
tout ce qu’on pourroit dire ic i, q u e l’expédient
qu’on vient d’indiquer eft sûr & infaillible.
Autres moyens d’ empêcher de fumer, tires de
M. Gauger.
M. Gauger, (Liv. II. de la Mécanique du fe u ,
çhap. 3. ) prétend qu’en donnant aux jambages de
la cheminée une difpofition parabolique , & en
faifant en ligne courbe le bas de la languette des
tuyaux dévoyés, l’on corrige les défauts des cheminées
, & que l’on y trouve de nouvelles commodités.
C a r , i°. l’on retranche les coins c , b , a , &
C , B , A , ( fig. 13. ) où s’étend la fumée, & d’où
elle rentre fi facilement dans la . chambre.
20. Par ce retranchement, la fumée fe trouve
toujours au deflùs du feu qui la pouffe par défi
fous, la fait monter dans la cheminée , & l’en
fait fortir avec affez de force , pour furmonter plus
facilement l’air qui fe trouve à fa fortie, & l’empêcher
même qu’il n’entre dans Je tuyau.
30. L’air qui entre de la chambre dans une cheminée
, le long des jambages paraboliques , repouffe
la fumée vers le milieu du feu & au def-
fu s , d’où elle eft pouffée en haut avec force.
40. L’air de la chambre, à mefure qu’il entre
dans la cheminée , y trouvant l’ouverture des jambages
plus étroite , il augmente fa force ; & s’il fe
réfléchit quelques parties de cet air qui frappe fur
les jambages , elles vont toutes au foyer des paraboles,
& y rejettent par conféquent la fumée,
d’où elle eft encore repouffée en haut parla chaleur
& l’aéfion du feu.
Enfin , fi l’on fait la languette dévoyée en ligne
courbe , par exemple, en portion de cercle, dont
on prenne le centre fur le coté de la tablette continuée
, on évitera l’inconvément de la languette
ordinaire.
Nouvelles cheminées de M. Gauger.
M. Gauger a donné un traité dé nouvelles cheminées
, dont la conftruâion procure de très-grandes
commodités. Il nous fait voir que, par cette nouvelle
manière de conftruire les cheminées , on peut
promptement allumer du feu ; le v o ir , fi l’on veut,
toujours flamber, quelque bois qu’on brûle; échauffer
une grande chambre avec peu de feu, & même
une fécondé; fe chauffer en même temps de tous côtés
, quelque froid qu’il faffe, fans fe brûler; refpirer
un air toujours nouveau , & à tel degré de chaleur
qu’on veut ; ne fe reffentir jamais de la fumée dans
la chambre ; n’y avoir jamais d’humidité , & éteindre
feul & en un moment le feu qui auroit pris
dans le tuyau de la cheminée.
Tous ces avantages dépendent de la difpofition
de l’âtre , des jambages & de la hotte ; d’une plaque
de tôle ou de cuivre, appliquée de telle manière
qu’elle laiffe un vide derrière , par où l’air extérieur
, qui doit entrer dans la chambre, paffe en
s’échauffant, d’une trappe qui fert de foumet, ôi
d’une bafcule qu’on ajufte dans le tuyau de la cheminée
: enfin cela dépend encore d’une conftruc-
tion particulière qu’il faut donner à l’extrémité fu-,
périeure du tuyau de quelques cheminées.
Modèle de Vâtre & des jambages pour augmenter la
chaleur 6» empêcher de fumer.
On fuppofe que l’efpace compris entre les extrémités
des jambages pris du côté de la chambre ,
eft de quatre pieds, & la profondeur de la cheminée
eft de vingt pouces ; c’eft la grandeur ordinaire
qu’on donne aux cheminées. S’il s’en trouve
de plus grandes ou de plus petites, on augmentera
ou on diminuera à proportion les lignes qu’on
va déterminer ( fig. 13. )
Prenez une planche A , B , &, <2, de quatre pieds
de long & vingt pouces de large , dont les côtés
foient tirés d’équerre les uns fur les autres, ou faf*
fent le trait carré du milieu., M , du côté B , b. Marquez
la longueur, M , C , douze pouces , & de C ,
marquez fur le même côté la longueur C , G , de
quatre ou cinq pouces ; tirez la ligne G , A , fur
laquelle vous prendrez G , H , aufli de quatre ou
, cinq pouces. Du point H tirez *^H , P , d’équerre
fur la ligne G * H , A ; du point G tirez encore
C , P , d’équerre fur fa ligne B , M ; du point P ,
où ces deux lignes tirées d’équerre fe rencontreront
, comme centre , & de la diftance P , H , ou
P , C , décrivez l’arc H , C : vous ferez la même
ohofe de l’autre côté, M x b, pour décrire la
gneG , h y a.
