fert à fermer le
daleau ou l’ouverture faite à une cuve.
Buquet ; infiniment pour agiter l’herbe ou l’indigo
dans la cuve ; il eft compofé d’un caiffon fans
fond, uni à un manche. Cecaiffon eft formé de
P L A N C H E V.
L operation de -battre l*indigo , pilage des gouffes y
broyage des feuilles, fécherie <S» râtelier.
Fig. 1, cette figure repréfente Un vaiffeau détaché
, où l’on bat l’indigo à la manière des Indes,
décrite par Tavernier & Pomet.
a , a , batterie ou vaiffeau dans lequel on bat
1 indigo.
b , daleaux de la batterie.
c , arbre de la batterie.;
d * d , d , godets ou féaux ouverts par en bas &
attachés à l’arbre de la batterie.
e 9 e j Indiens qui donnent le mouvement à l’arbre
& aux godets, par le moyen d’une manivelle.
Fig- 2, perfpe&ive d’un moulin pour broyer les
feuilles defféchées de l’indigo, fuivant Tufage, de
quelques endroits des ïndes.
Fig. 3 y cette figure repréfente la manière de
tirer la graine des .gouffes de l’indigo.
a , mortier.
b, b, Nègres qui pilent des gouffes d’indigo,
s c>_ c 9 manches ou pilons du mortier.
Fig. 4 9 tas de gouffes d’indigo étendues fur un
drap.
Fig. 5 , cette figure repréfente le bâtimeht de la
îecherie.
a y a y caiffcs à indigo.
b'y b , établis.
Fig. 6, front du bout de la fécherie.
a 9 ap caiffes pofées fur les établis,.
b, b y établis.
Fig. 7 j a a y râtelier aux^crochets duquel on fuf-
pènd les facs b b, c c , pleins dé la fécule de l’indigo
mife à égoutter.
depréparer l ’ Indigo & le Manioc.
1 affemblage de quatre morceaux de fortes planches ’
& reffemble ïffez à un pétrin dè boulanger dont
on auroit ôté la cou verture & le fond.
■ Gam anio c ; efpèce. de manioc d'ont le fuc n’eft
point mal-faifant.
C assave , c’eft la rapure de manioc , cuite en
forme de galette ou de large croquet.
C lefs ; On appelle ainfi quatre poteaux de bois,
qu on place aux quatre Coins extérieurs de là trem-
foit^Voa du vaiffëàü dans-lequel’ on fait fermenter
1 indigo. ' 1
, C onditionné ( indigo ) ;• c’eft lorfqu’il eft en
état dêtre vendu.
_ Couleuvre ; efpèce depanier b pêu près de la
forme d’ünè chauffe ou gros boyau long dè cinq
a fix pieds, dont les Caraïbes £e fervent pour ex-
primer le fuc du manioc,
Co-UY ; efpèce de calebaffe partagée en deux.’ -
D a le au ; ouverture faite à une cuve pour faire
ecouler. 1 eau.. - r . . .
D iablotin ; on appelle ainfi, dans les indigo-
teries, le petit baflin creufé dans le fond du vaiffeau
, nommé le repofoir.
Équipage ; terme qui fert quelquefois à défi-
gner une indigoterie. -
Farine de Manioc ; c’eft la rapure des racines
du manioc , qui eft en petits grumeaux fem-
blables à de la chapelure de pain.
F ossette ; c’eft un .creux de forme ronde qui
fe pratique dans le fond du baflinot.
F oudroyer ; on dit que la cuve foudroie, lorf-
que la violence de la fermentation fait du ravage
oc caufe desaccidens.
G aule ; long bâton que l’on fait fervir de
manche au buquet.
G rage ; c’eft une râpe de cuivre rouge courbée
en demi-cylindre , longue & large de dix-huit à
20 pouces.
G rager le Ma n io c ; c’eft en râper la racine
fur des grages ou groffes râpes de cuivre.
G rain ( le ) ; .o n donne ce nom , dans les in-
digoteries , aux petites maffes ou globules qui fe
forment des principes colorans de l’indigo dans
la'cuve, par le mouvement qu’excite le battage.
G rain sur son gros ; c’eft lorfque l’indigo
forme des globules trop forts ou trop groftiers.
G r a tt e; inftrument de fer avec lequel on farcie
l’indigo.
G uesde ; plante dont l’extrait fournit du bleu.
Hébichet; efpèce de crible un peu gros , dans
lequel ou paffe- la rapure de manioc.
Inde , Indic ou Pierre Indique ; ces différens
noms ont été donnés à l'indigo.
In d ig o ; c’eft la plante, ou plutôt le réfidu de
cette plante, qui produit une couleur bleue propre
à la teinture & à la peinture en détrempe/
Indigo brûlé; on appelle ainfi l’indigo qui a
noirci par une fermentation trop forte : on distingue
, dans les différentes fortes d’indigo, le
bleu- y le violet, le gorge de pigeon, le cuivré, Yar-
doiféy le terne.
Indigoterie ; c’eft , en général, le terrain où
l’on cultive l’indigo, avec les bâtimens, nègres &
urtenfiles propres à fa fabrique.
On appelle plus particuliérement indigoterie, les
cuves de maçonnerie deftinées à ce travail.
Indigotier ; nom que l’on donne à l’ouvrier qui
travaille à la préparation de l’indigo.
Ma n io c ; plante dont la racine préparée fert à
la nourriture des Nègres en Amérique.
Mouchache ; c’en la fécule du manioc , après
qu’on en a retiré , à plufieurs fois , l’eau qu’elle
contenoit.
Pastel ; c’eft une plante dont l’extrait fournit
un bleu qui eft recherché pour les arts.
Pou r r itu r e , on donne ce nom au vaiffeau
dans lequel on met l’herbe pour y macérer &
fermenter. Ce terme eft auflï quelquefois employé
pour défigner en généràl une indigoterie.
R affinage ; c’eft la diminution des globules
de l’indigo ou des parties qui les compofent.
Reposoir ; c’eft, dans les indigoteries, un vaiffeau
, ou plutôt une efpèce d’enclos, où fur un
des côtés on a formé un petit bafiin appelé bajjinàt
ou diablotin. ;
Sécherie ( la ) ; bâtiment couvert qui reffemble
à un hangard ou à une grange, dont le devant
d’un bout n’auroit pas de clôture.
T rempoire; c’eft la cuve dans laquelle on met
l’herbe, pour l’y laiffer macérer & fermenter.
V oleur; on donne ce nom, dans quelques indigoteries,
au bajjinot ou petit bafliri pratiqué dans
le fond de la cuve appelée le repofoir.
V ouede ; c’eft une plante dont l’extrait fournit
du bleu.
V uide ( la ) ; dans les indigoteries, on donne
ce nom au canal de décharge,' où tombent les eaux
& les matières provenant des trois yaiffeaux fu-
périeurs.