. A un pouce, du côté de la planche C , c , vous tra-
verferez la figure reétangle X , dont la longueur fera
d’un pied , & la largeur de 8 pouces. A trois pouces
de ce re&angle , vous en tracerez un autre Z ,- long
de trois pouces , & large de deux pouces & demi.
Ces deux re&angles doivent répondre au milieu
M de C , c ; vous les viderez, & vous couperez
la planche du trait A , H , C , M , c , h , <2 : ce fera
| le modèle dont vous vous fervirez pour donner le
tour à la cheminée, jufqu’à la hauteur de la hotte.
Le grand reétangle X , fervira de modèle au cendrier
que l’on cremera, s’il eft polfible, dans l’âtre,
d’une profondeur convenable.
Le petit reétangle Z , fért de modèle au foufflet
de nouvelle invention. On ouvrira en cet endroit
l’âtre. Cette ouverture donnera paffage au vent qui
viendra de la ru e , ou de quelqu’autre tuyau qui
fera caché fous le carreau de la chambre.
On garnira cette ouverture d’un châflis de tôle
ou de cuivre. On y attachera avec une charnière
une petite'trappe qui ferme jufte , & qui s’ouvre du
côté du feu. On fera les bords du châflis & de la
trappe en talus, en chamfrain, ou en bifeau. Du
côté oppofé à la charnière , on mettra un petit
bouton pour pouvoir lever cette trappe avec les
pincettes ; on peut y ajouter par deffus un verrou
qui tiendra au bouton.
Aux deux côtés de la trappe, il y aura en deffous
une petite portion de cercle, dont le centre touchera
la charnière, afin que le vent ne puiffe fortir que
par devant & vers le feu, quand on lèvera la trappe,
Sl afin qu’elle fe tienne ouverte à la hauteur qu’on
jugera à propos ; pour donner plus ou moins de
vent, on attachera deux petits refforts par deffous j
le châflis, qui appuieront chacun fur une des portions
de cercle , 8i qui les prefferont affez pour
tenir la trappe levée.
Confiruêlion de la tablette & du commencement du
tuyau de la cheminée.
Faites le deffous de la tablette parallèle à l’horizon
dans fa largeur, ,ou de niveau en ce fens ; ( car il
peut être ceintré ) comme fi on le vouloit mettre
d’équerre fur le fond de la cheminée, dont il ne
fera diftant que d’environ dix ou douze pouces ,
afin que le tuyau de la cheminée n’ait que cette
largeur en cet endroit.
Si le tuyau eft dévoyé, vous ferez les languettes
des côtés en portion de cercle, depuis le naut kdu
jambage jufqu’au plancher.
Conflruéhon du fond de là cheminée, pour faire entrer
l’air chaud dans la chambre.
On peut fe fervir d’une feule plaque de cuivre
Ou de tôle, hompofée de plufieurs feuilles , longue
d’environ quatre pieds , & haute" d’environ trois
pieds & demi. Elle fera garnie de plufieurs bandes
ou languettes de tôle. Ces bandes auront cinq pouces
de largeur, & feront d’environ dix pouces moins
hautes que la grande plaque. Elles feront appliquées
à la plaque , de manière que la première prenne
depuis le haut, & finiffe dix pouces au deffus du
bas ; que la fécondé laiffe le même efpace en haut,
que la première en bas; que la troifième foit pofée
comme la première ; la quatrième , comme la fécondé';
& la cinquième . comme la première.
Il feroit à propos , fi on le pouvoit, de creufer
le mur autant qu’il eft néceffaire , afin que la plaque
n’avançât point trop en avant. Quoi qu’il en foit,
il faut faire des tranchées d’un pouce de profondeur
dans le mur, qui correfpondent aux languettes ;
remplir ces tranchées de plâtre fort frais, & y faire
entrer les languettes qui fe trouveront bien fcellées,
& laifferont entre le mur & la plaque , un efpace
de quatre pouces de profondeur. Il feroit peut-
être plus commode de faire une caiffe de tôle
garnie de languettes, avec les dimenfions qu’on
a d it, & de l’enchâffer dans le fond de la cheminée.
On peut ménager autant de cellules qu’on voudra 5
mais il ne doit point y avoir moins de dix ou douze
pouces de diftance entre les languettes. Pour lors
il faudroit même que la fécondé cellule fût plus
grande que la première; & la troifième , plus
grande que la fécondé ; & ainfi des autres.
Cette caiffe ne doit avoir que deux ouvertures ;
l’une par en bas , une autre au côté oppofé en
haut. En conftruifant la cheminée, on aura mé- j
-nagé un canal, dont l’orifice qui fera dans la rue
ou dans une cour, aura environ un pied en quarré. |
Ans Métiers, Tome III, Partie /,
Ce canal conduira l’air froid' jufqu’à l’ouverture
d’en bas de la caiffe , d’o ù , avant que d’entrer dans
la caiffe, il fera conduit' devant le foyer par un
tuyau particulier, qui eft le foufflet dont on a
donné la defcription. Ce canal entrera dans la caiffe,
où il parcourra en ferpentant toutes les cellules
formées parjles languettes. Il s’y échauffera & for-
tira par l’ouverture d’en haut, qui fera ménagée
fur un coin de la tablette. De forte que l’on augmentera
ou diminuera la chaleur de la chambre, à
mefure qu’on ouvrira ou qu’on bouchera en partie
cette ouverture, qui peut n’avoir que deux pouces
de diamètre.
Si on vouloit échauffer quelque endroit particulier
de la chambre, on pourroit appliquer à cette
ouverture, un tuyau de fer blanc, qui pourroit
même conduire l’air échauffé , dans une autre
chambre. Peut-être qu’on pourroit fe fervir d’un
tuyau fait de cuir ou de carton.
Enfin, fi la chaleur n’eft point affez confidé-
b le , on pourra faire paffer les cellules de cette
caiffe deffous l’âtre & d effous la tablette. Quand
on aura une fois compris la conftruétion que nous
avons donnée, il ne fera plus difficile de la faire
fervfr dans tous les endroits du foy er, où l’on
croira qu’elle doive contribuer à augmenter la chaleur.
Si même il n’étoit pas poffible d’ajufter des
cellules dans le fond de la cheminée, on fe con-
tenteroit d’en faire dans les jambages, deffous
l’âtre & deffous la tablette.
Conflruêlion de la partie fupérieure de la cheminée »
pour empêcher la fumée.
Ce qu’on doit obferver d’abord, eft que la cheminée
ne foit point commandée, c’eft-à-dire qu’il
n’y ait point aux environs, de bâtiment plus élevé
que le tuyau. Il faut aufli placer les tuyaux les uns
à côté des autres , comme on a coutume de le pratiquer
à préfent. Je fuppofe ici que la longueur du
tuyau , par dedans, eft de trente pouces, & fa
largeur, de dix. Faites tout à l’entour & en dedans,
un rebord de deux pouces, que vous ferez aller
en talus par deffus ; pour lors l’ouverture n’aura
plus que vingt-fix pouces de longueur, & fix de
largeur. Divifez cette longueur en trois, par deux
féparations de quatre pouces chacune, dont le
deffous defcendra en angle dans le tuyau. Les trois
ouvertures feront chacune de fix pouces en quarré.
Vous ferez trois pyramides tronquées , quarrées
& creufes. La bafe de chacune fera en dedans de
onze à douze pouces en quarré; la hauteur, de
douze ou quinze pouces ; & l’ouverture par en
haut, de cinq ou fix pouces en quarré. Vous di-
viferez cette ouverture fupérieure, par une petite
languette de deux ou trois pouces de hauteur , que
vous poferez en différons fens. Vous appliquerez
& arrêterez ces trois pyramides les unes près des
autres au deffus des trois ouvertures que vous
aurez pratiquées au haut du tuyau delà cheminée.
Si l’ouverture de la cheminée yft. plus petite qu’ois